Blida: Un musée dédié à Frantz Fanon pour rendre hommage au militant anticolonialiste

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Le musée Frantz Fanon de Blida qui sera ouvert au début de l’année 2023, constituera un espace idoine pour perpétuer la mémoirede ce militant anticolonialiste, profondément convaincu du droit du peuple algérien à l’indépendance dans un pays libre et digne, indiquent les promoteurs de cette initiative. Dans l’objectif de préserver la mémoire de ce psychiatre, intellectuel et écrivain métis, né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France en Martinique, l’association «Amis du musée Frantz Fanon», créée depuis six ans, a décidé d’ouvrir un musée au nom de ce militant anticolonialiste, qui a choisi l’Algérie comme patrie et a défendu la cause de son peuple qui militait pour son indépendance, jusqu’à sa mort le 6 décembre 1961 aux Etats-Unis d’Amérique (USA), a souligné un membre de cette association, à l’occasion du 61e anniversaire de la mort de Frantz Fanon. Le Dr Miloud Yebrir, médecin résidant en psychiatrie, précise que le musée, prévu à l’ouverture début 2023, sera abrité par le logement de fonction qu’occupait Frantz Fanon lorsqu’il exerçait à l’hôpital de Blida (Ex-Joinville) qui porte aujourd’hui son nom. Le praticien a souligné l’achèvement des travaux de restauration de ce domicile, récupéré depuis près de trois ans, après avoir servi de logement de fonction à de nombreux médecins exerçant dans cet hôpital. La restauration, a-t-il dit, veille au respect de l’architecture originale (fenêtres hautes et hauts plafonds), et à la préservation de son mobilier et son décor d’antan. Le musée englobera de nombreux objets personnels laissés par le Dr Fanon, ce fervent défenseur de la cause algérienne, outre nombre d’ouvrages et articles de presse dans lesquels il a exprimé ses idées en faveur du droit des peuples à vivre en liberté et dénoncé le racisme sous toutes ses formes. Il comprendra également des documents sur la vie du psychiatre, notamment la période consacrée à la défense de la cause algérienne et du droit du peuple algérien à l’indépendance, selon les explications du Dr Yebrir. La même association s’apprête également à lancer un projet de documentation de la vie de Frantz Fanon, qui n’a eu de cesse, à travers ses écrits, de répéter aux puissances coloniales que le respect et la considération s’arrachent par la force, a-t-il ajouté. Pour la réussite de ce projet, le Dr Yebrir a lancé un appel à l’adresse des organismes publics concernés, pour un soutien à cette initiative, en fournissant, à l’association, divers documents sur cette personnalité historique.

Un film dédié à la mémoire de Frantz Fanon

L’autre initiative visant à pérenniser la mémoire de Frantz Fanon, dont le dernier souhait était d’être enterré en terre algérienne après sa mort, est représentée par la réalisation d’un film dédié à ce fervent ami de l’Algérie, par le cinéaste algérien Abdennour Zahzah. Ce dernier a indiqué avoir achevé la totalité des scènes de tournage d’un long métrage relatant la vie du Dr Fanon durant la période où il fut médecin en chef à l’hôpital psychiatrique de Blida (portant actuellement son nom), avant de rejoindre la Révolution, entre 1953 et 1956. «La totalité des scènes de ce film ont été tournées à l’hôpital Frantz-Fanon», a fait savoir le scénariste et réalisateur de cette œuvre cinématographique, annonçant sa projection «durant le mois de juin prochain au plus tard». À noter que le personnage principal (Dr Fanon) de ce film, d’une durée de près d’une heure et demie, est incarné par l’acteur français Alexandre Desane qui jouera dans ce long métrage aux côtés de grands noms du 7e art, dont Rachid Ben Allal et Amel Kateb. Le Dr Yebrir incarnera un autre médecin ayant exercé dans cet hôpital, à savoir Slimane Asselah, victime en 1957 d’un enlèvement à sa clinique d’Alger. Dans ce film, le réalisateur a axé, notamment sur le côté humain du médecin psychiatre, qui a affirmé que le racisme et les injustices étaient à l’origine des névroses dont souffraient ses patients algériens, et dont la pathologie était la conséquence psychologique de la colonisation. Le film a également tenté de mettre en lumière la période de solidarité et de soutien de cette personnalité hors pair à la cause algérienne, à commencer par l’assistance médicale aux moudjahidine à l’hôpital, qui lui a valu son expulsion par les autorités coloniales en 1956, après quoi il s’installa en Tunisie. Le long métrage aborde aussi l’activité diplomatique de Frantz Fanon suite à sa nomination ambassadeur du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), au Ghana, en 1960. Frantz Fanon a continué à défendre la cause algérienne, en Tunisie, à travers ses articles publiés dans le journal El Moudjahid, organe du Front de libération nationale (FLN), mais, malheureusement, la mort qui l’a emporté en 1961, à la fleur de l’âge (36 ans), ne lui a pas permis de vivre l’euphorie et la joie de l’indépendance de l’Algérie qu’il a choisie comme pays. Il a été enterré au cimetière des martyrs d’Aïn El Karma de la wilaya d’El Tarf (Est de l’Algérie), et son souvenir demeurera gravé à jamais dans la mémoire des Algériens, en tant qu’ami de l’Algérie et fervent défenseur de son droit à la liberté.

Mohamed Arab /Ag.