Expansion du port pétrolier de Skikda: Un projet crucial à fort impact économique

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Le projet d’expansion du port pétrolier de Skikda est crucial sur le plan économique dès lors qu’il permettra, entre autres, d’accroître et de conforter les capacités de commercialisation du gaz naturel liquéfié (GNL).

Le chef de ce projet, Sami Kouachi, a indiqué qu’il s’agissait d’un projet, «éminemment important», dont le taux d’avancement est de l’ordre de 94 %, qui va permettre d’augmenter, dès sa réception, les capacités de chargement et de déchargement des différentes matières pétrolières dans le port de Skikda. Il a ajouté que le projet d’extension est lié à l’allongement de 500 m du brise-lames qui mesurait 1800 mètres linéaires, à la réalisation d’une nouvelle jetée avec un poste de chargement de GNL, d’un nouveau quai général pour l’expédition du pétrole brut et des matières pétrolières produits par la raffinerie de Skikda, avec terminal associé pour chargement et déchargement des produits transportés par conteneurs, le tout sur une superficie de 15 hectares. Le même responsable a également fait état de la réalisation d’un bras de déchargement de MTBE (méthyl tert-butyl éther, un additif de l’essence) sur l’un des postes d’amarrage, relié à la raffinerie de Skikda par une conduite de plus de 3,5 km, et du remplacement des anciens bras de chargement par de nouveaux équipements pour l’expédition de gaz de pétrole liquéfié (GPL) produit au complexe de liquéfaction de gaz à Skikda. Selon le chef de projet, les travaux d’extension du port pétrolier, lancés en 2019, «se sont heurtés à un certain nombre d’obstacles qui ont entraîné des retards dans la réalisation, tels que la pandémie de la Covid-19 qui a provoqué la suspension de nombreux vols aériens et traversées maritimes entre l’Algérie et la République populaire de Chine, entraînant un retard de livraison des équipements, en plus de la situation géographique du port pétrolier situé au cœur du golfe de Ben M’hidi, connu dans le bassin méditerranéen pour ses hautes vagues qui ont souvent causé des dommages aux brise-lames en réalisation, réparées à plusieurs reprises». M. Kouachi a souligné que le projet d’expansion du port pétrolier, confié à une entreprise chinoise, a nécessité une enveloppe financière d’environ 53 milliards de dinars. Un projet qui «facilitera l’accostage de grands navires méthaniers dont la capacité peut atteindre 220 000 m3, et qui sera aussi doté d’un poste pour le chargement de produits pétroliers et de pétrole brut, qui permettra l’accostage de grands tankers d’une capacité de 50 000 à 250 000 tonnes et, donc, l’augmentation des exportations et l’accès à de nouveaux marchés à travers le monde, notamment en Asie orientale».

Expansion du port pétrolier de Skikda, un acquis économique de premier plan pour l’Algérie

Professeure d’analyse économique et de prospective à la Faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion de l’Université du 20-Août-1955 de Skikda, Khansa Khechmane, a indiqué, pour sa part, que la réception du projet d’expansion du port pétrolier de Skikda représentera «un acquis économique de premier plan pour la groupe Sonatrach et l’Algérie», d’autant que ce port pétrolier est «classé seconde infrastructure de ce type ans le pays». Mme Khechmane a souligné, dans le même ordre d’idées, que l’expansion de ce port, et l’augmentation de ses capacités en matière de transport maritime, «soutiendront la position de l’Algérie sur le marché mondial de l’énergie, en augmentant la compétitivité du pays à la faveur de la possibilité d’accostage de méthaniers de 220 000 m3». Selon elle, ce projet «permettra à l’Algérie de s’imposer sur le marché international au vu des avantages du site, de la qualité du gaz algérien et de son prix compétitif grâce à des coûts d’expédition plus bas et à la réduction des coûts de transport et le gain de temps». Mme Khechmane a également indiqué que le projet d’expansion du port pétrolier de Skikda «permettra à l’Algérie de consolider sa production de gaz liquéfié et, partant, de mieux couvrir le marché européen», et permettra aussi aux autorités supérieures du pays de disposer d’une base essentielle à même de faciliter les opérations de transport maritime en direction de marchés étrangers lointains, ce qui nécessite des méthaniers de grande taille. Au plan intérieur, le projet est également un acquis à même de renforcer la croissance économique en augmentant les revenus du pays par la conquête de nouveaux marchés grâce à l’accroissement de la production de gaz.

