Algérie – Union européenne: Attaf demande une session urgente du Conseil d’association

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L’Algérie a exprimé, jeudi dernier, sa surprise quant à la décision « hâtive » et « unilatérale » prise par la Direction Générale du Commerce de la Commission européenne d’ouvrir une procédure arbitrale sur « ce qui est présenté comme étant des restrictions au commerce et à l’investissement, contraires à l’Accord d’association liant l’Algérie et l’Union européenne ».

En réponse, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’Etranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a adressé une lettre officielle à ce sujet à Mme Kaja Kallas, Haute Représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité et Vice-présidente de la Commission européenne.

Dans sa lettre, Attaf a tenu à exprimer « la surprise de la partie algérienne face à la décision européenne hâtive et unilatérale de clore la phase des consultations et de déclencher une procédure arbitrale, alors même que seules deux réunions de consultations ont été tenues sur une courte période de deux mois, et que six des huit contentieux soulevés par la partie européenne étaient en voie de règlement ».

Il a souligné que « rien dans l’évolution des consultations constructives et sereines ne justifiait une interruption aussi abrupte du dialogue, d’autant que la partie algérienne avait présenté des propositions concrètes sur les deux autres points de divergence, sans que celle-ci n’ait reçu une réponse formelle de la part de son homologue européenne ».

En outre, M. Attaf a mis en évidence le caractère unilatéral de la démarche européenne, qu’il juge contraire tant à l’esprit qu’à la lettre de l’Accord d’association, notamment ses articles 92 et 100.

Il a en particulier regretté que la partie européenne « semble avoir agi comme si le Conseil d’association, organe décisionnel central de l’Accord, n’existait plus ».

Il a rappelé également que c’est au Conseil d’association, et à lui seul, qu’il appartient d’apprécier les résultats des consultations et d’en tirer les conséquences. Or, dira-t-il, ce Conseil « n’a pas été convoqué depuis cinq ans, malgré les demandes insistantes de la partie algérienne, privant ainsi les deux partenaires d’un cadre institutionnel important, dont la raison d’être est de garantir une évolution équilibrée de la relation bilatérale, d’une part, et d’assumer un rôle central dans le règlement des différends, d’autre part ».

Face à cette situation, et en sa qualité de président du Conseil d’association pour l’année en cours, le ministre d’Etat a demandé la convocation, dans les délais les plus rapprochés possibles, d’une session du Conseil d’association afin de permettre un examen global et équilibré de l’ensemble des préoccupations des deux parties, dans le respect du cadre juridique établi par l’Accord d’association.

Ceci intervient au moment où de nombreux acteurs de la scène politique nationale ont mis en garde contre une nouvelle arme employée contre l’Algérie, en l’occurrence des cyber attaques pilotées par des parties connues et d’autres occultes pour déstabiliser l’Algérie et son institution militaire en semant les graines de la méfiance au sein de la société et en entamant la confiance entre le peuple et l’armée. L’objectif est d’affaiblir l’Etat, en ce sens que l’Armée est l’élément de force de tout Etat.

Pour ces mêmes acteurs, le ciblage de l’Algérie, au regard de tous ses éléments de force, est à inscrire dans le modus operandi de groupes tendancieux, internes et externes, pour la fragiliser à travers ses frontières, protégées par l’ANP, d’autant qu’elles sont devenues des foyers de tension, en particulier à l’Ouest avec la présence de l’entité sioniste, ajoutant que cette présence constitue le plus grand danger au vu des positions de l’Algérie.

Le contexte actuel est très compliqué suite aux conditions difficiles que traverse la région. Cela impose une vigilance permanente et un déploiement rigoureux et exige des éléments de l’ANP d’être omniprésents et sur tous les fronts à l’intérieur du pays pour faire face aux groupuscules terroristes résiduels ainsi que sur la bande frontalière.

Le président de la République, faut-il le rappeler, avait affirmé à maintes reprises, qu’avec l’appui de notre Armée nationale populaire et avec une volonté inébranlable, l’Algérie occupe la place qui lui sied, sur les plans régional et international.

Il avait affirmé récemment que sa plus grande préoccupation actuellement était de parachever la concrétisation des 54 engagements pris devant le peuple algérien.

Le Chef de l’Etat avait rappelé son souci d’opérer les réformes promises au peuple algérien à la vitesse qu’il juge nécessaire pour changer la situation, reconnaissant que le rythme avec lequel il avance peut parfois dépasser certains départements ministériels qui prennent du temps pour s’adapter.

