Le Conseil d’association Algérie -Union européenne (UE) se réunira le 13 mars prochain à Bruxelles, a annoncé le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. « Nous avons convenu de tenir notre Conseil d’association le 13 mars prochain et nous nous sommes également mis d’accord sur une série de visites de responsables européens en Algérie après la réunion du Conseil », a-t-il déclaré à l’issue de sa rencontre avec la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Cette réunion sera présidée par le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra et la haute représentante de l’UE aux Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini. Selon le ministre des Affaires étrangères, un certains nombre d’accords seront signés à l’occasion de ce Conseil dont le document portant les priorités du partenariat stratégique entre l’Algérie et l’UE. Le Conseil de l’UE qui représente les 28 Etats membres de l’UE devrait se prononcer sur ce document dans les prochains jours. Il s’agit d’accompagner l’Algérie dans ses réformes aussi bien sur le plan politique qu’économique à travers la diversification de son économie. Pour M. Lamamra, ce document « cristallise une nouvelle vision concernant les besoins de l’Algérie sur le plan économique par rapport à ce qui a été convenu dans l’accord d’association » signé entre les deux parties en 2002 et mis en œuvre en septembre 2005. Il a estimé, à cet égard, qu’une nouvelle interprétation positive des dispositions de cet accord s’est imposée en raison de l’évolution de l’économie algérienne lui permettant de faire l’impasse sur l’importation de certains produits qui étaient consacrés dans l’accord. Le « rééquilibrage des liens de coopération » intervient pour consacrer la place de l’Algérie dans son partenariat avec l’UE en tant que premier partenaire économique de l’Union dans la région, a-t-il ajouté. Dix ans après l’entrée en vigueur de ce cadre de coopération qui a instauré un dialogue ouvert et une collaboration globale incluant les dimensions politiques, sécuritaires, économiques, commerciales, financières, culturelles et humaines, l’Accord d’association n’a pas pour autant permis d’atteindre les résultats escomptés par la partie algérienne. Depuis la conclusion de cet accord, la position commerciale de l’UE n’a eu de cesse de se renforcer au détriment de l’économie nationale. En 2010, cette situation a amené le gouvernement algérien à procéder au gel unilatéral des concessions tarifaires accordées à l’UE en vertu de l’Accord d’association.
Après huit rounds de laborieuses négociations, un compromis sur le report de la zone de libre-échange, prévue en 2017, à 2020 a été trouvé. L’Algérie et l’UE ont achevé en décembre dernier l’évaluation de leur Accord d’association. « Nous sommes parvenus le 7 décembre dernier à conclure l’évaluation par un document conjoint qui sera validé dans les prochains jours à Bruxelles lors de la réunion du conseil de l’Accord d’association Algérie-UE », avait précisé le directeur de la coopération avec l’UE et les institutions internationales auprès du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Ali Mokrani.
« Nous avons très bien travaillé. C’est un accord des deux parties pour relancer leurs relations denses », a souligné M. Mokrani. Ce document contient 21 recommandations permettant de relancer la coopération entre l’Algérie et l’UE dans le but de mettre les relations économiques au centre de cette coopération, de donner à cet accord toute son importance et d’utiliser tout son énorme potentiel dans ses trois composantes: politique, économique et humaine.
Selon le même responsable, ces recommandations prévoient plusieurs actions et axes de coopération afin de remettre l’Accord d’association dans le bon sens.
Il s’agit, précise-t-il, du partenariat économique dans le sens de l’accompagnement de l’effort du gouvernement algérien dans la diversification de l’économie, de la promotion des exportations hors hydrocarbures, du développement de l’économie du savoir-faire, de l’économie numérique et de la promotion d’une économie inclusive à caractère social.
Il s’agit également du développement des relations d’investissements et de partenariat entre les entreprises européennes et algériennes et le flux des investissements européens directs productifs en Algérie.
M. Mokrani a aussi fait savoir que l’Algérie et l’UE avaient également finalisé un autre document conjoint portant sur les priorités communes relatives à la Politique européenne de voisinage, qui sera approuvé lors de la réunion du conseil de l’Accord d’association Algérie-UE.
Pour rappel, une évaluation de l’impact de l’Accord d’association Algérie-UE sur le commerce extérieur depuis sa signature en 2005 jusqu’à 2015 montre que le cumul des exportations algériennes hors hydrocarbures vers l’UE n’a même pas atteint les 14 milliards de dollars sur les dix années, alors que le cumul des importations algériennes auprès de l’UE s’est chiffré à 220 milliards de dollars avec une moyenne annuelle de 22 milliards de dollars.
Les exportations algériennes hors hydrocarbures vers les pays de l’UE sont passées de 597 millions de dollars en 2005 à seulement 2,3 milliards de dollars en 2014 avant de baisser à 1,6 milliard de dollars en 2015.
Entré en vigueur en 2005, l’Accord d’association a, pourtant, comme principal objectif de promouvoir les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l’Europe et de développer les investissements européens en Algérie.
Un Conseil des ministres, tenu en octobre 2015, avait entendu et débattu une communication de M. Lamamra sur le partenariat entre l’Algérie et l’UE.
Réuni sous la présidence du Président de la république, Abdelaziz Bouteflika, ce Conseil des ministres avait alors considéré nécessaire de réévaluer les volets économique et commercial de l’Accord d’association avec l’UE qui n’a pas réalisé les objectifs attendus.