L’hémoglobine est le composant principal des globules rouges. C’est elle qui donne au sang cette coloration rouge si caractéristique. Riche en fer, l’hémoglobine a en charge le transport de l’oxygène des poumons vers les tissus et les organes.
Découvrez pourquoi il peut être nécessaire de mesurer l’hémoglobine, quelles sont les normes d’hémoglobine, et comment interpréter les résultats des analyses. L’hémoglobine est une protéine des globules rouges, riche en fer, qui donne au sang cette couleur rouge si caractéristique. Son rôle est double : d’une part, elle est chargée de transporter l’oxygène des poumons vers les tissus et organes et, d’autre part, elle a pour mission d’extraire le dioxyde de carbone contenu dans les tissus et organes. Elle joue donc un rôle primordial pour le bon fonctionnement de l’organisme. Un déficit ou un excès d’hémoglobine va entraîner des répercussions sur la santé : l’anémie et la polyglobulie en sont les principales manifestations pathologiques. On distingue quatre catégories d’hémoglobines. Elles dépendent du cycle de vie de l’humain et de la présence d’anomalies génétiques ou non: L’hémoglobine fœtale : c’est l’hémoglobine produite chez le fœtus de sa conception aux cinq premiers mois qui suivent sa venue au monde. Elle est par la suite remplacée par de l’hémoglobine adulte. L’hémoglobine A: l’hémoglobine A est le principal constituant de l’hémoglobine normale (95 à 98%, précisent les laboratoires Biron). Elle est à ce titre qualifiée de normale. L’hémoglobine S : il s’agit d’une hémoglobine anormale, conséquence d’une mutation génétique (mutation des chaînes bêta). On se trouve alors en présence d’une pathologie, la drépanocytose, aussi appelée anémie à hématies falciformes. Elle affecte un nouveau-né sur 1900 environ, précise le centre hospitalier universitaire de Bordeaux. Elle se traduit par une anémie, des risques forts de développer des infections bactériennes graves et d’autres complications (insuffisance cardiovasculaire ou rénale…). L’hémoglobine anormale : elle désigne les anomalies génétiques et héréditaires de l’hémoglobine, comme la thalassémie (ou maladie de Cooley). Selon qu’il s’agit de thalassémie mineure, intermédiaire ou majeure, les symptômes et traitements varient.
Pourquoi mesurer l’hémoglobine
Diverses motivations peuvent conduire le médecin à prescrire une numération de la formule sanguine (NFS) ou hémogramme, et donc une analyse du taux d’hémoglobine. C’est le cas quand il suspecte une anémie à l’examen clinique, que cette anémie soit une anémie périphérique (destruction ou perte exagérée de globules rouges) ou une anémie centrale (défaut de production de globules rouges par la moelle osseuse). Le médecin peut également faire mesurer l’hémoglobine s’il suspecte une polyglobulie, c’est-à-dire la production excessive de globules rouges à la suite de mutations génétiques.
Le taux normal
Le taux d’hémoglobine se mesure à partir d’une prise de sang réalisée en laboratoire d’analyses. Pour cet examen sanguin, il n’est pas nécessaire d’être à jeun (sauf si des analyses complémentaires sont prescrites en même temps et exigent de ne rien avoir mangé les 12 heures précédentes). Il n’existe pas un taux d’hémoglobine dit normal, mais plusieurs normes d’hémoglobine, qui prennent en considération l’âge, le sexe de la personne et son éventuelle prise d’hormones. Chez l’homme, le taux normal d’hémoglobine est compris entre 130 et 180 g/l de sang, contre 120 g/l chez la femme. Ce taux diffère chez les enfants, pour lesquels le taux normal d’hémoglobine est compris entre 110 et 120 g/l, contre 130 g/l à 160 g/l chez le bébé. Il est important de savoir qu’une femme non ménopausée, qui prend un traitement contraceptif hormonal de type pilule, a tendance à avoir un taux d’hémoglobine légèrement plus élevé. En effet, la pilule réduit le volume des règles et donc la quantité de globules rouges éliminés. C’est pourquoi le médecin prend ce paramètre en considération dans l’interprétation des résultats de l’analyse de sang. C’est aussi une raison pour laquelle vouloir interpréter seule ses résultats d’analyse sanguine peut conduire à de mauvaises interprétations, les résultats étant à mettre en balance avec plusieurs paramètres (âge, sexe, traitements médicamenteux en cours, prise de pilule…).
Que signifie un taux d’hémoglobine bas ?
