Les feux qui ont ravagé le nord-est de l’Algérie, mercredi et jeudi, sont désormais «maîtrisés», ont annoncé les autorités, vendredi. Au moins 38 personnes sont mortes dans ces incendies.
Les incendies qui ont ravagé, mercredi et jeudi, des zones boisées et urbaines du nord-est de l’Algérie en faisant au moins 38 morts sont tous maîtrisés, a déclaré, hier, un responsable de la Protection civile. «Tous les feux sont totalement maîtrisés», a dit le colonel du corps des pompiers Farouk Achour, sous-directeur de l’information et des statistiques à la Protection civile. Le bilan officiel provisoire est de 37 morts : 30 victimes – parmi lesquelles 11 enfants et six femmes – à El Tarf près de la frontière avec la Tunisie, cinq à Souk Ahras et deux à Sétif. Mais plusieurs médias ont fait état d’une 38e victime, un homme de 72 ans mort à Guelma. Durant 48 heures, plus de 1700 sapeurs-pompiers ont lutté pour venir à bout de plus de 20 feux de forêts qui ont fait environ 200 blessés, dont certains gravement brûlés.
Des centaines d’hectares partis en fumée en août Le ministère de la Justice a ouvert une enquête pour déterminer si certains incendies étaient d’origine criminelle. Le parquet de Souk Ahras, où une famille entière a péri dans les flammes, a annoncé l’arrestation d’un pyromane dans une forêt à proximité de cette ville de 500 000 habitants. Plus de 350 familles ont fui leurs logements et un hôpital proche d’une zone boisée a dû être évacué. Trois hommes ont également été interpellés par la gendarmerie près d’El Tarf, à environ 200 km de là. Ils sont accusés d’avoir incendié les récoltes d’un voisin, sans que les autorités n’aient fait le lien pour le moment avec les incendies dans la région. Des experts ont critiqué des lacunes dans le dispositif anti-incendies, dont un manque d’avions bombardiers d’eau et des forêts mal entretenues. Depuis le début du mois d’août, il y a eu en Algérie près de 150 incendies, qui ont détruit des centaines d’hectares de forêts et de taillis. Chaque été, le nord du pays est touché par des feux de forêt, mais ce phénomène s’accentue d’année en année sous l’effet du changement climatique, qui se traduit par des sécheresses et des canicules. L’été 2021 a jusqu’ici été le plus meurtrier de l’histoire moderne algérienne : plus de 90 personnes avaient péri dans des feux de forêt ayant dévasté le Nord, où plus de 100 000 hectares de taillis étaient partis en fumée.
T. M.