Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a effectué une visite d’inspection de l’unité qui avait bombardé une île sud-coréenne en 2010, rapportent vendredi les médias officiels nord-coréens, à quatre jours de la présidentielle au Sud. Quatre personnes, dont deux civils, avaient trouvé la mort en novembre 2010 quand la Corée du Nord avait tiré 170 obus d’artillerie sur l’île de Yeonpyeong. Il s’était agi de la première attaque nord-coréenne contre une zone civile depuis la Guerre de Corée (1950-1953). Les tensions ont fortement augmenté sur la péninsule ces derniers temps en raison des progrès des programmes balistique et nucléaire interdits de la Corée du Nord, qui effectue régulièrement des essais de missile. Cette crispation est également liée au changement vraisemblable de doctrine américaine depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui s’est dit prêt à régler, seul s’il le faut, la question nord-coréenne, et au besoin par la force. L’agence officielle nord-coréenne KCNA a rapporté vendredi que M. Kim s’était rendu auprès des détachements militaires postés sur les îlots de Jangjae et Mu, où il a été briefé quant aux « mouvements récents de l’ennemi ». M. Kim a scruté l’île de Yeonpyeong d’un poste d’observation et « examiné les plan de frappes contre l’ennemi », poursuit KCNA. C’est l’unité cantonnée à Mu qui avait été responsable des frappes de 2010, qualifiées de « plus délicieuse des batailles » par M. Kim, selon KCNA. L’artillerie du Nord doit « demeurer en état d’alerte pour briser la colonne vertébrale de l’ennemi quand on lui ordonnera de le faire », a-t-il ajouté.
L’agence ne précise pas la date de cette visite.
La Corée du Nord est coutumière des menaces d’actions militaires contre le Sud, qui ne sont pas nécessairement suivies dans les faits. En 2012 toutefois, une semaine avant la dernière présidentielle sud-coréenne, elle avait lancé avec succès une fusée chargée d’un satellite, dans ce qu’une grande partie de la communauté internationale avait vu comme un essai de missile balistique longue portée. Nord et Sud sont toujours techniquement en guerre, car le conflit de 1950-1953 a été ponctué par un armistice, et non par un traité de paix. La frontière entre les deux voisins est l’une des plus militarisées au monde.