Cancers, les additifs alimentaires pointés du doigt par une étude

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D’après des chercheurs français, la consommation de certains émulsifiants très courants pourrait accroître le développement des cancers du sein ou de la prostate.

Ils occupent nos rayons de supermarché, nos assiettes : les émulsifiants sont au cœur d’une nouvelle étude, menée par des chercheurs de l’Inserm, comme le rapporte Le Figaro. Cette étude, publiée dans la revue scientifique PLOS Medicine le mardi 13 février, se base sur les données de santé de 92 000 adultes issus de l’étude de cohorte française NutriNet-Santé, en évaluant leur consommation de ce type d’additifs entre 2009 et 2021. Sa conclusion ? Un lien entre « l’ingestion de certains additifs émulsifiants et un risque accru de cancers, en particulier du sein et de la prostate ». Pendant douze ans, les participants ont renseigné les produits alimentaires et les boissons qu’ils ont consommés. De là, l’équipe de chercheurs a pu évaluer la quantité moyenne d’émulsifiants que chacun des participants ingérait chaque jour. Ensuite, ces statistiques ont été évaluées par rapport à la survenue de cancers. Au total, 2 604 personnes ont été diagnostiquées de la maladie au cours du suivi. Sur la trentaine d’additifs testés, trois ont été épinglés comme de potentiels facteurs favorisants : les monoglycérides et les diglycérides d’acides gras, nommés E471, et les carraghénanes (E407 et E407a). « Ces additifs sont très courants dans les sauces, les crèmes desserts, les yaourts aromatisés, les biscuits et gâteaux industriels ou encore certaines soupes. Ils servent d’agents de texture pour donner un aspect homogène aux produits », a expliqué Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm en épidémiologie nutritionnelle qui a conduit cette étude.

15 % de risque en plus

Les participants ayant consommé la plus grande quantité d’additif E471 ont, en général, un risque de cancer 15 % plus élevé. Un chiffre qui monte à 24 % pour le cancer du sein et 46 % pour la prostate. Les deux autres additifs (E407 et E407a) sont quant à eux associés à un risque plus élevé de cancer du sein de 32 %. De surcroît, l’étude a tenu compte des facteurs de risque classiques, tels que l’âge, l’activité physique ou les antécédents familiaux.  « C’est la première étude qui quantifie l’exposition aux additifs et son association avec les cancers. Nous sommes donc à un stade précoce de la recherche et d’autres travaux sont nécessaires », a insisté Mathilde Touvier. Une précédente étude, en septembre 2023, pointait déjà le risque de maladies cardiovasculaires liées à ces additifs alimentaires

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