Une nouvelle structure dédiée à la diplomatie économique vient d’être mise en place au sein du ministère des Affaires étrangères (MAE), afin d’accompagner les entreprises algériennes dans leur démarche visant à pénétrer les marchés étrangers, a indiqué, ce vendredi, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel.
Un nouvel organigramme du ministère des Affaires étrangères a été signé en début du mois courant par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et publié récemment au Journal officiel. Dans ce nouvel organigramme «repensé et réfléchi pour donner plus de cohérence à l’action diplomatique algérienne, et dans lequel, la diplomatie économique prend une large place, nous avons mis une structure spéciale en charge de la diplomatie économique, à sa tête, un ambassadeur-conseillé, chargé exclusivement de la prospection et l’accompagnement des entreprises à l’étranger», a annoncé Messahel qui s’est exprimé lors d’un panel dédié à la diplomatie économique, développement des exportations, accords de libre-échanges, ainsi que les relations commerciales avec les pays africains, à l’occasion de la 3e édition de l’université du Forum des chefs d’entreprises (FCE). Le ministre a également fait part de la création d’une direction générale, au sein du MAE, chargée de la prospective, des études, et de la formation. Elle permettra, selon lui, «non seulement de se projeter sur de nouvelles actions à mener à l’étranger en faveur de l’économie nationale dans l’avenir, mais également la formation de nos diplomates dans le volet économique». Selon Messahel, la diplomatie économique constitue le moyen «le plus sûr, et le plus fiable» pour la concré- tisation des objectifs de la stratégie algérienne visant à développer le pays et contribuer à la diversification de son économie. Cette action diplomatique, qui revêt un caractère économique, se traduit par l’organisation des visites de haut niveau des représentants d’Etat et d’opérateurs économiques qui sont souvent couronnées par la signature des accords bilatéraux et de coopération économique, a-t-il expliqué. Messahel a également mis en exergue la mission de la diplomatie économique algérienne dont le rôle est de créer le cadre juridique adéquat, conseiller l’opérateur algérien et l’accompagner à l’étranger, ainsi que l’actualisation des accords signés avec plusieurs pays «qui sont obsolètes». D’autre part, Messahel a mis l’accent sur la nécessité de réajuster et revoir les accords signées entre l’Algérie avec d’autres pays et qui datent des années 80. S’agissant des pré- occupations des opérateurs économiques, notamment les difficultés en matière de logistique rencontrées pour conquérir les marchés africains, en raison de la fermeture des frontières avec certains pays, Messahel a affirmé que la route transsaharienne, qui devrait être achevée, en 2018, serait en mesure de faciliter les échanges, suggérant également la création d’une compagnie aérienne sous-régionale pour desservir l‘Afrique et écouler les produits algériens dans ses marchés. «Je suggère aussi de proposer à Air Algérie de consacrer des lignes pour transporter les marchandises algériennes sur les marchés africains », a ajouté le ministre, précisant que «la situation sécuritaire, l’immigration clandestine et plusieurs autres fléaux, dans certains pays de la région ne favorisent pas l’ouverture totale des frontières». Il a appelé les opérateurs à réfléchir à des créneaux porteurs dans les marchés africains, à l’exemple du gaz butane, l’emballage, l’électricité ou l’agroalimentaire. Le ministre a aussi souligné le rôle de la diplomatie algé- rienne, à travers ses représentations, dans la vulgarisation des avantages du climat des affaires national et les opportunités d’investissements présentes, dans tous les domaines et qui constitue «une priorité de premier ordre». Dans ce sens, le ministre s’est référé au rapport de l’institut américain Gallup, publié en août 2017, et qui classe l’Algérie avec la Suisse, à la 6e place des pays les plus sécurisés au monde, donc aptes à capter les investissements, ainsi que d’autres rapports, venant d’autres organismes, classant l’Algérie parmi les 10 premiers beaux pays au monde, d’où «l’intérêt d’investir davantage dans le tourisme».