Banque: De nouvelles mesures pour les importations relevant de la revente  en l’état

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La Banque d’Algérie promulguera incessamment une  instruction qui introduira de nouvelles exigences dans le cadre de la  régulation des importations relevant de la revente en l’état, a indiqué le  Gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal.

La première exigence sera « de rendre obligatoire la domiciliation de  toutes les importations de la revente en l’état, préalablement à toute  expédition des biens et marchandises à destination du territoire douanier  algérien », souligne le Gouverneur de la Banque centrale. Quant à la seconde obligation, il s’agira pour l’importateur de « la  constitution d’une couverture financière auprès de la banque  domiciliataire, représentant 120% de la valeur de l’opération  d’importation, et ce, au moins trente (30) jours avant la date de  l’expédition de la marchandise », ajoute-t-il. Questionné sur l’objectif de ces mesures, M. Loukal explique qu’elles sont  destinées « à réhabiliter l’acte de domiciliation en tant qu’instrument de  mise en force du contrat d’achat ou de la commande, à rendre plus efficient  et opérationnel l’ensemble des mesures édictées en matière d’encadrement du  commerce extérieur, et à mettre en adéquation l’allocation des ressources  nécessaires, en matière de change, aux opérations d’importations ». Ces dispositions entreront en vigueur dès la promulgation de l’instruction  de la Banque d’Algérie y afférente. Cette mesure entre dans le cadre d’un règlement approuvé en fin septembre  dernier par le Conseil de la Monnaie et du Crédit pour l’aménagement du  règlement de février 2007 se rapportant aux règles applicables aux  transactions courantes avec l’étranger et aux comptes devises.

Un règlement pour la couverture des risques de change

Par ailleurs, M. Loukal fait savoir qu’un règlement sur la couverture des  risques de change a été adopté en juillet dernier par le Conseil de la  Monnaie et du crédit, dont l’instruction de mise en œuvre sera promulguée  incessamment et le mécanisme sera opérationnel d’ici la fin 2017. L’adoption d’un tel règlement est motivée par le fait que le régime de  change applicable en Algérie est un régime flottant, explique le même  responsable.  En conséquence, de par la fluctuation des cours de change, ce système  expose les opérateurs économiques et investisseurs à des risques de change  lors de la réalisation de leurs transactions internationales, pouvant leur  occasionner des pertes de change substantielles, ajoute-t-il. Selon le Gouverneur de la Banque d’Algérie, ce règlement offre aux  opérateurs économiques et aux investisseurs la possibilité de se prémunir  de ces risques de change, en permettant aux intermédiaires agréés le  recours à une panoplie d’instruments de couverture de risques de change, en  les autorisant à effectuer, pour leur propre compte ou pour le compte de  leur clientèle, des opérations de couverture de risque de change devises  contre dinars. De plus, fait-il valoir, ce dispositif encadre ce segment de l’activité  bancaire relatif au marché interbancaire des changes, en l’assortissant de  règles d’éthique et de bonne conduite très précises.  Ces règles sont applicables à tous les intervenants sur le marché  interbancaire des changes, qui sont strictement tenus de les respecter,  insiste-t-il. Cependant, M. Loukal fait savoir que ce règlement concerne uniquement les   biens d’équipements entrant dans le cadre de l’investissement stricto  sensu, les composants industriels entrant dans des projets d’investissement  et/ou de réalisation, ainsi que les matières premières et intrants  concourant à la production nationale. Ainsi, les opérations d’importation liées à la revente en l’état ne sont  pas éligibles à ce dispositif. Pour M. Loukal, ce règlement, outre le fait qu’il s’inscrit dans la suite  logique de la modernisation de la réglementation des changes, « constitue un  jalon important dans l’amélioration du climat des affaires » en permettant  aux opérateurs économiques et investisseurs d’avoir  »une meilleure  lisibilité et visibilité quant à la maîtrise des coûts et risques liés aux  transactions internationales, durant toutes les étapes de leur  réalisation. » Eu égard à leur nouveauté et à leur degré de technicité élevé, les  dispositions prévues par ce règlement relatif au marché interbancaire des  changes et aux instruments de couverture du risque de change, seront mises  en œuvre de façon progressive et didactique, par l’organisation de  rencontres et séances de travail régulières avec les banques commerciales,  tout au long du processus d’élaboration des instructions d’application y  afférentes. En effet, soutient le Gouverneur de la Banque centrale, pour assurer une  mise en œuvre efficace de ce dispositif, la Banque d’Algérie a choisi  d’opérer par étapes, dont la première sera liée aux opérations de change à  terme classiques.  Quant aux instruments plus complexes tels que les opérations de change et  les swaps de devises, « ils seront introduits au fur et à mesure de  l’adaptation de la place bancaire aux conditions de leur lancement »,  relève-t-il. C’est dans ce sens que le Gouverneur de la Banque d’Algérie a eu hier une rencontre avec les représentants de la place bancaire et  financière, qui s’inscrit dans le processus de dialogue et d’échanges de  proximité, déjà entamé en 2016, entre la Banque d’Algérie et les  établissements bancaires et financiers du pays. Cette rencontre a porté essentiellement sur les deux règlements en  question se rapportant, respectivement, au marché interbancaire des changes  et aux instruments de couverture du risque, et au mécanisme de régulation  des opérations de commerce extérieur relevant de la revente en l’état. M. Loukal considère, en effet, que la nécessité de contact directs,  notamment en contexte de persistance du choc externe, est plus que jamais  de mise pour permettre un enrichissement partagé et bénéfique sur les  moyens à mettre en œuvre dans la recherche permanente de la stabilité de la  place bancaire et financière. Il rappelle aussi que les réformes monétaires et financières, d’ordre  structurel, introduites par la Banque d’Algérie à partir du second semestre  2016, notamment la mise en place de nouveaux mécanismes de refinancement  dans le cadre de la dynamisation du marché monétaire en contexte de  contraction de la liquidité bancaire « sont vulgarisés et opérationnels ». Il cite ainsi l’Open market, un des instruments majeurs de la conduite de  la politique monétaire, qui est opérationnel depuis le 4ème trimestre 2016,  se substituant progressivement au procédé de refinancement classique et  traditionnel par le biais du réescompte, devenant marginal dans le nouveau  processus de refinancement. Sur ce point, il indique que le marché monétaire, ainsi redynamisé par la  formule de l’Open market, a joué un « rôle déterminant » dans l’allocation  des ressources nécessaires au système bancaire dans la poursuite du  financement à l’économie (le refinancement a atteint un montant de 670  milliards DA au 2 octobre 2017) ainsi que dans le pilotage, par la Banque  d’Algérie, de ses taux d’intérêts directeurs lui permettant d’agir sur la  liquidité des banques, en fonction des besoins de « financement sain de  l’économie et de l’objectif de maîtrise de l’inflation ». Il cite aussi les autres instruments vulgarisés tels que la facilité de  prêt marginal permettant aux banques de recourir auprès de la Banque  d’Algérie afin de couvrir leurs besoins ponctuels de trésorerie, et le  mécanisme des taux excessifs, destiné à contenir le coût de financement  bancaire de l’économie. Rappelant que le système bancaire a été récemment conforté dans sa  liquidité par la réduction du taux de la réserve obligatoire (taux ramené  de 8% à 4%), M. Loukal fait savoir que cette disposition a conféré aux  banques des capacités additionnelles, au titre du financement de  l’économie, de l’ordre de 350 milliards DA.