Un taux d’hémoglobine inférieur à la norme est le signe révélateur d’une anémie, précise la Haute Autorité de santé. Les symptômes cliniques principaux sont un teint pâle, une fatigue non justifiée par des efforts supplémentaires, un essoufflement (on parle alors de dyspnée). En cas d’anémie sévère, les symptômes peuvent être plus graves (insuffisance cardiaque). On distingue plusieurs types d’anémies en fonction de leur cause :
L’anémie microcytaire : elle concerne des globules rouges dont la taille, mesurée par le volume globulaire moyen (VGM), est inférieure à 80. La cause de ce type d’anémie est un manque d’apport en fer dans l’alimentation, ou une élimination trop importante du fer. Cette élimination excessive de fer peut être le fait des menstruations chez la femme (règles hémorragiques provoquées par un fibrome utérin, ou conséquences du port d’un dispositif intra-utérin en cuivre par exemple), d’un cancer colorectal générant du sang dans les selles, ou encore d’un ulcère gastroduodénal hémorragique. L’anémie normocytaire : si le VGM est compris entre 80 et 100, autrement dit si le volume globulaire moyen est normal, on a affaire à une anémie normocytaire. Cette fois, la taille des globules rouges n’est pas en cause, en revanche, ces globules rouges sont en nombre insuffisant. Cette anémie peut être révélatrice d’une insuffisance rénale ou hépatique, d’un dysfonctionnement de la moelle osseuse (production insuffisante de globules rouges), d’une hypothyroïdie sévère, ou d’une inflammation aiguë d’origine bactérienne ou virale. L’anémie macrocytaire : elle se caractérise par un volume globulaire moyen supérieur à 100. Elle peut être la conséquence d’une maladie hépatique, de l’alcoolisme, d’une hypothyroïdie, de la maladie de Biermer (carence en vitamines B9 et B12 en raison d’un dysfonctionnement du tube digestif), ou encore de la prise de certains médicaments (traitements de chimiothérapie…).
Que signifie un taux d’hémoglobine élevé ?
Quand l’analyse sanguine met en évidence un taux d’hémoglobine trop élevé par rapport à la norme, c’est le signe d’une polyglobulie, laquelle peut être primitive ou secondaire. La polyglobulie se caractérise par un aspect visqueux du sang, qui va par conséquent circuler plus difficilement au sein des petits vaisseaux. Les symptômes cliniques principaux de la polyglobulie sont une coloration rouge de la peau, surtout au niveau des mains et du visage. La polyglobulie résulte d’une production excessive de globules rouges par la moelle osseuse, globules rouges que l’on retrouve ensuite en circulation dans le sang. Dans le cas d’une polyglobulie primaire, aussi appelée polyglobulie essentielle ou maladie de Vaquez (forme de polyglobulie la plus répandue), la cause de cette production excessive de globules rouges est une mutation génétique. Plus précisément une mutation du gène JAK2 (Janus kinase 2). Dans pareille situation, des saignées sont effectuées sur le patient pour éviter qu’il fasse une thrombose veineuse, et un traitement médicamenteux lui est prescrit à vie pour limiter les risques cardiovasculaires. Dans le cas d’une polyglobulie secondaire, la polyglobulie est cette fois la conséquence d’une autre pathologie (insuffisance cardiaque ou insuffisance respiratoire, apnée du sommeil…) ou d’un comportement toxique pour l’organisme (tabagisme important), entraînant un manque d’oxygénation du sang. Face à ce manque d’oxygénation, l’organisme va produire des globules rouges en excès pour se protéger : la polyglobulie secondaire est donc une réaction de protection de l’organisme à un apport insuffisant en oxygène. Enfin, il est important de vérifier le taux d’hémoglobine par une seconde analyse de sang, car les résultats peuvent être faussés quand la prise de sang est réalisée totalement à jeun, c’est-à-dire sans avoir bu d’eau depuis 12 heures en plus de n’avoir rien mangé. Dans ce cas de figure, l’absence d’hydratation peut entraîner une augmentation artificielle du taux de globules rouges dans le sang: on parle alors de fausse polyglobulie. C’est pourquoi il faut toujours être prudent dans l’interprétation des résultats d’analyses sanguines, et s’en référer au médecin prescripteur.
Taux d’hémoglobine élevé ou bas : quand s’inquiéter ?
Il est nécessaire de surveiller son taux d’hémoglobine tout au long de sa vie pour s’assurer de sa normalité. En effet, en cas de taux d’hémoglobine faible, révélateur d’une anémie, le médecin doit identifier la cause de cette anémie, laquelle peut être bénigne et juste nécessiter du repos et une supplémentation en fer (anémie chronique due aux menstruations, apport en fer insuffisant dans l’alimentation…). La cause de l’anémie peut aussi se révéler plus sévère : hémorragie importante (hémorragie gastro-intestinale, par exemple en raison d’un ulcère ou tumeur colorectale). Sans prise en charge médicale de la cause, laquelle peut elle-même être potentiellement grave, un taux de globules rouges insuffisant conduit à un manque d’oxygénation des tissus et des organes. Ce manque d’oxygénation peut donner lieu à des complications sévères comme des insuffisances cardiaque, hépatique ou encore rénale, voire à la mort du patient. Si a contrario, le taux d’hémoglobine est trop élevé, là encore des examens approfondis sont indispensables pour identifier la cause de cette quantité excessive de globules rouges en circulation dans le sang ou polyglobulie. Car, en l’absence de traitement adapté à la cause de la polyglobulie, des complications graves peuvent survenir : une thrombose veineuse, des risques cardiovasculaires (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde), une leucémie ou une myélofibrose.