Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a réaffirmé hier la détermination du gouvernement à lutter contre la bureaucratie et la corruption et à asseoir un cadre juridique devant simplifier les procédures administratives, garantir la transparence et contribuer à l’amélioration de la qualité du service public.
Répondant aux questions des sénateurs dans le cadre du débat de la Déclaration de politique générale du gouvernement, M. Benabderrahmane a souligné la nécessité «d’asseoir un cadre juridique pour faciliter les procédures administratives, d’alléger les dossiers à fournir et de réduire les délais de traitement, en imposant aux administrations la numérisation des procédures administratives qui doivent être mises à la disposition du citoyen via les plateformes et portails numériques, l’objectif étant de garantir la transparence et d’améliorer la qualité des services publics». S’agissant de la transition numérique de l’administration, inscrite parmi les priorités du plan d’action de gouvernement, le Premier ministre a indiqué que plusieurs secteurs ministériels ont enregistré, distinctement, «un progrès considérable en matière de numérisation et de développement de leurs systèmes informatiques, à l’instar des secteurs de l’Intérieur, la Justice, la Poste, l’Enseignement supérieur et l’Energie, par rapport à d’autres secteurs n’ayant pas encore parachevé leurs programmes de numérisation». Dans le volet santé, M. Benabderrahmane a réaffirmé que «conformément au rôle social de l’Etat, en tant que principe immuable, le système sanitaire en Algérie repose sur la solidarité nationale à la faveur de la gratuité des soins pour tous et la facilitation de l’accès au traitement», mettant en avant «l’importance primordiale du financement public et des hôpitaux du secteur public». Pour ce qui est de l’efficacité des structures sanitaires, le Premier ministre a relevé l’importance de prendre en ligne de compte les faibles taux d’occupation dans ces structures, notamment dans les zones rurales, où ils ne dépassent souvent pas les 50% de leur capacité. Il a rappelé, à ce titre, les efforts des pouvoirs publics pour garantir «un équilibre et pallier les disparités en termes de couverture sanitaire et la qualité des services fournis dans les différentes régions du pays». De plus, le gouvernement œuvre à rapprocher l’Université de son environnement socioéconomique pour en faire un «acteur essentiel du décollage économique du pays», selon le Premier ministre. Le gouvernement s’emploie également, a-t-il ajouté, à «mettre un terme à la surcharge des classes en baissant le nombre d’élèves dans chaque classe, en renforçant l’encadrement et en recherchant des solutions pratiques adaptées à chaque établissement». M. Benabderrahmane a, par ailleurs, fait état de l’élaboration de la mouture portant actualisation du Schéma national d’aménagement du territoire, «en attendant de le soumettre à un large débat en ateliers les prochaines semaines». Ce schéma est «l’un des principaux outils de planification et de prospective permettant au gouvernement de modifier la Stratégie nationale d’aménagement du territoire», a-t-il expliqué, précisant que cette stratégie devrait «créer une nouvelle dynamique favorisant le rééquilibrage régional, le renforcement de l’égalité entre les différentes régions du pays et la formation de territoires plus attractifs répondant aux exigences du développement durable, ainsi qu’aux besoins de la population et des opérateurs économiques». Cette stratégie devrait également permettre de «renforcer les moyens des régions et des territoires et de les exploiter de manière à mettre en place les infrastructures dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la culture, du sport, des transports, de l’habitat et des services publics en général», a ajouté le Premier ministre. A cette occasion, M. Benabderrahmane a réaffirmé la nécessité d’œuvrer à la «construction d’une nouvelle Algérie qui soit à la hauteur des aspirations des citoyens et du programme ambitieux initié par le président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune». «Notre détermination est forte et notre foi l’est davantage. Avec l’aide de Dieu et la volonté des enfants loyaux de notre chère patrie, nous poursuivrons sa construction et nous nous engageons à ne ménager aucun effort pour atteindre notre noble objectif», a affirmé le Premier ministre. Il a, en outre, fait état de l’élaboration du projet de loi sur la monnaie et le crédit a été finalisée et le texte sera présenté dans les tout prochains jours en réunion du gouvernement. M. Benabderrahmane a précisé que ce texte a connu des «amendements profonds» de nature à donner «une forte impulsion» au processus de réforme du secteur financier et bancaire, à travers la consécration de l’adoption des critères internationaux et des meilleures pratiques dans le financement de l’économie. Cette démarche est dictée par des impératifs d’adaptation aux mutations économiques et financières et aux défis techniques et technologiques, en sus de «s’ouvrir à de nouveaux opérateurs», a-t-il souligné. Le Premier ministre a qualifié, dans ce cadre, l’amendement de la loi sur la monnaie et le crédit de «clef de voûte» du processus de relance économique et de concrétisation de la diversification économique, à travers la promotion de l’inclusion financière, la mise à disposition de nouvelles sources de financement de l’économie, et le développement du marché financier. L’objectif étant, a-t-il dit, de consolider la gouvernance de la Banque d’Algérie, assurer son indépendance, élargir les prérogatives du conseil de la monnaie et du crédit et renforcer sa composante. Il s’agit également par cet amendement de mettre en place un cadre juridique «amenant les banques à mettre en place des règles de gouvernance, et à créer des comités dédiés à la stabilité financière et au contrôle prudentiel», a précisé le Premier ministre. L’ouverture de l’écosystème bancaire devant les banques en ligne et les prestataires des services de paiement, et l’élargissement des moyens de paiement pour englober la monnaie électronique, figurent également parmi les objectifs de la révision de ce texte. Par ailleurs, le projet d’amendement vise la consécration du financement islamique, en agréant les banques et les établissements bancaires opérant en la matière, l’inclusion des opérations bancaires relatives au financement islamique avec des produits et des prestations bancaires agréés par une instance charaïque nationale, tout en autorisant la création d’établissements bancaires exclusivement dédiés à la finance islamique.
L’amendement permet également un encadrement juridique des bureaux de change en Algérie De son côté, le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a salué les réalisations accomplies grâce à la politique adoptée par le président de la République, appelant tout un chacun à continuer à relever le défi et à préserver la souveraineté de l’Algérie. «Les engagements du président de la République, réalisés sur le terrain ont permis à l’Algérie de recouvrer sa place dans le concert des nations», a indiqué M. Goudjil dans son allocution à l’issue de la promulgation d’une motion sur la Déclaration de politique générale du gouvernement au Conseil de la nation, appelant tout un chacun à «continuer à travailler en vue de préserver ces acquis». «Si l’évocation du mois de Novembre 1954 renvoie à la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, celle de Novembre 2022 est synonyme de préservation de la souveraineté de l’Algérie et de sa place de choix dans le concert des nations», a ajouté M. Goudjil qui n’a pas manqué de souligner «le rôle des parlementaires, hommes politiques, moudjahidine et représentants de la société civile dans la préservation du pays de tout ce qui pourrait émaner de ses ennemis qui tentent d’attenter à son image, fidèles en cela au serment faits aux chouhada». Les membres du Conseil de la nation avaient promulgué, à l’issue des réponses du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, une motion sur la Déclaration de politique générale du gouvernement, dans laquelle ils ont salué «les différents pas franchis par l’Etat sur la voie du parachèvement de l’édifice institutionnel et du décollage socioéconomique».
T. Benslimane