Une véritable décantation s’est opérée, ces derniers jours, pour l’élection présidentielle du 18 avril prochain, avec 14 responsables de partis politiques qui ont annoncé officiellement leur candidature à l’élection de la présidence de la République, un poste brigué aussi par les quatre partis de l’Alliance présidentielle qui ont opté pour la continuité avec la candidature de M. Abdelaziz Bouteflika.
Réunis samedi au siège du parti du Front de libération national (FLN) à Alger, les dirigeants des quatre partis de l’Alliance présidentielle (FLN, RND,TAJ et MPA), considèrent la candidature du Moudjahid Abdelaziz Bouteflika comme « le meilleur choix » pour le pays et pour la poursuite de son programme de réformes et de développement socio-économique. Dans leur communiqué commun annonçant cette candidature, les quatre partis ont également salué les « réformes globales et profondes » lancées par le président Bouteflika, dont « l’histoire retiendra le nom pour avoir porté haut les couleurs de l’Algérie dans le concert des nations ». Les 14 chefs de partis politiques ayant déjà procédé au retrait, auprès du ministère de l’Interieur, des formulaires de souscription de signatures individuelles pour officialiser leur candidature à l’élection de la présidence de la République, représentent les différentes tendances et courants politiques. Il s’agit de Belaïd Abdelaziz, du Front El-Moustakbel, Adoul Mahfoudh, du Parti de la victoire nationale (PVN), Ali Benflis, du parti Talaie El Hourriyet, Ahmed Gouraya, du Front des jeunes démocrates pour la citoyenneté (FJDC), Ali Zeghdoud, du Rassemblement algérien (RA) et Guerras Fethi, du Mouvement démocratique et social (MDS). Il s’agit également d’Ali Faouzi Rebaine, du parti Ahd 54, Omar Bouacha du Mouvement El Infitah, Mohamed Hadef, du Mouvement national de l’espérance (MNE), Abdelkader Bengrina, du Mouvement El Binaâ, Salim Khalfa, du Parti de la jeunesse démocratique (PJD), Aissa Belhadi, du Front de la bonne gouvernance (FBG), Abderazak Makri, du Mouvement de la société de la paix (MSP) et la secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune. Cette dernière qui a laissé planer le doute sur sa participation à l’élection présidentielle du 18 avril avant d’annoncer le retrait du dossier de candidature n’en n’est pas à sa première expérience. Il s’agit de la quatrième participation à la magistrature suprême pour la secrétaire générale du PT. Ali Faouzi Rebaine, du parti Ahd 54 renouvelera également l’expérience pour la quatrième fois, alors que l’ancien chef du gouvernement, Ali Benflis, du parti Talaie El Hourriyet briguera la présidence de la République pour la troisième fois et Belaïd Abdelaziz, du Front El-Moustakbel pour la deuxième fois. Ali Zeghdoud, du Rassemblement algérien (RA), Omar Bouacha du Mouvement El Infitah et Mohamed Hadef, du Mouvement national de l’espérance (MNE) dont les candidatures n’avaient pas été retenues lors des précédentes élections présidentielles, tenteront cette fois-ci de satisfaire les conditions prévues par la loi. De nombreux autres postulants indépendants ont également retiré les formulaires de souscription de signatures individuelles, rejoignant le groupe croissant des prétendants à l’élection présidentielle du 18 avril prochain. Au total, 181 postulants à la candidature à l’élection présidentielle ont déjà déposé leurs lettres d’intention de candidature, selon le dernier bilan fourni par le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire. Cependant, toutes ces candidatures doivent satisfaire les conditions prévues par la loi, notamment la collecte de signatures pour déposer leurs dossiers au niveau du Conseil constitutionnel dans les délais réglementaires. En vertu de la réglementation en vigueur, le Conseil constitutionnel rendra public la liste des candidats définitivement retenus à cet élection présidentielle, dix (10) jours à compter de la clôture de la période de dépôt des dossiers. Le Conseil doit vérifier la conformité des dossiers notamment, en ce qui concerne le nombre de signatures (d’électeurs ou de citoyens) que tout candidat doit rassembler. La loi électorale dispose que les candidats à la candidature doivent recueillir les signatures de 60.000 électeurs ou celles de 600 élus des différentes assemblées élues, réparties dans au moins 25 wilayas.
Le FFS et le RCD optent pour la non participation
Par ailleurs, d’autres formations politiques ont opté pour la non participation à cette élection présidentielle, à l’image du Front des forces socialistes (FFS) et du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD). Dans une résolution adoptée à l’issue de la réunion de son Conseil national, tenue le 25 janvier dernier, le FFS a annoncé qu’il « ne présentera pas de candidat et ne soutiendra aucun candidat » à la présidentielle de 2019, estimant que « les conditions d’une élection démocratique, libre, honnête et transparente ne sont pas réunies ». Le plus vieux parti de l’opposition a appelé, ainsi, à un « boycott actif, massif et pacifique » du scrutin. Samedi, le RCD lui a emboîté le pas en décidant de ne pas participer à la prochaine élection présidentielle, affirmant qu’aucune « personnalité ou parti n’est capable de remédier, seule, à la situation ». Le RCD a qualifié la prochaine élection présidentielle de « nouvelle opération pour désigner le chef de l’Etat », déplorant « une tentative d’écarter le peuple du rendez-vous du 18 avril ». D’autres partis, non représentés au parlement, comme Jil-Jadid ou le Parti pour la liberté et la justice (PLJ), ont également opté pour la non participation à cette élection. Le dernier délai de dépôt des dossiers de candidature de l’élection présidentielle est fixé pour le 3 mars prochain par le Conseil constitutionnel. Pour rappel, six candidats, tous soutenus par des partis politiques, avaient participé à la présidentielle de 2014, remportée par M. Bouteflika avec un large score de plus de 81%.
A.H