Les compagnies aériennes ont visiblement une grande marge de progression pour la prise en charge des voyageurs ayant des allergies alimentaires, au vu de cette nouvelle étude. Les voyages en avion peuvent être stressants, a fortiori lorsque l’on souffre d’allergies alimentaires. Car il semble que les compagnies aériennes ne soient toujours pas à la hauteur des attentes légitimes des personnes allergiques, comme le montre une nouvelle étude scientifique, parue ce 5 décembre dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology. Ici, les chercheurs ont interrogé plus de 4 700 personnes atteintes d’une ou plusieurs allergiesalimentaires, entre octobre 2022 et janvier 2023, afin d’évaluer leurs inquiétudes liées aux voyages en avion. Il en ressort que si les compagnies aériennes promettent de prendre des mesures concernant les allergies alimentaires, elles ne les respectent pas toujours, loin de là, 20 % des passagers se sont vus promettre des annonces en cabine concernant des allergies alimentaires, qui n’ont pas finalement eu lieu ; 17 % se sont vus promettre des zones tampons sans allergènes, qui n’ont pas été établies et 23 % se sont vus promettre des options alimentaires sans allergènes, qui n’ont pas été proposées au final.
Les voyageurs ont fait part de leurs inquiétudes quant au fait de savoir si les dispositions prises au moment de la réservation du vol seront ou non respectées, et indiqué devoir parfois signer des dérogations dégageant la compagnie aérienne de toute responsabilité, ou même fournir un certificat médical d’aptitude au vol. Les personnes sondées ont également indiqué craindre que leurs stylos d’adrénaline ou leurs aliments sans allergènes soient confisqués par les agents de sécurité de l’aéroport ou des douanes. “Nous ne demandons pas la lune et les étoiles, nous voulons simplement que les aménagements raisonnables promis avant le voyage soient honorés à 30 000 pieds (9 000 mètres d’altitude, N.D.L.R.)”, a déclaré Lianne Mandelbaum, coauteure de l’étude et fondatrice de l’association à but non lucratif No Nut Traveler. “Sur chaque vol, on ne sait pas si et comment les membres de l’équipage vont s’adapter aux allergies aux noix, ce qui ajoute un stress inutile et énorme”, a déclaré la chercheuse. “Voler avec des allergies alimentaires s’apparente à un jeu de roulette, chaque vol étant un tour aléatoire de la roue”, a-t-elle encore estimé.
“Ces données montrent clairement que les voyages en avion constituent un facteur de stress majeur pour les personnes touchées par les allergies alimentaires, à tel point que les politiques des compagnies aériennes liées aux allergies alimentaires étaient la considération la plus importante identifiée par les répondants lors de la prise de décisions concernant les voyages en avion, prenant le pas sur des facteurs tels que la proximité de l’aéroport par rapport à leur domicile, la durée du vol et le prix”, a ajouté Christopher Warren, coauteur de l’étude, dans un communiqué. Lianne Mandelbaum rapporte même les cas de personnes allergiques expulsées de vols après avoir demandé une annonce concernant les allergies alimentaires, au point que d’autres préfèrent se taire et ne rien demander à ce sujet de peur d’un lunchage public. Quitte, donc, à être victime d’une grave réaction allergique en plein vol.