Cosider: Le rythme de croissance maintenu malgré les contraintes conjoncturelles

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Le groupe public Cosider (bâtiment et travaux publics) a maintenu en 2016 son rythme de croissance et a investi de nouveaux créneaux pour préserver ses performances à moyen et long termes, et ce, en dépit de contraintes liées à la conjoncture économique et financière actuelle du pays, a indiqué son PDG, Lakhdar Rekhroukh.

« La situation financière difficile qui traverse le pays actuellement nous impose plus de discipline, de rigueur et de détermination pour maintenir la pérennité et rentabilité de Cosider», a déclaré Rekhroukh lors d’une cérémonie organisée, ce lundi soir, pour la présentation du bilan de ce groupe, en présence des ministres, respectivement, de Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane, de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Youcef Chorfa, et des Ressources en eau, Hocine Necib. Selon Rekhroukh, la rationalisation des dépenses et le respect des délais de réalisation constituent «un défi majeur» de ce groupe à court et moyen termes. Sur le plan financier, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 163 milliards de dinars (MDS de DA) en 2016 contre 141 MDS de DA en 2015, en hausse de 16%, selon le bilan présenté par le premier responsable de ce groupe public de BTPH, précisant que le taux d’atteinte des objectifs a été de 116%. Ce qui a permis de réaliser un bénéfice net de l’ordre de 23 MDS de DA, a-til fait savoir. En outre, le plan de charge du groupe, c’est-à-dire la valeur globale des marchés qui lui sont confiés, a avoisiné 500 MDS de DA à fin 2016. Selon Rekhroukh, près de 135 MDS de DA de ce plan de charge représentent de nouveaux projets obtenus par les différentes filiales du groupe (contre 90 MDS de DA en 2015), et ce, en dépit de la délicatesse du contexte économique et financier global du pays suite à la chute des cours mondiaux de pétrole.

En outre, les investissements consentis par Cosider en 2016 se sont établis à 11 MDS de DA avec une création d’emplois de l’ordre de 1000 postes portant les effectifs du groupe à 38 140 employés. S’agissant de la répartition du chiffre d’affaires par filière de ce groupe, celle des travaux publics vient en première position avec une réalisation de l’ordre de 61 MDS de DA (contre 53 MDS de DA en 2015), en progression de 15%, suivie par les transports par canalisation avec un résultat de 41 MDS de DA, dépassant les objectifs de 20% et en enregistrant une évolution de 21% par rapport à 2015. La filiale construction a, quant à elle, réalisé un chiffre d’affaires de 36 MDS de DA, en hausse de 14% par rapport à 2015, sachant que l’activité de cette filiale a été réalisée dans deux segments principaux : le bâtiment et le génie civil. Pour la filiale carrières, son chiffre d’affaires a atteint 3,3 MDS de DA, en progression de 27% par rapport à 2015 conséquemment à la modernisation et au redéploiement de l’outil de production. Quant à la filiale promotion immobilière, elle a enregistré un chiffre d’affaires de 7,5 MDS de DA, en nette hausse de 79% par rapport à 2015, avec des activités réparties entre les logements, les villages touristiques intégrés, les centres d’affaires et équipements. L’activité engineering a atteint une production de l’ordre de 626 millions de dinars, en évolution de près de 60%. Par ailleurs, avec le transfert du laboratoire central des matériaux (LCM), Cosider engineering a élargi son activité classique à l’analyse et au contrôle rigoureux des matériaux de construction. Pour la filiale ouvrages d’art, elle a réalisé une production de plus de 10 MDS de DA en 2016 malgré des perturbations rencontrées dans le déroulement de son programme d’activité suite au gel et au report de certains projets ou, carrément, à leur annulation.

Le PDG de Cosider a fait valoir que ces résultats «appréciables et faisants» avaient été obtenus malgré les contraintes liées à son environnement extérieur qui ont impacté le lancement et la cadence des travaux, tout en avançant que pour l’exercice 2017, il est attendu une poursuite des performances réalisées depuis les huit dernières années. Rekhroukh a également insisté sur la valorisation des ressources humaines car, a-t-il insisté, «le capital humain constitue un défi majeur et un vecteur important pour assurer la pérennité et l’efficacité pour les différentes filiales du groupe». Sur un autre plan, il a soutenu que le capital expérience que Cosider a cumulé au fil des années permettrait de franchir les marchés extérieurs, notamment africains, à travers d’éventuelles exportations de l’expertise. Ainsi, a-t-il ajouté, Cosider s’est engagée dans la définition d’une «stratégie de riposte qui doit lui garantir de contenir les effets négatifs de la situation et de trouver les solutions adéquates aux exigences imposées par la conjoncture actuelle». Dans cette optique, le groupe a opté pour une nouvelle stratégie d’investissement qui cible une diversification de son activité en se penchant sur les secteurs de l’agriculture et des énergies renouvelables. Pour le secteur de l’agriculture, Cosider est en phase de préparation de lancement d’importants investissements dans diverses régions du pays, portant, entre autres, sur le développement des filières de céréaliculture et d’oléiculture. Parallèlement, des investissements seront réalisés dans le domaine de la transformation des produits agricoles et aliments de bétails dans le cadre du partenariat public-privé dans un souci de «contribuer avec efficacité au plan du gouvernement pour atteindre l’autosuffisance alimentaire», a souhaité Rekhroukh qui est également le président de l’Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP). S’agissant des énergies renouvelables, le groupe est actuellement en phase d’évaluation des opportunités existantes en la matière pour une contribution efficace aux projets dédiés à ce secteur.