Autisme: 400 000 personnes atteintes en Algerie

0
1934
Photo conception L'Echo d'Algérie@

400 000 personnes seraient atteintes d’autisme en Algérie d’où l’intérêt d’intensifier les actions de sensibilisation de l’opinion  sur ce trouble du comportement. «Il y a un taux de trois à quatre garçons pour une fille qui sont atteints, selon le consensus international», explique docteur Malika Mahi, détentrice d’un doctorat en option autisme.

Pour la seule wilaya d’Alger, on ne compte pas moins de 1 400 enfants aux besoins spécifiques, En attente d’une prise en charge adaptée, selon les chiffres fournis par un membre de l’APW d’ Alger. Mohamed Tahar Dilmi reste, toutefois, optimiste après l’ouverture de la cité de l’enfance de Ben Aknoun qui a organisé une cession de formation au profit des psychiatres, des médecins, des infirmiers et des orthophonistes. La formation en question devrait, sensiblement, améliorer les connaissances techniques de ce personnel en vue d’une meilleure prise en charge des enfants autistes de la cité. Il faut dire que la nécessité de constituer des équipes pluridisciplinaires avec une stratégie efficiente d’accompagnement de cette catégorie de malades est restée pendant longtemps invisible. La difficulté pour cette catégorie est d’apprendre à s’adapter socialement et émotionnellement. Il s’agit d’un apprentissage quotidien qui doit être minutieusement et rationnellement géré, nécessitant un suivi pédagogique adapté à leurs difficultés singulières. Fort heureusement, la science a beaucoup évolué dans ce domaine puisqu’on ne considère plus l’autisme comme une maladie.

«En réalité, c’est un trouble de la jonction entre les neurones affectant le fonctionnement du cerveau à divers niveaux», explique Dr Mahi. «La mémoire de l’environnement et du langage est aussi affectée causant des handicaps chez l’enfant», assure la spécialiste selon laquelle l’autisme est certes un handicap. Mais cela n’exclut pas «la nécessité de dépister chez ces enfants leurs points forts», ajoute-t-elle. La problématique des troubles mentaux non diagnostiqués, associés à l’autisme dans le cadre du programme de prise en charge de l’enfant autiste aboutit toujours à l’absence de développement mental, avertit de son côté l’orthophoniste Khaled Brahimi. Une situation qui ne manque pas de se répercuter négativement sur l’apprentissage oral de la langue, l’interaction sociale et le développement du langage chez ces enfants. Mais la quête de centres spécialisés pour autistes qui reste très insuffisants par rapport au nombre de malades à l’échelle nationale vient compliquer davantage la tâche des parents et des associations qui ne peuvent assurer à elles seules la prise en charge de cette frange de la société. Aujourd’hui, le mouvement associatif qui mène des actions appréciables et méritoires dans ce domaine en matière d’information et de sensibilisation a réellement besoin d’être associé et accompagné. Car la conjugaison des efforts de tous s’avère plus que nécessaire, notamment le secteur de la santé et celui de la solidarité, à travers l’intensification du diagnostic précoce et la création de nouveaux centres spécialisés. Le ministre de la Santé a annoncé dans ce cadre le lancement de 17 services de pédopsychiatrie en 2017 pour améliorer le suivi et la prise en charge des enfants autistes à travers le pays. Boudiaf a affirmé que 17 services de pédopsychiatrie seront opérationnels en 2017, ajoutant que certains de ces services ayant cumulé de longues années d’expérience peuvent d’ores et déjà être érigés en centres de référence et bénéficieront du renforcement nécessaire.