Après l’élection présidentielle du 07 septembre 2024, face aux tensions budgétaires internes et géostratégiques au niveau régional: Quelle est la  situation et les perspectives de l’économie algérienne

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Apres avoir analysé tant au niveau national qu’international début septembre 2024 (voir  mebtoulabderrahmane google.com)  les leçons  politiques de l’élection  présidentielle du 07 septembre qui nécessitera impérativement, tout projet économique étant forcément porté par des forces sociales, soit conservatrices ou réformistes,  la restructuration du système partisan et de  la  société civile comme facteur de mobilisation, cette présente analyse porte sur les  défis socio- économiques de l’Algérie entre 2025/2030  face aux  tensions budgétaires internes, l’économie algérienne de 2024 étant fortement  dépendante  du cours des hydrocarbures et  géostratégiques au niveau de ses frontières et du fait de sa situation géographique, pont entre l’Europe et l’Afrique,  de l’Algérie étant considéré par la majorité de la communauté internationale (USA-Europe-Chine-Russie)  comme un facteur de stabilité.

1- Quelles est la situation  économique de l’Algérie ?

Pour 2024  selon  les prévisions du  Fonds Monétaire International (FMI)de  2024, (rapport d’avril 2024) ,  la première place c’est  l’Afrique du Sud avec PIB  373   milliards de dollars  suivi de  l’Egypte, avec un PIB  de 347,60 milliards de dollars, l’Algérie  occupant  le 3ème rang, avec un PIB de 266,80 milliards de dollars et le Nigeria  avec un PIB  qui était de  375 milliards de dollars en 2023  devrait tomber à 253 milliards de dollars en 2024, ces quatre pays devraient représenter  plus de 40% du PIB de l’Afrique qui compte 55 pays, le FMI projetant le PIB  Algérie à  318 milliards de dollars en 2026 et à  370 milliards de dollars  en 2028.  Aussi pour atteindre 400 milliards de dollars de PIB à prix constants, tenant compte du délai, entre l’idée  et le contrat définitif, la construction   du projet ( formation- moyen de financement) , la mise en exploitation et le seuil de rentabilité,  mais pas avant 2028/2030, s’imposent la dynamisation du tissu économique  fonction  de profondes réformes, de  la lutte contre la bureaucratie qui enfante la corruption,  et tant de l’investissement national qu’international  à forte valeur ajoutée. Il s’agira d’ éviter ces assainissements à fonds perdus, les banques publiques  représentant toujours 85% des crédits octroyés , les banques privées étant marginales, malades de leurs clients,  pour une paix sociale fictive d’entreprises publiques moribondes qui selon les données officielles du premier ministère (source APS) ont englouti 250 milliards de dollars durant les trente dernières années  à fin 2020 -les assainissements ayant continué entre 2021/2023 ,  et dont plus de 90% sont revenues à la case de départ alors que ce montant bien ciblé aurait créé  tout un autre tissu économique concurrentiel car l’Algérie ne vit pas isolée du monde. D’une manière générale, ces  projections sont  conditionnées par  un taux de croissance en termes réel et non nominal plus de  4/5% par an. L’économie algérienne connaît  une relative aisance financière: près de 69 milliards de dollars de réserves de change au 31/12/2023 non compris les 173 tonnes d’or, richesses virtuelles qu’il s ‘agit de transformer en richesses réelles, un endettement extérieur inférieur à 1,6% du PIB   mais  essentiellement grâce aux recettes des hydrocarbures. Tout processus de développement a  pour finalité  l’amélioration de la situation sociale de la majorité des citoyens : brandir  le PIB, une balance commerciale excédentaire, le niveau de réserves  de change ayant  une signification limitée  si on assiste à la détérioration  du niveau de vie des populations frappées par l’inflation et le chômage.  