La raffinerie de condensat de Skikda, un pilier fondamental de l’économie et de la sécurité énergétique

Entrée en service en 2009, la raffinerie de condensat (RA2K) de Skikda est un «atout maître» de la stratégie de Sonatrach pour soutenir l’économie et la sécurité énergétique de l’Algérie, a indiqué son directeur, Hassan Bouadam. La raffinerie RA2K permet au groupe Sonatrach de remplir l’ensemble de ses engagements vis-à-vis des clients étrangers en matière de produits énergétiques, ce qui en fait une «valeur ajoutée» à l’économie nationale. Tout en précisant que la raffinerie traite 5 millions de tonnes par an de condensat, un type de pétrole léger, propre, ne contenant pas beaucoup de polluants, M. Bouadam a indiqué que la raffinerie, qui procède au raffinage par distillation atmosphérique, a été certifiée ISO 9001 en 2015 en matière de normes de qualité.Selon le même responsable, la raffinerie de condensat de Skikda est «la seule à traiter du pétrole de condensat léger au niveau national». Elle traite, conformément aux normes internationales, 5 millions de tonnes de condensat par an, provenant de la région de Haoud El Hamra, dans la wilaya de Ouargla, dont 83% de naphta (soit quelque 4 millions de tonnes), très demandé à l’export. Le naphta, un mélange liquide d’hydrocarbures légers, principalement utilisé dans la pétrochimie où il permet, notamment, de produire de l’éthylène et du propylène, qui permettent à leur tour de produire des matières plastiques. De même que la raffinerie produit environ 1 million de tonnes de produits énergétiques destinés au marché local et qui contribuent à la sécurité énergétique du pays, tels que le gaz butane dont la production est estimée à 150 tonnes par jour, le kérosène (carburant pour l’aviation), et le gas-oil. La raffinerie de condensat de Skikda, située dans la zone industrielle, à l’est de Skikda, s’étend sur une superficie de 45 hectares. Elle comprend plusieurs unités : distillation du condensat, séparation propane/butane, unité sous vide de traitement gas-oil lourd, de traitement du kérosène, unité de stockage et transfert des produits, et unité de production des utilités et de traitement des eaux. Le contrôle du processus de raffinage et de toutes les unités est centralisé au niveau de la salle de contrôle (DCS), «cœur battant» de la raffinerie que l’on appelle communément le «noyau de l’usine» où se trouvent également les alarmes et la salle de veille et de contrôle de la sécurité. M. Bouadam a également affirmé que la raffinerie de condensat utilise «les dernières technologies dans le domaine de la surveillance à distance», à travers la salle de contrôle, qui fonctionne 24 heures sur 24 et qui dispose de quelque 300 détecteurs, répartis dans toutes les unités de l’usine, surveillant les émissions gazeuses, de sorte que la moindre fuite est immédiatement détectée et contrôlée afin d’assurer la sécurité des structures, des travailleurs et de l’environnement.

Qualité des produits, sécurité et prévention, maintenance et protection de l’environnement, priorités de Sonatrach

