La demande mondiale de pétrole devrait connaître cette année, une hausse peu attendue, qui restera cependant dépendante de la situation géopolitique actuelle. Dans son dernier rapport mensuel, l’Agence internationale de l’énergie (AIE), a revu à la hausse ses prévisions relatives à la demande mondiale. Selon les nouveaux pronostics, la production devrait augmenter de «90 000 barils par jour» pour atteindre les «99,3 millions de barils», sur une année.
La concrétisation de ces prévisions dépend selon, les avis des analystes, de la situation géopolitique qui «pourrait perturber la production mondiale». Notons, en effet, que la tension monte entre le 1er exportateur mondial, l’Arabie saoudite, et un autre membre de l’Opep, l’Iran, sur les armes nucléaires. Cette situation peut, en effet, avoir des répercussions sur la productivité et les cours du pétrole. Ces derniers maintenaient leur tendance haussière pour la 3e semaine consécutive. Vendredi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait «65,62 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 50 cents par rapport à la clôture de jeudi». Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat d’avril prenait 64 cents à 61,83 dollars une heure après son ouverture. De son côté, le pétrole reculait légèrement, vendredi, en Asie.
Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en mai, «perdait six cents, à 65,06 dollars». Malgré la baisse, les derniers cours font état de la réussite de l’accord de rééquilibrage du marché lancé par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, notamment après la décision de son renouvellement. Pour rappel, l’Opep s’était engagée avec d’autres pays producteurs non-membres du cartel dont la Russie, à limiter la production de l’or noir pour permettre le rééquilibrage du marché. Mais des analystes craignent que ces efforts ne soient de courte durée pour cause d’une autre menace. Celle provenant de l’autre bout de l’Océan. Cette menace qui reste d’actualité, concerne la production américaine. En effet, cette dernière avait atteint, la semaine dernière, un nouveau record selon le rapport hebdomadaire sur les réserves américaines publié mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA).
Cette évolution, estime-t-on, contrebalance la production de l’Arabie saoudite et du Venezuela, qui se taillent les plus grosses parts. La menace est de taille d’autant qu’aux Etats Unis, les «réserves commerciales de brut ont augmenté de 5 millions de barils pour s’établir à 430,9 millions». Soit deux fois plus que le taux anticipé par les analystes. «La hausse des prévisions de la demande pourrait profiter aux prix sur le court terme, mais le bond de la production américaine de pétrole de schiste continue d’empêcher les prix de bondir», a confié Lukman Otunuga, analyste chez FXTM. D’ailleurs, l’Opep a, dans son rapport mensuel publié, mercredi, établi une nouvelle hausse de la production de pétrole américain pour l’année 2018. Et pour cause, l’abondance, au-delà des espérances, des réserves de schiste.