La  dette publique est  estimée à 49,5 % du PIB en 2023 (contre 48,1 % du PIB en 2022) par le gouvernement qui a réévalué le PIB d’environ 30% incluant une partie de la sphère informelle. Or, les données internationales donnent 55% en 2023 ,  58,8% en 2024 et 63,9% en 2025 ( https//fr statistica international). La loi de finances 2024  prévoit des dépenses de l’ordre de 15275,28 milliards de dinars soit au cours retenu de 134 dinars un dollar 113,99 milliards de dollars, un record historique, et des recettes de l’ordre  de 9105,3 milliards de dollars soit  67,95 milliards de dollars, avec un déficit budgétaire de -6170 mds de dinars, soit au cours retenu de 134 dinars un dollars 46,04 milliards  de dollar soit -17,4% du produit intérieur brut, estimé à 264 milliards de dollars  contre  en 2023 40,35  milliards de dollars  (–16,4% du PIB)  estimé à 244/245 milliards de dollars, le cours ayant été   de 137 dinars un dollar. Toute dérapage du dinar pour ne pas  dire dévaluation   tant vis-à-vis de l’euro que du dollar  atténue le déficit budgétaire, mais étant une épargne forcée  au détriment du consommateur,  du fait que les recettes d’hydrocarbures sont converties en dinars dévalué par la Banque d’Algérie  et que  les taxes des importations s’appliquent également à un dinar dévalué mais pour ce dernier  étant une épargne forcée supportée tant  par les entreprises publiques et privées   du fait que 85% des matières premières et équipements  proviennent de l’extérieur, le taux d’intégration entre 2023/2024 ne dépassant pas 15%.  Pour la banque d’Algérie  l’inflation s’est atténuée en 2023, enregistrant un taux de 7,4% à la fin de l’année 2023, contre 9,29% à fin 2022. Mais . juguler ‘l’inflation dépend avant tout de l’accroissement  de l’offre , évitant de pénaliser les petits détaillants dont les mesures administratives les contraints à rejoindre la sphère informelle,  plus d’un tiers de la masse monétaire circule hors banque , une part inquiétante,  soit quelque 7395 milliards de dinars au cours de 134 dinars un dollar 55,18 milliards de dollars à fin septembre  2023  contre 6712 milliards de dinars à fin décembre 2021, soit 50,08 milliards de dollars, un accroissement de plus de 11%  (source Banque d’Algérie). qui ne font que répercuter  outre les coûts initiaux  sont les coûts salariaux,  la  dévaluation du dinar , les prix internationaux s inputs importés et les longs circuits de distribution. Le taux d’inflation officiel ,certains produits comme  les pièces détachées  ont dépassé les 100%  a avoisiné les  9/10%  entre  2022/2023,et  durant les 9 premiers mois de 2024 5/7%  avec une tendance haussière durant  le troisième trimestre 2024.  Le  PIB par habitant  selon le FMI  s’élevait à 5.720 dollars entre 2023/ 2024 avec une prévision  entre 2025 et 2028,  à environ 6.000 dollars, contre un SMIG annuel de 240..000 dinars (20.000 dinars mois) soit au cours de 134 dinars un dollar, cours officiel , 1790 dollars  et au cours du dinar sue le marché  parallèle 220 dinars un dollar , 1090 dollars/an  , ceci  étant qu’une moyenne, voilant la concentration car toute analyse objective devant calculer  la répartition du revenu par couches sociales  , ce qui a poussé l’Etat  afin d’assurer la cohésion sociale   un montant de 5000 milliards de dinars ( source loi de finances 2023) pour les transferts sociaux  soit au cours officiel 37,31 milliards de dollars  environ 15% du produit intérieur brut  renvoyant à l’urgence de revoir la  politique   des subventions  généralisées, non   ciblées, source d’injustice sociale, celui a  un revenu de  200000/300.000 dinars/mois  par mois bénéficiant de ces subventions comme celui qui le SMIG.   En référence à la loi de finances 2023, l’Algérie a besoin d’un baril de pétrole à près de 149,2 dollars pour assurer cet équilibre selon les données du rapport du FMI d’octobre 2022 contre 135 dollars pour l’exercice 2020/2021 et 100/109 pour l’exercice 2019/2020 et beaucoup plus en référence aux lois de finances 2023/2024 avec l’accroissement du déficit budgétaire.