Sonatrach est pionnière dans différentes industries telles que la pétrochimie, et s’emploie à assurer la sécurité énergétique et à réduire l’empreinte carbone de ses activités sans perdre de vue le facteur principal de son activité, qui est la qualité de ses produits. Celle-ci s’ajoute à la sécurité, à la prévention et à la protection de l’environnement qui figurent également parmi les priorités du Groupe. A cet égard, M. Fateh Bouchama, chef du service des laboratoires du complexe de la raffinerie de condensat, a souligné que la raffinerie dispose d’un laboratoire dont la tâche consiste à s’assurer de la qualité des produits pétroliers. Une surveillance qui s’opère au moyen d’analyses quotidiennes de routine de la densité, de la couleur, de la pression pour garantir la qualité de chaque produit et sa conformité aux normes en vigueur aux niveaux national et international. De son côté, M. Mohamed Sayoud, chef du département de la sécurité et de la prévention de la raffinerie, a souligné qu’au cours de la réalisation de l’unité, Sonatrach s’est concentrée sur le développement des dispositifs garantissant la sécurité de la raffinerie, des travailleurs et de l’environnement. Il a relevé que le département a imaginé tous les scénarios de dangers potentiels pour la raffinerie et éprouvé les moyens d’y faire face. Le même responsable a souligné que les objectifs assignés à son département découlent de la politique de Sonatrach visant à protéger les personnes, les biens, les équipements et l’environnement. Un département, a-t-il ajouté, disposant de ressources humaines qualifiées, formées dans des établissements de formation du Groupe et qui opèrent avec des moyens matériels très avancées. M. Sayoud a ajouté, dans le même contexte, qu’aucun accident grave n’a été déploré depuis la mise en service de la raffinerie de condensat qui «répond aux spécifications internationales» et qui dispose, a-t-il rappelé, de technologies très avancées. Le complexe de la raffinerie de condensat s’appuie sur le bon fonctionnement de toutes les unités et équipements pour assurer la continuité de la production. Près de 80% des interventions de maintenance programmées s’effectuent chaque année à titre préventif, selon M. Fawzi Boukrouche, chef du département de maintenance du complexe, qui a souligné qu’il existe également une maintenance programmée tous les trois ans, au cours de laquelle les unités sont complètement arrêtées durant un mois entier, permettant à un personnel qualifié et expérimenté, cent pour cent algérien d’intervenir sur toutes les installations. Le responsable de la zone des unités de la raffinerie de condensat, M. Faiçal Kaidi, a assuré que la capacité de traitement de l’usine de traitement, estimée à 60 mètres cubes/heure élimine tous les sédiments, toxines et autres déchets nuisibles à l’environnement à travers plusieurs étapes physiques, chimiques et biologiques durant lesquelles tous les polluants sont séparés, isolés avant le déversement de l’eau dans l’oued Safsaf, tandis que les huiles sont récupérées et recyclées pour en extraire les matières pétrolières. Sonatrach s’emploie également à donner un contenu concret à son statut d’entreprise citoyenne, à travers la promotion et l’encouragement permanent de la production nationale, les équipements et de nombreuses pièces de rechange étant acquises auprès de producteurs nationaux, selon  M. Othmane Sami, chef du département d’approvisionnement de ce complexe, qui a expliqué qu’«il existe des entreprises nationales fabriquant des pièces de rechange mécaniques «très précises et de haute qualité». Dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, Mme Messaouda Bourouba, responsable du département de l’informatique de la raffinerie de condensat, a affirmé que Sonatrach, convaincue de l’importance d’une structure informatique optimale, a œuvré à créer un environnement de coworking (méthode d’organisation du travail regroupant un espace de travail partagé) visant à renforcer, unifier et rationaliser ses ressources en information à travers une structure informatique destinée à accroître l’efficacité opérationnelle.Elle a ajouté, à cet égard, que le groupe Sonatrach dispose de 5 centres de données à travers le pays qui œuvrent à «assurer des services de haute qualité selon les normes internationales».Mme Bourouba a ajouté que la raffinerie de condensat de Skikda dispose de l’un de ces centres, appelé Datacenter, qui garantit à quelque 4.000 utilisateurs informatiques de Sonatrach, dans la région de l’est de l’Algérie, «un environnement de travail à même d’améliorer leur productivité facilitant l’échange et le partage de ressources et fournissant un accès transparent et sécurisé à toutes les informations partagées dans la plupart des activités de l’entreprise».

Synthèse Ahmed Itchiran /Ag.

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