Coupes africaines:  Quand les clubs algériens se rebiffent

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 Le bilan des équipes algériennes participant aux coupes africaines n’est pas mal du tout. Sur les quatre formations engagées, trois ont atteint la phase des poules. Le dernier en date, le NAHD qui est parvenu à écarter les Libyens du Ahly Benghazi en Coupe de la CAF.

Des résultats encourageants pour des clubs qui pourtant  ont peu d’expérience dans les joutes continentales. Le CSC a surpris les spécialistes, en Ligue des champions, en allant s’imposer en Tunisie contre le Club Africain, avant d’étriller littéralement le Tout Puissant Mazembe, l’un des clubs les plus titrés sur la scène africaine ces dernières années. Pour sa part, la JS Saoura a fait plus que jeu égal face grand Ahly d’Egypte, ratant de peu la victoire. C’est plutôt de bon augure pour la suite. Cela montre en tout cas que le niveau de notre championnat n’est pas si mauvais que ça, contrairement aux idées reçues et les clichés qu’il peut véhiculer. Tout est relatif en somme. Certes, nos représentants ne peuvent rivaliser dans la durée avec les grosses cylindrées africaines, mais sur un match ils sont capables de battre tout le monde. Il est néanmoins navrant et triste à la fois de constamment dénigrer la Ligue 1 souvent d’une manière subjective. Car avant de juger d’un niveau d’une compétition, il faut d’abord tenir compte de plusieurs paramètres et voir si tous les ingrédients sont réunis pour pouvoir ensuite porter un jugement objectif. Une question se pose de facto : toutes les conditions sont-elles réunies chez nous pour offrir du beau spectacle en championnat ? Elle ne mérite même pas réflexion tellement l’on est loin des normes standards que l’on peut trouver ailleurs ou même chez nos voisins. Absence d’enceintes appropriées, une programmation engoncée, des équipes et des arbitres sous pression, un environnement vicié gangréné par la violence et la corruption. Comment dès lors peut-on  parler de rendement, de performances et d’envolées techniques dans cette confusion et dans ce marasme ambiant. Tout comme le médecin, l’ingénieur, ou toute autre fonction, le footballeur a aussi  besoin d’un cadre adéquat pour pouvoir exercer son métier sans retenu ni contrainte. Dans le cas contraire, il est injuste de lui faire porter le chapeau. Il est devenu hélas le bouc-émissaire d’un système en faillite. Ce qui est décourageant et pénalisant pour tout le monde. Mais parfois, au détour d’un match ou d’une épreuve, le joueur local vient nous rappeler qu’il vaut aussi bien que les autres. Comme l’ont merveilleusement démontré les Constantinois  face au TP Mazembe. Un exemple parmi tant d’autres des immenses qualités de nos footballeurs emprisonnées dans une gangue dans laquelle est enfoui des perles insoupçonnées. On leur reproche leurs salaires faramineux, alors que certains d’entre eux peuvent aller gagner beaucoup plus sous d’autres cieux. D’ailleurs, ces derniers temps le joueur algérien est revenu un peu à la mode, puisqu’il est sollicité un peu partout notamment dans les pays du Golfe. La réalité du marché des transferts est en tout cas une réponse cinglante à ses détracteurs.

Ali Nezlioui