2- Pour une économie moins dépendante  des hydrocarbures afin de lutter contre le taux de chômage

Sonatrach face aux nouvelles mutations énergétiques mondiales du fait qu’en ce début de septembre 2024 Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach procurant 92/93% des recettes en devises pétrole et gaz brut et semi brut et si on inclut les dérivées ’’hydrocarbures   représentées dans la rubrique exportations hors hydrocarbures qui selon deux sources gouvernementales  sont  passées selon la banque d’Algérie de 5,9 milliards en 2022 ( les statistiques douanières officielles donnent 6,9 milliards de dollars pour 2022) à 5,01 fin 2023 .  Avec les dérivées nous avons  selon  les statistiques tant de la douane que de la banque d’Algérie  tant pour 2022 que  2023 % ,98% des recettes en devises  qui proviennent des hydrocarbures . Au sein de la structure  du produit  intérieur brut  nous avons  environ 35% mais alimentant indirectement   la majorité des segments agriculture, industrie services, et en triangularisation mathématiquement la  matrice du PIB ,  nous avons en réalité plus de 75% dans sa contribution au  PIB.  L’Algérie étant avant tout un pays gazier ( environ 2400/2500 milliards de mètres cubes de réserves du gaz traditionnel  plus la troisième  réservoir mondial de gaz de schiste environ  19800 milliards de mètres cubes gazeux de réserves ) et non un pays pétrolier ( entre 10/12 milliards de barils) se  pose la question, comment   doubler les exportations de gaz horizon 2028/2030   , les exportations en 2023 ayant été de 52 milliards de mètres cubes gazeux  dont 33% de GNL   Pour cela il faudra produire 200 milliards de mètres cubes gazeux, 100 à l’exportation, 80% pour la consommation intérieure qui entre 2023/2024 approche  les exportations actuelles, et injecter dans  les  puits pour éviter leur  épuisement  environ  20% . L’Algérie entend devenir  un acteur majeur d’approvisionnement  en énergie de l’ Europe ( il  est actuellement le 2ème fournisseur avec 19% en 2023) et  d‘autres marchés lointains en développant le GNL dans le cadre de partenariats gagnant – gagnant . Avec le développement des énergies renouvelables dont  le solaire ( 3000 heures de soleil par an) . l’objectif est d’ atteindre 35/40% de la  couverture des besoins intérieurs  2030/2035  avec une  partie exportable de 10.000/11.000 MW  ( source Ministère Énergie ) grâce aux interconnexions et concernant hydrogène  vert et  bleu (n’oublions pas l’hydrogène blanc) 15% de la couverture des besoins de l’Europe horizon 2035, , un montant d’investissement  entre 25/30 milliards de dollars ayant été dégagé par le gouvernement algérien. Mais le problème central est le développement des sections hors hydrocarbures où l’Algérie présente des avantages comparatifs,, en attendant le développement de la pétrochimie et d’autres segments à l’aval, la vocation de Sonatrach actuellement’ n’est pas la création d’emplois , étant déjà en sureffectifs, mais de servir de source  de financement. Avec une population qui en 2024 dépasse les 47 millions d’habitants (plus de 50 millions en 2030) et plus de 13 millions de population active  devant éviter l’illusion de vouloir tout faire, la création des emplois ne se décrètent pas  supposant des entreprises compétitives qui seules créent l’emploi, afin de favoriser la création d’emplois productifs et non des emplois rentes. Le taux d’emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité    Aussi les perspectives de l’économie algérienne sont tributaires d’une plus grande rigueur budgétaire, éviter de dépenser sans compter,  au sein d’une planification stratégique, des entrées en devises fonction de l’évolution des prix des  hydrocarbures, des capacités d’attrait de l’investissement étranger,  de la réforme  du système financier dans sa globalité, banques, fiscalité, douane, domaine, du système socio éducatif depuis le primaire  au supérieur en passant par la formation professionnelle ,il  faut un taux de croissance   entre 2025/2030  de 8/9% pour absorber le flux additionnel annuel de demande d’emplois  entre 350.000/400.000/an qui s ‘ajoute au taux de chromate évalué par les organismes internationaux en 2023   à plus de 14% et  si l’on prend les dernières déclarations du ministre du travail du nombre de demandeurs d’allocations chômage, plus de   2, millions rapporté à la population active,13 millions en 2023, cela  donne un taux entre 17/18%   L’on devra revoir le système de formation si l’on veut éviter de diplômés chômeurs,  où avec les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle la structure de l’emploi  à fortes qualification étant appelé à évoluer. Car, le   seuil de rentabilité d’une PMI/PME après sa date de mise en exploitation est de trois minimum  et pour les projets hautement capitalistiques  pas avant 5/7  ne devant pas confondre lettres d’intention qui n’engagent nullement  le partenaire étranger  et d’évoquer  le nombre de projets déposés mais de donner  les réalisations effectives, en rappelant que  les organes officiels avaient annoncé plus de 10.000 projets entre 2000/2020 mais à peine 15% ayant été réalisés, avec des  projets de l’ex l’ANSEJ dont les prêts  bancaires n’ont pu être remboursés. . Pour ne citer que quelques projets structurants,  dont le seuil de rentabilité s’ils sont mis en exploitation en 2025  est prévu que vers 2028/2030, sous réserve que l’on respecte les délais  et  la maîtrise des coûts ; comme le cas du fer de Gara Djebilet 3eme réservoir mondial, mais devant résoudre des problèmes techniques et descendre  à l’aval pour avoir une grande valeur ajoutée  où il est prévu seulement fin 2026 l’opérationnalité de la ligne de chemin de fer-Gara Djebilet-  Tindouf Béchar, idem pour les projets de zinc et de phosphate  toujours en négociation.   Force est de constater que l’Algérie connaît une désindustrialisation de l’économie du pays alors que ce secteur est un des facteurs déterminant de la croissance de l’économie nationale. Toutes  les études  montrent  que la part de l’industrie dans le PIB et le PIB hors hydrocarbures est sur une courbe décroissante  entre 1965/2023 – 1965/1977 près de 13% du PIB , 11% entre 1985/1999, 6,6% en 2000/2005 et  selon le ministère  de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, le   secteur industriel national en Algérie contribue fin  2023  à  4,1% du PIB (source APS  12 mai 2024) :  entreprises publiques et privées ne dépassent pas  15% en 2023 du taux d’intégration  donc dépendantes  des importations  via la rente des hydrocarbures à plus de 85% pour leur fonctionnement.

