Accord d’association entre l’Algérie et l’Europe: Quelles perspectives ?

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La révision de l’Accord d’association demandée  par l’Algérie   tombe dans une conjoncture délicate,  où tant  l’extrême droite  qu’une minorité d’experts  en Algérie prônent la  fin  de  l’Accord  alors que le président de la république algérien, beaucoup plus réaliste,  propose une négociation apaisée , du réalisme et du pragmatisme ,  où selon ses propos en conseil des ministres, l’Algérie  et l’Europe étant deux partenaires stratégiques.

1.-L’Accord d’association signé en 2005, est un accord régional incluant  d’autres volets  que le volet économiques, les aspects humains dont les droits de l’homme , sécuritaires  et politiques contrairement à l’OMC qui est un accord mondial, l le Groupe de travail de l’accession de l’Algérie au GATT ayant  été institué le 17 juin 1987, étant  toujours observateur depuis près de 38 ans,  se limitant taux facteurs  économiques et  récemment  environnementaux . La révision demandée  par l’Algérie dont Bruxelles   tombe dans une conjoncture délicate,  où tant pour l’extrême droite  qu’une minorité d’experts  en Algérie prônent la  fin  la fin de  l’Accord d’Association alors que le président de la république algérien propose une négociation apaisée , du réalisme et du pragmatisme ,  où selon ses propos en conseil des ministres, l’Algérie  et l’Europe étant deux partenaires stratégiques,   Selon les  experts de Bruxelles   , il n’est pas  question de modifier l’accord cadre qui s ‘applique à tous les pays qui ont signé un accord de libre change avec ‘l’Europe , ne peut faire  exception mais pouvant apporter  certains assouplissements de certaines dispositions  afin de favoriser un partenariat gagnant- gagnant L’Europe reconnait que l’Algérie est un facteur  déterminant dans l’approvisionnement énergétique de l’Europe et  de la stabilité de la région euro méditerranéenne et africaine. Mais  la  commission de Bruxelles fait remarquer à l’Algérie qu’elle n’est qu’une organisation , pouvant donner des signaux , assouplir certaines dispositions tarifaires, supposant un accord de tous les membres,   mais ne peut contraindre une entreprises  guidée par  la seule logique du profit d’aller investir  en Algérie ou dans tout autre pays qui doit améliorer le climat des affaires en procédant à des réformes pour pouvoir attirer les investisseurs qui ont une gamme d’opportunités à travers le monde.    Afin de calculer le solde de la balance commerciale Algérie Europe, la commission demande à ce que les exportations d’hydrocarbures soient inclus dans la balance commerciale  et que pour toute exportation de produits finis ou semi finis répondent aux normes qualité et cela s’applique à tous pays sans exception

2.-Existant déjà un accord stratégique pour le volet énergétique entre l’Europe  l’Algérie,  les propositions du gouvernement algérien  devraient porter concernant le volet   économique, essentiellement sur  la révision de certaines mesures tarifaires afin de permettre l’émergence de secteurs productifs concurrentiels, avec   l’ouverture du marché européen aux produits algériens dont  les  produits d’origine animale, certains produits semi finis comme le ciment et produits semi ferreux  ainsi que les fruits et légumes , sous réserve de se conformer aux normes européennes . Mais le montant exportable dans la structure des exportations hors hydrocarbures pour 2023/2024 est relativement faible  entre 200/ 300 millions de dollars contre un total  d’environ  55 milliards de dollars d’exportation en 2023  inclus les hydrocarbures et les dérivées En effet outre l’interdiction de la dualité des prix  interdit dans les transactions commerciales mondiales pour ne pas fausser une saine concurrence, comme le dumping du gaz pour certains produits, ou à travers d’autres subventions, pour avoir la balance nette de devises  pour l’Algérie , il faut soustraire  les matières premières importées en devises  en plus de l’amortissement pour les équipements.  Je  pense avec de nombreux experts des deux rives de la Méditerranée qui prônent l’apaisement et un dialogue productif,  que  ceux qui prêchent tant pour l’extrême droite européenne  que certains experts algériens sans analyses sérieuses, mentalité soviétique du passé, pour mettre fin au  à l’Accord d’Association visent à  déstabiliser l’Algérie dont fin 2024 avec les dérivées 98% de ses recettes proviennent des hydrocarbures . Sans compter les  prochaines  mesures du président Trump  d’augmenter  les exportations de GNL  en direction de l’Europe de GNL en Europe afin d’éviter  des sanctions douanières, l’Algérie avec 2400 milliards de mètres cubes gazeux n’est pas   la Russie  avec 36.000 milliards de mètres  cubes gazeux, ni l’Iran avec   32.000 , ni le Qatar 22.000, les deux premiers pays  qui ont su contourner l’embargo, car très proche de l’Asie, avec deux gros importateurs la Chine  et l’Inde, à des prix préférentiels. L’Algérie a besoin d’attirer des investissements étrangers et  de financement pour  mettre en place une économie  diversifiée. Du fait  de l’important déficit budgétaire de plus de 66 milliards de dollars  pour la loi de finances 2025,  des recettes  en devises de moins de 20/30 milliards de dollars la plongerait dans une crise financière et sociale. Or ses recettes en devises proviennent pour plus de 60/70% d’Europe  son espace naturel,  essentiellement des hydrocarbures   ne pouvant  que très partiellement  exporter  son énergie vers l’Asie avec  un cout de transport faramineux  surtout avec  les tensions en Mer rouge et  ne pouvant concurrencer  des pays proches de l’Asie comme l’Iran , le Qatar et la Russie dont les capacités sont 15 fois supérieures .. Pour ses relations avec l’Afrique, en  attendant la concrétisation  de la Zone de libre-échange continentale africaine ( 15% en 2023 des échanges intra-africains  selon la CNUCED )   les échanges  entre l’ Algérie et l’Afrique entre 2022/ 2023 représentent 3,3 % pour les importations et 8% pour les exportations. Pour pénétrer le marché africains , il faudra avoir des entreprises concurrentielles  en termes de cout/qualité  et  de  la forte concurrence avec les grandes puissances comme la Chine, les USA, l’Europe, le Japon la  Corée du Sud,  et bien d ‘autres pays émergents comme la Turquie sans oublier certains  pays du Golfe. Etant exportateur  essentiellement  d’hydrocarbures,  sans compter les  importants gisements  en méditerranée orientale ,  outre les pays traditionnels producteurs d’hydrocarbures,  Algérie, Nigeria, Libye premier réservoir de pétrole plus de 42 milliards de barils ,nous assistons  récemment  en Afrique  à l’entrée de  nouveaux pays gaziers et pétroliers,   comme le  Mozambique la Tanzanie ,  l’Angola , l’ exploitation depuis janvier 2025 de l’exploitation de  l’important champs gazier  l’Île de la Tortue conjointement  entre le Sénégal et la Mauritanie et  sans oublier les pays qui se lancent dans les énergies renouvelables  modifieront la carte énergétique de l’Afrique

