La capitale algérienne accueille du 8 au 10 juillet 2025 la 3e édition de la Conférence arabe des actuaires, un événement majeur réunissant plus de 500 experts issus de plusieurs pays arabes et européens autour du rôle structurant de la science actuarielle dans le développement durable des économies émergentes.
Dans une allocution prononcée en son nom à l’ouverture des travaux par le chef du département des activités financières à la Direction générale du Trésor, Hassan Boudali, le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a souligné que cette conférence reflète l’engagement collectif des pays arabes à renforcer leurs capacités techniques et scientifiques dans le domaine financier. Selon lui, l’organisation de cette rencontre à Alger témoigne de l’importance croissante accordée aux compétences actuarielles dans l’anticipation, l’analyse et la gestion des risques, contribuant ainsi à la résilience des économies face aux chocs. Le ministre a rappelé que les études actuarielles, dans un monde dominé par la complexité économique, apportent des réponses tangibles à la prise de décision publique. Il a mis en exergue l’impact des transformations numériques, de l’émergence des mégadonnées et de l’intelligence artificielle sur les capacités d’analyse et de prévision, des outils devenus essentiels pour toute stratégie économique durable. Évoquant les réformes engagées par l’Algérie dans le secteur financier, M. Bouzred a précisé que le projet de nouvelle loi sur les assurances intègre pleinement le principe de gouvernance, en s’appuyant notamment sur les résultats des études actuarielles. Pour sa part, le président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR), Youcef Benmicia, a rappelé que cette conférence, placée sous le thème « Vers des sociétés plus résilientes », constitue un espace d’échange approfondi autour des défis auxquels font face les entreprises face aux mutations et aux crises. Il a souligné que l’expertise actuarielle est aujourd’hui cruciale pour garantir la solidité des systèmes financiers. M. Benmicia a également annoncé l’accréditation par l’UAR de sept actuaires experts, ainsi que la formation de 53 diplômés dans cette spécialité à l’Université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene (USTHB), en plus de la création récente de l’Association des actuaires algériens, initiative majeure pour la structuration et la professionnalisation du métier. Le directeur exécutif de la société « MenaMoney », M. Ebrahim Khalil Ebrahim, partenaire de l’événement, a salué quant à lui la dynamique du marché financier algérien, notamment les progrès notables enregistrés récemment à la Bourse d’Alger. La première journée de la conférence a été marquée par une série de sessions traitant de thématiques variées telles que l’intégration des sciences actuarielles dans la finance innovante, les approches en assurance santé, la régulation des marchés arabes, le développement de la micro-assurance ou encore l’évaluation des risques climatiques et leurs implications économiques. Les travaux se poursuivront avec des discussions autour de l’assurance-vie, des produits d’épargne, de l’usage de l’intelligence artificielle dans l’assurance, de la gestion des sinistres complexes, des tables de mortalité, des régimes de retraite complémentaire, de la tarification des risques cybernétiques et de l’évolution des carrières actuarielles dans les pays arabes. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Mohamed Boukhari, ainsi que des représentants de l’Union générale des assurances arabes (UGAA), de l’UAR et de MenaMoney, société bahreïnie spécialisée dans l’organisation de forums financiers. Cette édition confirme la volonté de coopération et d’harmonisation des politiques actuarielles dans le monde arabe.
Sonia S.