En conclusion, le véritable patriotisme à ne pas confondre avec le nationalisme chauviniste, se mesurera par la capacité des Algériens d’améliorer leur niveau de vie grâce à leur contribution à la valeur ajoutée locale et mondiale. L’objectif pour un développement durable est de redonner la confiance sans laquelle aucun développement ne peut se faire. Les défis 2025/2030 pour l’Algérie sont une véritable stratégie d’adaptation pour une rapide relance économique qui suppose de profondes réformes car une  Nation n’est forte et respectée que par son économie( cas de la Chine Aussi, le  défi du  président de la république est de relancer la machine économique sur de nouvelles bases, autour de dix axes directeurs. Ce qui suppose une vision stratégique au sein des filières mondiales internationalisées, la définition précise des missions des institutions et la mise en œuvre de projets (délais, coûts, moyens humains, modes de financement en devises et en dinars, protection de l’environnement. Sous réserves de profondes réformes qui seront douloureuses à court terme, devant concilier l’efficacité économique loin de tout populisme, et une profonde justice sociale, l’austérité devant être partagée , mais porteuses d’espoir pour un développement durable ,l’Algérie a toutes les potentialités pour devenir un pays émergent horizon 2028/2030  et être facteur de stabilité et de prospérité au niveau des espaces méditerranéens et africains  son espace naturel.

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