Il y a deux ans, le 13 novembre 2015, la France était endeuillée par une série d’attentats sans précédent, qui avaient fait 130 morts et plus de 350 blessés à Paris et Saint-Denis, aux abords d’un stade, à des terrasses de restaurants et dans la salle de concerts du Bataclan. Le président français Emmanuel Macron a rendu hommage, hier, lundi 13 aux victimes, en se rendant sur les sept lieux des attaques en compagnie, notamment de François Hollande.
Les déplacements du président fran- çais ont suivi chronologiquement les attentats, en commençant par le Stade de France, aux côtés, notamment des élus locaux et régionaux et sur chaque lieu, en présence de familles de victimes. Il s’est ensuite rendu devant les restaurants et bars parisiens cibles des attaques en terrasse, Le Carillon, Le Petit Cambodge, La Bonne Bière, Le Comptoir Voltaire, La Belle Equipe, et enfin Au théâtre du Bataclan. Une enquête tentaculaire menée par six juges d’instruction Menée par six juges d’instruction, l’enquête tentaculaire sur les attentats n’a pas encore permis de lever l’ensemble des «zones d’ombre» qui planent toujours sur le rôle de certains protagonistes des attentats de Paris. «Au total, il y a 13 suspects, cinq détenus en Belgique, sept en France, un en Turquie» a déclaré vendredi dernier le procureur de Paris François Molins. Seul survivant du commando, Salah Abdeslam a été arrêté en Belgique en 2016 et transféré en France où il a été mis en examen, notamment pour «participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes». Détenu sous haute surveillance à Fleury-Mérogis, il est considéré au minimum comme le logisticien des attaques. Il a jusqu’à présent toujours refusé de communiquer avec la justice. Face aux craintes d’une tentative de suicide, ses conditions de détention ont été assouplies. Adoption d’une loi antiterroriste musclée face à une menace toujours présente Deux ans après ces attentats, la France reste confrontée à une menace essentiellement interne qui a conduit les autorités à adopter une loi antiterroriste musclée. Frappes en Syrie et en Irak contre l’organisation État islamique, assignations à résidence, perquisitions, en deux ans, les djihadistes ont perdu du terrain au Levant et une trentaine d’attentats ont été déjoués en France grâce à des renseignements venus de l’étranger et à l’état d’urgence, annonce le ministère de l’Intérieur. La politique antiterroriste n’a malheureusement pas permis d’éviter une douzaine d’attaques ayant pris pour cible civils et forces de sécurité, et qui ont fait une centaine de morts de plus. Un nouveau casse-tête sécuritaire et humain, des centaines de combattants et de leurs familles qui souhaitent rentrer en France L’un des principaux problèmes, désormais, est le traitement des centaines de combattants et de leurs familles qui souhaitent rentrer en France, un nouveau casse-tête sécuritaire et humain, notamment en ce qui concerne les enfants. Selon François Molins, le procureur de Paris, il y aurait près de 700 Français liés au djihadisme dans la zone syro-irakienne. «Les services estiment à 690 le nombre de ces personnes, dont 295 femmes et 28 mineurs combattants de plus de 15 ans», a-t-il précisé le 10 novembre sur France Info, tout en ajoutant qu’il y aurait également environ 400 mineurs de moins de 15 ans, dont beaucoup seraient nés dans les zones de combat.