Pour pallier aux carences enregistrées en 1955 et début de l’année 1956, notamment dans les Aurès et le décès de plusieurs chefs parmi eux Didouche Mourad, Ben Bou Boulaïd un ancien militant du parti du Peuple Algérien (PPA), Abane Ramdane, arrêté en 1950 et libéré en janvier 1955, refait surface. Ses contacts avec les responsables des maquis, et après sa rencontre avec Mohamed Larbi Ben M’hidi, eurent les résultats forts positifs sur la nécessité impérieuse d’une rencontre nationale avec la participation de la délégation extérieure du FLN.
Une rencontre entre les chefs de la Révolution devait avoir lieu dans les Bibans, fin juillet 1956, mais pour des raisons de sécurité, elle s’est déroulée, à partir du 13 Août de le même année, à Ifri, non loin d’ighzer Amokrane, sur la rive gauche de la Soummam. le rencontre a réuni à huis clos Larbi Ben M’hidi, représentant de l’Oranie, Abane Ramdane, représentant du FLN d’Alger Amar Ouamrane, représentant de l’Algérois, Krim Belkacem, représentant de le Kabylie, Zighout Youcef et son adjoint Lakhdar Bentobbal, représentants le Nord Constantinois et Ali Mellah représentants du Sud en dehors les séances, les six participants s’ouvraient à leurs délégations respectives malgré l’absence de le délégation extérieure de FLN et les représentants de le zone I (Aurès-Nememcha) pour des problèmes internes qui ont surgi après le décès du chef de la zone le Martyr héros Mostepha Ben Boulaïd. Le congrès de la Soummam qui s’est étalé sur vingt jours a pris les décisions historiques pour la poursuite du combat et des décisions organiques de remplacer les cinq zones, découpage en vigueur depuis le 1er Novembre 1954, par six wilayas (Aurès-Nememcha, Nord Constantinois, Kabylie, la zone autonome d’Alger, la Wilaya IV de l’Algérois, l’Oranie et la VI wilaya du Sud et la Fédération du FLN en France ) subdivisées en zones, régions et secteurs. L’Armée de libération nationale (ALN) a été uniformisée à l’échelle nationale dans sa structure et dans sa hiérarchie. Elle est désormais organisée à la manière d’une armée régulière, au sujet des instances de direction de la lutte, le Congrès a créé le Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) composé de 34 membres 17 permanents et 17 suppléants, le Parlement du FLN qui joue le rôle de direction suprême, et a désigné un exécutif, le comité de coordination et d’exécution (CCE) composé de 5 membres. La plateforme de la Soummam est un des textes fondateurs de le République algérienne. 60 ans après l’indépendance, plusieurs partis politiques continuent à s’en réclamer. Deux dates marquantes dans l’histoire de la lutte de libération nationale, ce sont sans doute le 20 Août 1955 et le 20 Août 1956. Deux hommes clés dont la dimension militaire et politique va peser sur le devenir d’une Révolution en marche : Zighout Youcef et Abane Ramdane. ce sera le point de non-retour d’une Révolution populaire qui va être l’expression d’une stratégie et d’une théorisation doctrinale devant affermir le processus de libération d’une Algérie combattante.