Canada: Perquisitions dans les deux premiers groupes de presse

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Le gendarme canadien de la concurrence a effectué lundi des perquisitions chez les deux plus gros groupes de presse nationaux, Torstar et Postmedia, dans le cadre d’une enquête sur un « complot » présumé lors de l’échange de 41 titres locaux à l’automne dernier. John Pecman, Commissaire du Bureau de la concurrence, a confirmé dans un communiqué les « perquisitions effectuées dans les bureaux de Postmedia, Torstar et (sa filiale) Metroland à Toronto ».

« Le Bureau de la concurrence enquête sur des allégations de comportements anticoncurrentiels » et recueille « actuellement des preuves pour établir les faits entourant ce complot allégué », a déclaré M. Pecman. Postmedia et Torstar avaient annoncé fin novembre l’échange de 41 titres de leurs petits journaux locaux parmi lesquels 34 avaient été immédiatement fermés, dont les deux gratuits Metro Ottawa et Metro Winnipeg. L’opération n’avait été accompagnée d’aucune transaction monétaire mais les deux groupes avaient eu la charge de payer les licenciements de près de 300 employés de titres nouvellement acquis. Postmedia est « fortement » convaincu que l’échange des titres de presse « n’a pas contrevenu » aux lois fédérales canadiennes, a assuré l’entreprise canadienne dans un communiqué. De son côté, Torstar n’a pas commenté le fond de l’affaire et a seulement indiqué qu’il « coopère pleinement avec le Bureau de la Concurrence dans son enquête », selon un porte-parole cité par l’AFP. Fin novembre, Postmedia, propriétaire de grands quotidiens comme le National Post, le Vancouver Sun, ou l’Ottawa Citizen, avait donné à Torstar 15 petits quotidiens ou hebdomadaires locaux, ainsi que les deux gratuits 24 Heures Toronto et 24 Heures Vancouver. Le groupe Torstar, éditeur du Toronto Star, plus grand tirage au Canada, avait donné en retour à Postmedia 22 petits hebdomadaires locaux dont la diffusion est concentrée sur le sud de la province de l’Ontario (centre). « Pour le moment, aucune conclusion n’a été tirée quant aux actes répréhensibles allégués et aucune accusation n’a été portée », a souligné le Bureau de la concurrence.