Chef de la wilaya IV historique: Djilali Bounaâma, un commandant hors pair

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Le chahid Djilali Bounaâma est un des plus grands chefs militaires qui ont été aux commandes de la wilaya IV historique et qui avait tenu tête au colonisateur français grâce à ses qualités militaires et politiques indéniables, affirme la famille révolutionnaire locale.

Rendant hommage à la mémoire de ce héros révolutionnaire surnommé «Le lion de l’Ouarsenis», qui avait fait de la wilaya IV historique une forteresse infranchissable pour le colonisateur français, les autorités locales et la famille révolutionnaire tiennent, le 8 août de chaque année, à commémorer sa mort avec un certain nombre de ses compagnons tombés en martyrs les armes à la main alors qu’ils défendaient leurs patrie contre le colonisateur français.Le commandant Djilali Bounaâma, né le 16 avril 1926 au cœur de l’Ouarsenis, était un humble commandant qui tenait à être présent avec ses soldats dans les combats, selon les témoignages de moudjahidine et de chefs de la Révolution, rapportés dans des documents historiques que a obtenu de la direction des Moudjahidine et des Ayants-droit de la wilaya de Blida. Parmi les signes ‘humanisme du martyr gravés dans la mémoire de ceux qui ont vécu avec lui, figure son empressement à participer aux gardes de nuit aux côtés des soldats, bien qu’il soit le commandant de la wilaya IV historique. Un journaliste italien, reçu par le commandant Djilali Bounaâma dans le centre de Chréa, fut surpris de la simplicité de son comportement humble avec ses soldats qui avaient beaucoup de respect pour lui.         Connu pour sa bravoure, le Chahid Djilali veillait à accompagner les unités et katiba lors de l‘exécution des différentes opérations militaires pour leur donner du encourage, ce qui leur a permis de réaliser des exploits gravés à jamais dans l’histoire, comme la neutralisation du régiment des chasseurs au nord de Theniet el Had, dont le chef a été emprisonné, outre l’opération «La martine» qui a fait 30 prisonniers parmi les soldats français.Dans ses mémoires publiées en 2019, le moudjahid et ancien officier l’Armée de libération nationale (ALN) dans la région de Blida, Si Maâmar Djgaguen, a affirmé que Djilali Bounaâma était «un homme vaillant et courageux, un patriote loyal et un véritable leader».Le moudjahid a ajouté que Djilali Bounaâma vouait un grand respect aux intellectuels qu’il n’hésitait pas à consulter pour l’écriture des tracts et des lettres adressées à l’opinion publique, soulignant que le Chahid avait joué un «rôle majeur» dans l’internationalisation de la cause algérienne à travers ses contacts avec des journalistes étrangers. Djilali Bounaâma était un chef qui accordait une grande importance à la formation des soldats lorsqu’il était à la tête de la wilaya IV historique. Les bataillons faisaient office d’écoles pour les cadres de la révolution, où le soldat, en sus de lui confier des missions militaires, recevait une formation politique pour le préparer à occuper des postes de responsabilité.Ce chahid dont la tactique reposait sur l’élément de surprise et l’agilité dans l’exécution des opérations ayant accablé lourdement le commandement français, était passionné d’écriture et avait rédigé «le guide du Fidaï» qui comportait des informations et un sommaire sur les fondements et les lois de la guerre et de la victoire.

les moudjahidine déterminés à poursuivre la lutte après sa mort au champ d’honneur

La France coloniale a qualifié la mort au combat du commandant Djilali Bounaâma, dit Si Mohamed, de «victoire», car ce chef militaire chevronné lui avait fait subir de grandes pertes et avait tenu tête à ses dirigeants militaires en les empêchant d’accéder aux zones relevant de sa wilaya, d’après les mêmes documents historiques.Les chefs de la Révolution ont mené plusieurs opérations à travers la wilaya IV historique y compris à Alger, en infligeant au colonisateur français des pertes humaines et matérielles incommensurables. Ces opérations avaient fait passer le message que la Révolution ne s’arrêtera pas en dépit de la mort au combat de l’un de ses héros et se poursuivra jusqu’à ce que le colonialisme français soit chassé pour recouvrer la liberté et l’indépendance de l’Algérie.  Le commandant Bounaâma est tombé en martyr la nuit du 8 août 1961, les forces françaises, soutenues par le 11e groupe des parachutistes qui relèvent de la présidence française et des groupes d’élites, ont encerclé le siège du commandement qui était installé à la maison de la famille révolutionnaire Al-Naïmi au centre ville de Blida, ce qui l’a poussé à bruler tous les documents relatifs à la révolution.Après plusieurs heures de défense implacable contre les forces françaises, le commandant Djilali Bounaâma est tombé en martyr avec des compagnons qui étaient avec lui, les responsables des communications à la IV wilaya historique, Khaled Issa El Bey, l’opérateur de la radio de transmission Abdelkader et un jeune moudjahid qui s’appelait Mustapha Al-Naïmi, tandis que le responsable du service de sensibilisation a été grièvement blessé. Des moudjahidine de la famille Al-Naïmi ont été arrêtés.Malgré les 62 ans passés depuis sa disparition, la mémoire de Djilali Bounaâma demeure vivante pour rappeler un des plus brillants commandants militaires qui se sont sacrifiés pour le recouvrement de la liberté de l’Algérie.