Passant en revue les réalisations de ces trois dernières années, le Chef de l’Etat a cité la Constitution qui a « changé beaucoup de choses », à l’instar de la moralisation de la vie publique et la valorisation du rôle du mouvement associatif et de la jeunesse, soutenant que cette démarche avait permis au « train qui pendant 30 ans était à la dérive de revenir sur la bonne voie ».

Le Président Tebboune a réaffirmé, à cet égard, la détermination de l’Etat à poursuivre la lutte contre la corruption, notamment en ce qui à trait au recouvrement des fonds pillés et détournés, annonçant que 20 milliards de dollars avaient déjà été recouvrés à l’intérieur du pays.

Concernant certaines propositions relatives à des mesures de grâce au profit des auteurs de dilapidation et de détournement des deniers publics, M. Tebboune a dit rejeter cette idée qui s’oppose aux principes « de la morale et de la loi ».

Il a également affirmé rejeter toutes les disparités entre les composantes du peuple, estimant que l’Algérie était au bord du gouffre et qu’il fallait régler la situation, raison pour laquelle il a décidé de commencer avec l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens.

Dans ce contexte, il a réaffirmé son engagement à poursuivre l’augmentation des salaires des travailleurs et à prendre les mesures nécessaires, l’année prochaine, pour assurer une vie décente aux citoyens, tout en veillant à la régulation des prix, du taux d’inflation, et au renforcement de la production nationale.

Il a insisté, en outre, sur la nécessaire généralisation de la numérisation qui deviendra un jour une réalité. Au volet économique, il a assuré que l’année 2023 sera couronnée par l’adhésion de l’Algérie aux BRICS, rappelant que la Chine, la Russie et l’Afrique du Sud ont accueilli favorablement cette démarche.

Concernant les fonds circulant sur le marché parallèle, il a relevé qu’aucun chiffre n’existe sur le véritable montant de ces fonds, estimant que le plus important était d’éradiquer ce phénomène et de faire bénéficier l’économie nationale de ces fonds à travers la création de la richesse et des emplois.

Il a indiqué, à ce sujet, que l’Algérie fournissait toutes les garanties pour capter les investissements directs étrangers (IDE) dans divers secteurs, ajoutant que la prochaine période verra la concrétisation de nombreux projets d’investissement.

D’autre part, le Président de la République n’a eu de cesse d’insister auprès du gouvernement sur la nécessité d’accorder un intérêt accru à la situation sociale du citoyen et veiller à l’amélioration de son pouvoir d’achat, tout en insistant sur le rôle du gouvernement dans la garantie de la disponibilité et de la stabilité des prix des produits alimentaires.

En préconisant une vision réaliste et rationnelle qui préserve l’équilibre macro-financier de l’Etat, le président de la République aura prouvé, une fois de plus, tout l’intérêt qu’il accorde à la préservation du pouvoir d’achat des citoyens, notamment les couches sociales les plus défavorisées.

Il s’agit d’une vision prévoyant un allègement des charges inhérentes aux mesures prises par le gouvernement avec pour objectif de préserver le pouvoir d’achat et les acquis sociaux décidés par l’Etat en faveur des citoyens.

Les dernières mesures prises en faveur de l’amélioration des conditions de vie des citoyens attestent que l’Etat est déterminé à faire de ce volet l’une de ses priorités, comme l’a si bien souligné le président de la République qui a été catégorique en ordonnant au gouvernement d’ouvrer constamment à l’amélioration des moyens de communication avec le citoyen dans tous les domaines et de placer ce point dans les priorités de l’action gouvernementale.

Cette nouvelle approche de communication devrait permettra de prendre les décisions idoines et résoudre les problèmes et préoccupations du citoyen.

Il s’agit d’une nouvelle orientation consistant à âtre constamment à l’écoute des citoyens et à se pencher, de manière sérieuse et effective, sur leurs doléances, un volet auquel le Président Tebboune a toujours accordé un intérêt particulier et fait une priorité absolue depuis son investiture à la tête de l’Etat.

Ces engagements qui sont prévus dans le programme du président Tebboune, vont constituer la pierre angulaire de l’action du gouvernement qui sera appelé à procéder au renforcement de la bonne gouvernance à travers la séparation du monde des affaires de la politique et une mise en place de mécanismes garantissant la probité des fonctionnaires publics, une réforme globale de la justice, de l’organisation territoriale et de la gestion de l’administration locale, ainsi que la consolidation du principe de la démocratie participative.

 T. Benslimane

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