Multipliant meetings populaires et sorties de proximité, les leaders et chefs des partis politiques poursuivent leur campagne pour les élections locales du 23 novembre avec pour objectif de stimuler les électeurs et tenter de les convaincre du bien-fondé de leur démarche, mais aussi de leur programme. A cet effet, les candidats ont été exhortés par leurs partis respectifs à prôner un discours réaliste de manière à éviter les fausses promesses aux citoyens, appelant en même temps ces derniers à faire montre de responsabilité dans le choix de leurs futurs représentants aux APC et APW.
Dans ce sens, le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbes, a appelé les candidats de son parti à développer un «discours réaliste loin des fausses promesses», au 9e jour de la campagne électorale pour les élections locales du 23 novembre. Ould Abbes a assuré que le FLN demeurera «fidèle aux principes de la Déclaration du 1er Novembre 1954, rappelant que le programme du parti est celui du président de la République, Abdelaziz Bouteflika».
Le président du parti El Fadjr El Jadid, Tahar Benbaïbeche, a abondé dans le même sens et a appelé les militants de son parti et les Algériens à participer en masse aux prochaines élections, les mettant en garde contre toutes formes de boycott ou d’abstention qui pourraient être exploités par des parties prônant l’immobilisme. Dans le même sillage, le président du parti El Karama, Mohamed Benhamou, a mis l’accent sur la cohésion sociale et la paix qui sont, a-t-il dit «des éléments fondamentaux pour la concrétisation d’un développement local durable». Benhamou a précisé que ce développement ne peut se faire qu’avec des Assemblées locales fortes et cohérentes».
Idem pour le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd qui a affirmé que son parti accordait une importance «particulière» à la Commune, laquelle représente le «noyau essentiel» de l’Etat et œuvre en même temps à la transformer d’«une simple institution administrative en un espace démocratique». Belaïd a ainsi plaidé pour l’élargissement, en matière de gestion, des prérogatives des APC afin de les mettre «à l’abri de l’hégémonie de l’Administration».
Le même discours a été développé par le président du Mouvement populaire algé- rien (MPA), Amara Benyounes, qui a appelé à la consolidation des prérogatives des élus locaux à travers l’amendement du Code électoral. Pour Benyounes il est «impératif» pour les élus locaux de recouvrer leurs prérogatives afin qu’ils redeviennent les premiers magistrats au niveau de leurs communes ou wilayas respectives de manière à rétablir l’équilibre entre les attributions des élus et de l’Administration.
De son côté, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a axé son discours sur le volet social, plaidant en faveur du retour des aides et subventions aux Communes, ainsi que l’institution d’une taxe à 100% sur l’activité professionnelle.
Le secrétaire général du Mouvement Ennahda, Mohamed Douibi, qui représente l’Alliance Enahda-Adala-Bina, a effectué une visite aux permanences de cette Alliance au niveau de trois communes de la wilaya de Guelma où il a appelé ses militants à aller voter en masse le jour du scrutin en faveur des candidats intègres.
Dans ce contexte, le président du parti Tajamoue Amel El Jazaïr (TAJ), Amar Ghoul, a plaidé en faveur d’une levée du gel sur les projets de portée stratégique, estimant que l’effort de développement consenti par les pouvoirs publics «doit être consolidé et orienté vers des secteurs clefs de l’économie nationale». Il a, en outre, déclaré qu’un appui à l’essor socioéconomique des régions de l’Algérie profonde «est le meilleur garant à la sécurité et la stabilité de la Nation», appelant, dans ce contexte, «à doter ces régions de projets et de dotations financières en mesure d’améliorer les conditions de vie des populations, mais également encourager l’investissement productif». Par ailleurs, Ghoul a exprimé son refus de voir les assemblées locales élues dépourvues de leurs prérogatives essentielles, annonçant qu’une proposition de réforme du rôle de ces assemblées a été déposée auprès du Parlement et que les détails de cette proposition seront communiqués après les résultats des locales du 23 novembre.
De son côté, le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Mohamed El Hadj Djilani, a opté pour des rencontres de proximité avec les citoyens en appelant à une forte mobilisation pour réussir le rendez-vous électoral prochain. «Nous avons opté pour ces sorties sur le terrain à Bouira pour rencontrer le citoyen et être près de lui et l’écouter ainsi que pour le sensibiliser sur l’importance de voter et de choisir le programme du FFS qui porte sur la solidarité locale et qui vise à concrétiser à long terme un consensus national», a-t-il souligné. Il a ajouté que ses sorties «visent à se rapprocher des citoyens et des militants du FFS afin de leur expliquer les attentes et aspirations du parti par rapport aux prochaines élections locales». Dans ce cadre, le même responsable a qualifié le scrutin du 23 novembre «de l’une des étapes de notre combat pour la liberté et la démocratie ainsi que pour le développement du pays, et il n’est pas un objectif en soi».
Par ailleurs, le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), Abdelwahab Derbal, a exprimé sa satisfaction quant au déroulement de la campagne en prévision des élections locales du 23 novembre, qualifiant l’activité des candidats de «timide» comme à chaque début de campagne. Derbal a estimé que le discours électoral des différents chefs de partis et candidats était à ce jour responsable, notant une «évolution du discours électoral» chez les animateurs de cette campagne aussi bien les représentants des formations politiques que les candidats indépendants. «Aucun dépassement ni provocation n’ont été signalés comme ce fut le cas lors des précédentes échéances», a-t-il argué. La campagne a été marquée par un discours empreint de «respect et d’une conscience prometteuse», axée sur les moyens de développer les collectivités locales, à savoir les communes, daïras et wilayas, a affirmé le premier responsable de la HIISE, avant d’ajouter que les candidats «se sont exprimés en tant que concurrents et non adversaires». Cependant, Derbal a déploré l’attitude de certains candidats et partis qui n’ont pas respecté les lieux réservés à l’affichage, en apposant leurs affiches électorales devant les mosquées et les écoles, voire sur les autobus». Il a indiqué que les services relevant de son instance ont adressé près de 300 notifications aux formations politiques et aux autorités en charge de l’organisation des élections, représentée par les walis notamment, pour remédier à la situation et appliquer les lois régissant la campagne électorale, estimant que ces notifications préavis relatives au déroulement de la campagne «restent minimes». Dans le même contexte, l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) n’a pas relevé d’irrégularités ou de transgressions dans la couverture de la campagne électorale des élections locales par les médias publics et privés, a assuré son président, Zouaoui Benhamadi. Pour le président de l’ARAV, il s’agit parfois «d’une poignée de secondes, dont a bénéficié tel ou tel parti, dans une table ronde ou dans une couverture», relevant que «ce n’est pas significatif, ni indicatif d’un penchant politique voulu par la chaî- ne». Benhamadi a affirmé que l’ARAV n’avait reçu «aucune plainte», ni à travers son site Internet, les partis politiques ou la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), assurant qu’un travail de suivi est assuré par l’ARAV, tous les matins, en visualisant l’ensemble des données diffusées la veille.