3.-Gouverner c’est prévoir  et il faut entrevoir tous les scénarios en n’oubliant pas l’impact de la baisse des cours des hydrocarbures vers les années 1987/1992, qui a conduit l’Algérie à la cessation de paiement  en 1994 .et les effets de la crise de 2008 qui a vu les réserves de change  qui avaient  atteint 194 milliards de dollars fondre comme un sucre, devant transformer cette richesse virtuelle  d’environ 70 milliards de dollars actuellement  en richesses réelles. Et toute restriction des exportations algériennes d’hydrocarbures vers l’Europe  aurait  un impact sur l’Europe dépendante en 2023 de 19% de sa consommation de gaz  mais  déstabiliserait l’Algérie beaucoup plus vulnérable avec des impacts géostratégiques tant au niveau de l’Afrique que de l’Europe. . Car force est de reconnaître qu’en ce mois de janvier 2025 Sonatrach  c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach , (plus de 97/98% des recettes en devises avec les dérivés) et que l’Algérie a une économie de nature publique avec une gestion administrée centralisée renvoyant à l’urgence d’une véritable décentralisation  et de s’adapter au nouveau monde, dont son principal marché  l’Europe  qui a adopté une nouvelle directive qui élargit les infractions et renforce les sanctions en matière de délinquance environnementale et son adoption formelle par le Parlement  européen le 27 février 2024 avec  l’instauration de la Directive sur la diligence raisonnable en matière de développement durable des entreprises (CSDDD)  qui entrera en vigueur en 2027 imposant  aux grandes entreprises dont Sonatrach, de veiller à ce que leur chaîne de valeur respecte les droits de l’homme et les normes environnementales et en  cas de manquement, des sanctions lourdes sont prévues, dont une amende pouvant atteindre 5% du chiffre d’affaires annuel mondial. L’Algérie a besoin de profondes réformes structurelles dont les institutions à travers une réelle décentralisation et une participation citoyenne, passant par un système d’information fiable afin d’éviter de naviguer à vue. L’amélioration de la cotation du dinar, la lutte contre l’inflation et le chômage  suppose un accroissement de la production et de la productivité interne, la véritable richesse d’une Nation reposant sur des entreprises compétitives dont le support est la valeur travail et non  une rente éphémère, comme nous l’ont appris les classiques de l’économie… Le développement durable suppose une croissance forte en libérant les initiatives des managers publics et privés , devant mettre fin au blocage de l’écosystème dont la gestion administrative qui enfante un pouvoir bureaucratique central et local sclérosant, la vocation de tout Etat étant d’être régulateur et non gestionnaire. En bref la seule solution raisonnable entre l’Europe  et l’Algérie, autant que les relations entre l’Algérie et la France est le dialogue et non la confrontation.

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