Clôture du Festival international du théâtre de Bejaia – Vibrant hommage à Sid-Ahmed Agoumi 

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La 9eme édition du Festival international du  théâtre de Bejaia a été clôturée lundi soir par un poignant hommage au  comédien Sid-Ahmed Agoumi pour sa longue et brillante carrière au théâtre  mais aussi au cinéma et à la télévision.

Né en octobre 1940, Agoumi, de son vrai nom Méziane, a été de toutes les  aventures culturelles et artistiques de l’Algérie depuis son indépendance.  En plus de sa carrière sur les planches et les plateaux, il a été le  gestionnaire d’une foule d’établissements dédiés, notamment directeur des  théâtres de Constantine, Annaba et Alger, ainsi que de la Maison de la  culture de Tizi-Ouzou, où il a cumulé 27 ans d’expérience administrative et  une connaissance fine de tout ce qui a trait au théâtre. « Ca m’a usé. Mais  j’ai beaucoup appris ». Sid-Ahmed Agoumi a particulièrement brillé sur la scène artistique, se  démarquant avec brio par son talent, son originalité et sa longévité,  repoussant à chaque fois les limites de son art. A son actif plus d’une  centaine de pièces de théâtre et des représentations qui se comptent en  millier. Il a joué les œuvres des plus grands auteurs nationaux : Mohamed  Dib, Mouloud Feraoun, Mouloud Maameri, Rachid Boudjedra, Rachid Mimouni,  Malek Haddad, Aziz Chouaki, Mohamed Alloula, Kateb Yacine, entre autre,  soit trois générations d’écrivains. Leurs œuvres m’ont motivé à « réaliser des performances, de grands moments  de théâtre. C’était des défis », a-t-il déclaré, évoquant notamment « le  cadavre encerclé de Kateb Yacine, qui lui a donné du fil à retordre ». « Déjà pour mémoriser le texte dans ses moindres subtilités et nuances, ce  n’était pas une mince affaire », se souvient Agoumi, visiblement fier de son  accomplissement. Agoumi a su au cours de sa carrière capitaliser l’expérience nécessaire  pour se distinguer également à l’étranger, où il est établi depuis 1994.  Très sollicité en France, en Belgique, en Suisse ou encore au Canada, il a  notamment interprété  » Le Collier d’Helene » de Carol Frechette ou « La  chute » de Biljana Sbrajanovic, dans lequel il a campé le rôle du président  Slobodan Milosevic. Agoumi, sage-agité, est en perpétuel mouvement, cherchant le  renouvellement et l’amélioration à chaque étape en faisant œuvre d’une  énergie propre à un débutant. Sa réussite loin du pays en est la parfaite  illustration lui qui a su échapper aux sollicitations de certains  réalisateurs qui souhaitaient le confiner dans des rôles typés. Au-delà de la scène artistique, « le beau gosse », comme surnommé par  certains journalistes, se démarque aussi par « son humanisme, son  inclinaison à rester toujours très proches des personnes fragiles. C’est  aussi un grand patriote », a déclaré son compagnon de route Slimane  Benaissa, commissaire du festival. La cérémonie a été sobre mais pétillante d’émotion, notamment lorsque  l’artiste lui-même a résumé son parcours par un texte théâtrale, en arabe  populaire, caustique et amusant et dans lequel il a souligné son passé et  ses rêve. « Tu es un héros », lui lança M. Benaissa, visiblement ravi de la  prestation.

Benadel M