Un projet de coopération sud-sud sur la promotion du développement inclusif des chaînes de valeurs dans les filières agroalimentaires dans la région d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (Mena) a été lancé, hier, à Alger, avec pour objectif la création d’un centre d’excellence et de partenariat basé en Algérie.
Cofinancé par l’Algérie et le Fond international pour le développement agricole (Fida), à hauteur de trois millions d’euros, ce projet vise globalement l’amélioration de la production et la rentabilité des activités agricoles dans trois pays (Palestine, Soudan et Djibouti), a expliqué Ali Ferrah, chercheur, économiste et chef du département de la planification des programmes de recherche et de la coopération internationale à l’Institut national de recherche agronomique d’Algérie (Inraa), lors d’un atelier dédié au lancement du projet. Lancé en présence du ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, les ambassadeurs des trois pays concernés et les représentants d’institutions nationales et internationales, ce projet devrait aboutir à la création d’un centre d’excellence pour le développement des échanges en rapport avec les chaînes de valeurs et la construction de partenariats basé à Alger. Il s’agira, selon Ferrah, d’un réseau d’institutions scientifiques et techniques qui va progressivement se transformer en centre d’excellence constitué des institutions algériennes dont le ministère de l’Agriculture, des instituts de recherche, des agences de soutien à l’emploi et des bailleurs de fonds. Coordonné par l’Inraa, ce centre va aider ces pays-là dans ce projet et d’autres pays après sa réalisation pour améliorer et développer les filières agroalimentaires. Autre objectif spécifique de ce projet qui va durer quatre ans, mettre à la disposition des acteurs ciblés l’expérience algérienne acquise durant les 20 dernières années en matière du développement agricole, rural et dans la pêche et ressources halieutiques ainsi que celle du Fida. Le projet va cibler au départ 3000 bénéficiaires (petits agriculteurs, des pêcheurs, des chômeurs, des artisans et des femmes) dans les trois pays, à raison de 1000 acteurs par pays. Au total, neuf projets seront réalisés, d’après Ferrah. Au Soudan, le projet touchera l’élevage, essentiellement les petits ruminants. En Palestine, il s’agira de la valorisation des ressources naturelles avec un accent sur la filière oléicole, et le secteur de la pêche à Djibouti. La méthode qui sera privilégiée dans la concrétisation de ce projet sera l’injection des innovations et des progrès technologiques ainsi que la valorisation des pratiques anciennes et les savoirs-faire des producteurs. En parallèle, 60 facilitateurs seront formés pour encadrer les bénéficiaires. L’accès au marché dans la région Mena ainsi que les contraintes liées au développement des filières constitue un grand défi pour les pays ciblés par le projet, selon des rapports du Fida. Ce projet permettra, de ce fait, et à travers l’échange d’expériences entre les pays qui sont à différents niveaux d’intégration des chaînes de valeurs (filières), d’accélérer la mise à niveau de ces chaînes de valeur. La réussite de ce projet permettra aussi d’élargir l’expérience à d’autres pays qui exprimeront des besoins dans ce domaine. A ce titre, Bouazghi a affirmé que l’Algérie était disposée à mettre à la disposition des pays du Sud son expérience en matière du développement agricole et de la pêche. «L’Algérie dispose de beaucoup d’institutions spécialisées dans différents domaines de la recherche agronomique et les ressources halieutiques et l’aquaculture en plus d’instituts scientifiques et techniques spécialisés dans la production agricole et le développement rural», a-t-il rappelé. Il a souligné que la décision de créer le centre d’excellence pour le développement des chaînes de valeurs permettra de partager l’expertise algérienne dans ce domaine pour renforcer la coopération sud-sud dans le domaine du développement de l’agriculture durable. De son côté, le représentant du Fida pour la région Mena, Abdelkrim Sma, a souligné que la coopération sud-sud est devenue un outil efficace pour booster l’investissement et répondre aux besoins de cette région. Il a également noté que l’Algérie, qui a toujours contribué au financement du Fida, veut désormais utiliser ses expériences et ses expertises au bénéfice de la coopération sud-sud. Outre, la mise en place du comité du pilotage du projet, les participants à cet atelier vont également déterminer un plan de travail et du budget pour la première année du projet.