Birmanie: Découverte d’un charnier  contenant dix cadavres

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L’armée birmane poursuivait mercredi son enquête après la découverte de dix cadavres dans une fosse commune d’un village de l’Etat Rakhine, région où les soldats birmans sont accusés d’épuration ethnique contre les musulmans rohingyas.

Une enquête est en cours pour découvrir la vérité derrière cette fosse, a  expliqué le chef de l’armée dans un communiqué publié sur Facebook, à côté  de photos floues de corps en décomposition. Cette fosse commune a été découverte lundi dans le village de Inn Dinn, dans le district de Maungdaw, épicentre des violences qui ont débuté fin  août dernier. La répression violente de l’armée qui a suivie ces attaques a été  largement condamnée sur la scène internationale et récemment les Nations  unies ont évoqué un possible génocide. « Des mesures seront prises conformément à la loi si les membres de la  sécurité sont impliqués dans cette affaire », promet l’armée. Jusqu’ici,  l’armée birmane a toujours nié toutes représailles contre les civils, assurant que seules 400 personnes avaient été tuées, parmi lesquelles  « aucun innocent ». Un membre de l’équipe qui a participé à l’ouverture de la fosse commune a  déclaré à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat, que l’état de décomposition des corps suggérait qu’ils avaient été tués il y a plus d’un an. L’armée birmane contrôle cette région de l’ouest du pays, où les  observateurs internationaux et la presse ne peuvent pas se rendre de façon indépendante. Deux journalistes de Reuters ont été arrêtés le 12 décembre car ils  étaient en possession de documents liés à la campagne militaire dans la région. Mercredi, Human Rights Watch a fustigé leur interpellation et exigé la libération immédiate après des appels similaires de la part de l’Union  européenne, des Etats-Unis et de l’ONU. « Leur détention secrète et leur impossibilité de communiquer avec  l’extérieur souligne les efforts du gouvernement pour entraver les  reportages des médias sur des questions critiques », a déclaré Brad Adams, le directeur de Human Rights Watch en Asie.