Le ministre de la Communication, Mohamed Laagab, a réuni, dimanche, les directeurs des chaînes de télévision publiques et privées au siège du ministère.
Cette rencontre a été décidée « après la constatation du non-respect des directives données récemment par le ministre de la Communication et l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ANIRA) concernant les programmes et la matière publicitaire diffusés durant le mois de Ramadhan », avait précisé le département de la Communication dans un communiqué qui n’a pas manqué de rappeler que Laagab avait « donné des instructions à ce sujet lors de ses rencontres, les 26 et 27 janvier dernier, avec les directeurs des établissements de la Radio et de la Télévision ainsi que des chaînes de télévision privées ».
C’est pourquoi lors de sa rencontre, ce dimanche, le ministre a particulièrement insisté auprès des directeurs des chaînes de télévision publiques et privées, sur la nécessité de prendre en compte les valeurs et coutumes de la société algérienne dans le réseau de programmes diffusé pendant le mois de Ramadhan, tout en respectant les normes liées aux périodes de diffusion des flashs publicitaires. Lors de cette réunion, Laagab a souligné la nécessité de tenir compte du caractère sacré du Ramadhan et des valeurs de la société algérienne lors de la diffusion des différents programmes, indiquant que la réaction de la tutelle est intervenue « sur la base des nombreuses violations identifiées par le comité de veille installé pour suivre les programmes du Ramadhan depuis le début du mois sacré ». Le ministre de la communication a ainsi indiqué que l’une des choses les plus importantes qui a été enregistrée à cet égard – est que « certaines séries comprenaient des séquences injustifiées qui ne correspondent pas au caractère sacré du mois de Ramadhan et aux coutumes de la société algérienne alors qu’elles auraient pu être supprimées sans que cela ait un impact sur le processus de production global ».
Le ministre a souligné qu’il ne s’agit nullement de la manière dont les séries sont réalisées mais plutôt de la façon dont elles ont été traitées, manquant de créativité ». Il a indiqué que parfois ces séries «suggèrent et encouragent les déviations et les maux sociaux comme les drogues au lieu de sensibiliser à leur danger.»
Dans le même contexte, il a ajouté que certains producteurs ont changé les scénarios qui avaient obtenu l’autorisation de tournage délivrée par le ministère de la Communication, ce qui est, a affirmé Laagab « totalement inacceptable ». Pour le premier responsable du secteur, les directeurs de chaînes de télévision ont « l’entière responsabilité de vérifier le contenu des programmes avant leur diffusion ».
Concernant l’aspect lié à la publicité, le ministre de la Communication a critiqué « le manque de créativité de la plupart des chaînes de télévisions privées qui selon lui ne respectent pas les normes internationales, faisant qu’elles , « se sont transformées , a-t-il souligné, en de chaines d’information à des chaînes d’annonces publicitaires». Dans ce contexte, il a souligné que les flashs publicitaires « ont dépassé dans de nombreux canaux 45 minutes sans interruption, notamment pendant l’iftar , « ce qui a provoqué la colère des téléspectateur qui préfèrent suivre les chaînes nationales lors de cette occasion religieuse».
Laagab a rappelé qu’« il existe des normes internationales régissant le domaine de la publicité et qui doivent être respectées en attendant de la promulgation du cahier des charges et l’installation de l’autorité de régulation. Le ministre de la Communication a conclu en soulignant que ces chaînes « ont porté préjudice à elles mêmes avant de nuire au citoyen et aux médias nationaux dans leur ensemble », soulignant que « les pouvoirs publics ne resteront pas les bras croisés face à cette situation à laquelle il faut remédier au plus vite ».
Ahcene Oubadjou / Ag