Le ministre du Commerce, Saïd Djellab a annoncé que son département ministériel s’attelait à la mise en place des mécanismes de la grande distribution des produits de base non subventionnés en Algérie, pour davantage de maitrise et de transparence des prix. Lors d’une séance plénière du Conseil de la nation, consacrée aux questions orales, présidée par Abdelkader Bensalah, le ministre a indiqué que son secteur « s’attèle à mettre en place les mécanismes de la grande distribution des produits de base à travers le territoire national », précisant que « les produits subventionnés ne sont pas concernés par cette mesure, étant disponibles à des prix maitrisés ».
Répondant à une question du sénateur Rachid Boushaba (tiers présidentiel) sur les mesures prises par le ministère du Commerce pour la préservation du pouvoir d’achat des citoyens, notamment avec la hausse des prix de certains produits locaux ayant remplacé les produits interdits à l’importation, le ministre a souligné que « la libération du commerce extérieur en tant que choix stratégique adopté par le Gouvernement pour s’intégrer à l’économie internationale était accompagnée de mesures préventives visant la protection des capacités de la production nationale et la réduction de la facture des importations ». Rappelant que son département a entrepris une série de mesures et de dispositions visant une meilleure maitrise du commerce extérieur et la régulation des activités d’importation, M. Djellab a cité, entre autres, l’amendement, en 2015, de l’Ordonnance de 2003 relative aux règles générales applicables aux opérations d’importation et d’exportation des marchandises, en sus de l’activation des textes réglementaires relatifs aux mécanismes de protection et de défense commerciales dont la lutte contre le dumping, l’imposition de droits compensateurs et la prise de dispositions préventives ». Le gouvernement a mis en place un nouveau système pour encadrer le commerce extérieur et protéger les secteurs nationaux productifs de la concurrence des produits importés, qui est entré en vigueur début janvier 2018. Les mesures prises visent la protection, le renforcement et l’encouragement des capacités de production industrielle et agricole, en vue de fournir le marché national en produits de qualité avec des quantités suffisantes, a soutenu M. Djellab. Comme première évaluation de ces nouvelles mesures initiées par le gouvernement, le ministre a dit qu’un recul relatif avait été enregistré dans la facture des importations, ce qui a entraîné une baisse du déficit de la balance commerciale du pays et une hausse des capacités de la production nationale, en vue de couvrir les besoins du marché national en différents produits, notamment agroalimentaires, outre le drainage d’investissements étrangers dans le cadre de partenariat avec des opérateurs algériens. S’agissant des mesures de suspension provisoire de l’importation de marchandises ayant induit une hausse du prix du produit national, le ministre a affirmé qu’ il avait été effectivement relevée une hausse des prix de certains produits, qui n’est pas « insignifiante », exception faite à certains produits agricoles de saison, tels que la pomme, dont le prix est tributaire de la disponibilité de la production saisonnière, imputant la hausse de certains produits au comportement unilatéral adopté par certains fabricants. A ce propos, il a cité l’exemple du yaourt dont les prix ont connu une hausse inattendue, indiquant que les services du secteur du commerce ont ouvert une enquête à ce sujet, ce qui a permis, selon lui, un retour à l’application de son prix habituel. S’agissant de la promotion du produit national, le ministre a précisé que son secteur œuvrait à assurer toutes les facilitations requises aux producteurs nationaux, telles que la mise en place de nouveaux mécanismes pour relever les capacités de production nationale, améliorer le climat des investissements et promouvoir le produit national en termes de qualité et de prix, pour devenir une véritable alternative aux produits importés, en sus de l’imposition du droit additionnel provisoire à l’importation, au lieu de procéder à une interdiction directe de l’importation, afin d’assurer au produit local une protection suffisante . Quant à la mesure portant sur l’interdiction d’importation de 857 produits, elle a permis, selon le ministre, d’économiser 1.4 milliards USD. Pour le contrôle du commerce de l’eau minérale, M. Djellab a précisé que le bilan relatif au contrôle des commerces d’eaux et boissons, a fait ressortir, au cours des dix (10) premiers mois de l’année en cours, plus de 17.000 interventions qui se sont soldées par l’enregistrement de 461 infractions et l’établissement de 448 procès-verbaux de poursuite et de fermeture de 92 commerces. Le commerce des eaux minérales est soumis à un contrôlé préalable, à travers les mesures d’octroi de permis d’exploitation de sources par une commission multisectorielle, présidée par le ministre des ressources en eau, sachant que l’octroi du permis obéit aux conditions légales requises notamment celles relatives à la qualité du produit et à la santé du consommateur. Le nombre des opérateurs activant dans le domaine des eaux minérales sur le marché national est estimé à 42 (25 concessions pour l’exploitation des eaux minérales et 17 pour l’exploitation des eaux de source), a ajouté M. Djellab, citant dans ce contexte le contrôle documentaire et analytique et le contrôle des différentes étapes de production. Les services de contrôle du ministère ont mobilisé 6800 agents au niveau national et 25 laboratoires spécialisés dans le contrôle de la qualité et la répression des fraudes afin de préserver la sécurité et la santé du consommateur. Sur le recul de l’utilisation de la langue nationale sur les affiches et coupons commerciaux et publicitaires, le ministre a précisé que son secteur œuvrait à imposer, aux opérateurs économiques, l’utilisation de la langue nationale notamment dans l’étiquetage, la présentation du produit et le manuel d’utilisation avec la possibilité de rajouter une autre langue. Les services du contrôle économique et de la répression des fraudes ont enregistré près de 649.000 interventions sur le marché national durant les dix premiers mois de 2018, qui se sont soldées par l’établissement de 62.000 procès-verbaux de poursuite et de fermeture de 3838 commerces. Les infractions pour défaut d’étiquetage de produits occupent la cinquième place avec 4.441 infractions, soit près de 7% du total des infractions enregistrées en matière de contrôle de qualité et de répression des fraudes.
N.I