Arabie saoudite: Le prince héritier saoudien qualifie Khamenei de « nouvel Hitler »

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Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammad bin Salman, a qualifié le guide suprême de la révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei, de « nouvel Hitler du Moyen-Orient » dans un entretien au New York Times publié jeudi.

Mohammad bin Salman, qui occupe également les fonctions de ministre de la Défense, estime que les visées expansionnistes de l’Iran dont il accuse Khamenei d’être le promoteur doivent faire l’objet d’une réponse. « Nous avons appris de l’Europe que l’apaisement ne marche pas. Nous ne voulons pas que le nouvel Hitler de l’Iran refasse au Moyen-Orient ce qui s’est passé en Europe », déclare le nouvel homme fort du régime saoudien cité par le NYT. Cette déclaration est de nature à accentuer les tensions, déjà vives, entre Saoudiens et Iraniens qui s’affrontent indirectement dans les conflits en Syrie et au Yémen. Cette lutte d’influence régionale s’est cristallisée dans la crise politique ouverte par le Premier ministre libanais Saad Hariri qui a annoncé, à la surprise générale, sa démission depuis Ryad la capitale saoudienne le 4 novembre. Saad Hariri affirmait craindre pour sa vie et mettait en cause le Hezbollah, milice chiite libanaise liée à Téhéran, et le régime iranien, les accusant de semer le chaos dans le monde arabe. Le Hezbollah a estimé que cette annonce constituait un acte de guerre orchestré par les Saoudiens, ce que ces derniers ont démenti. Depuis, Hariri est revenu sur sa décision. L’Arabie saoudite a pris il y a deux ans et demi la tête d’une coalition militaire engagée dans la guerre civile au Yémen où elle a mené plusieurs milliers de raids aériens. Le régime de Ryad est en lutte contre les milices chiites houthies alignées sur l’Iran qui ont, un temps, contrôlé la majeure partie du pays. Dans son entretien au New York Times, le prince Salman affirme que ce conflit est entré dans une phase favorable à son pays et à ses alliés qui maîtrisent 85% du territoire yéménite. Les Houthis conservent toutefois le contrôle des grandes agglomérations dans ce conflit qui a fait quelque 10.000 morts. La milice avait tiré le 4 novembre un missile visant l’aéroport de Ryad, une agression que les autorités saoudiennes ont interprétée comme un acte de guerre de la part de l’Iran. Le prince Salman avait déclaré en mai que son pays s’assurerait que tout nouveau contentieux avec Téhéran « se déroule en Iran ».