Il y a 41 ans, jour pour jour, 52 otages américains retenus en Iran pendant 444 jours ont été libérés grâce à une médiation algérienne, une occasion à travers laquelle les Algériens et les Américains rappellent le rôle éminent de la diplomatie algérienne dans le règlement pacifique de l’une des crises les plus compliquées après une médiation «laborieuse» qui eut un heureux dénouement.
C’était le 4 novembre 1979, soit après près de 9 mois de la Révolution iranienne, que des manifestants pro-révolution se sont introduits dans le siège de l’ambassade américaine à Téhéran et ont pris en otage 52 américains fonctionnaires de l’ambassade pendant 444 jours, suite à quoi les relations entre les Etats unis d’Amérique et l’Iran ont été plongées dans une crise diplomatique dont les retombées persiste jusqu’à ce jour. Les dirigeants de la Révolution iranienne ont justifié cet incident par «une réaction» à l’administration américaine qui a autorisé le Chah de l’Iran déchu Mohammad Reza Pahlavi, d’entrer aux territoires américains pour des soins et lui avoir accordé le droit d’asile, ce qui a provoqué l’ire des partisans de la Révolution qui ont accusé les Etats unis d’avoir «planifié pour saper la Révolution et le faire retourner au pouvoir». Deux jours après l’assaut sur l’ambassade, «le Conseil révolutionnaire islamique» a pris le pouvoir dans le pays et déclaré refuser de vendre le pétrole iranien aux Etats unis qui, en représailles, ont interdit les produits de consommation et annoncé le gel des fonds iraniens déposés dans leurs banques. Apres les vaines tentatives de l’administration américaine de libérer les otages, le gouvernement iranien a accepté les négociations avec les Etats-unis sous une médiation algérienne, en posant plusieurs conditions à la libération des diplomates, dont notamment «la libération des fonds iraniens gelés aux Etats unis, l’annulation des revendications américaines d’indemnisation et la cessation de l’ingérence de l’administration américaine dans les affaires internes de la république islamique. Les efforts incessants consentis par un groupe de diplomates algériens, conduit par l’ancien ministre des Affaires étrangères, le défunt Mohamed Seddik Benyahia ont été couronnés par la signature à Alger par les Etats unis et Iran, de l’accord d’Alger le 19 janvier 1981 qui avait marqué le dénouement de la crise des otages américains qui avaient été libérés le lendemain même.
Ambassade américaine: Nous sommes reconnaissants à l’Algérie L’ambassade des Etats unis à Alger tient, à chaque anniversaire de cet évènement, à publier des contributions via les réseaux sociaux pour exprimer toute la gratitude et reconnaissance de son pays à la diplomatie algérienne, à sa tête l’ancien ministre des Affaires étrangères, le défunt Mohamed Seddik Benyahia et ses collègues diplomates pour les efforts consentis pour la libération des 52 diplomates. L’ambassade US a écrit, jeudi, sur son compte twitter que « l’Amérique demeure reconnaissante pour le rôle central accompli par la diplomatie algérienne dans la libération des 52 otages américains en ce jour de l’année 1981».La vidéo montre le lieu qui a vu les négociations concernant la libération des otages à l’intérieur de l’ambassade américaine à Alger, auxquelles a pris part M. Benyahia à cette époque avec un responsable américain. Le directeur de la résidence de l’ambassade américaine, âgé de 18 ans au moment des faits, a livré son témoignage vivant sur les négociations qui se sont déroulées en 1981 entre l’ancien ministre des Affaires étrangères et le responsable américain. Le directeur de la résidence a transmis la photo des otages américains après leur transfert à l’ambassade, affirmant qu’«en dépit de la fatigue et du stress psychologique et physique, ils n’ont pas caché leur joie et leur gratitude pour l’Algérie qui a sauvé leur vie».
Y. D.