Une grande importance est conférée par la Direction de l’action sociale et de la solidarité de Blida, à l’intégration des enfants aux besoins spécifiques dans les établissements d’enseignement ordinaire ou dans les centres spécialisés.
Une démarche, dont l’accompagnement est assuré par différentes associations du domaine. «Cet effort se traduit sur le terrain par plus de 1000 enfants souffrant de handicaps mentaux ou physiques (sourds -muets ou malvoyants) actuellement pris en charge, au niveau de trois centres spécialisés et des établissements éducatifs de la wilaya», a indiqué Mme Meriem Otbi, cheffe du service des centres spécialisés, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des personnes aux besoins spécifiques (3 décembre). Elle a souligné, à ce titre, que le nombre d’enfants inadaptés mentaux pris en charge au niveau des centres spécialisés «dépasse de loin leur capacité d’accueil, et ce, dans le but d’offrir à tous les enfants aux besoins spécifiques la possibilité d’acquérir des compétences adaptées à leur capacités, et surtout ne pas les laisser sur des listes d’attente» a-t-elle fait savoir. Il s’agit, entre autres, selon Mme Otbi, de 619 enfants (âgés de 3 à 18 ans) atteints de handicaps mentaux, les empêchant de rejoindre les classes ordinaires, répartis sur le centre psychopédagogique de Mouzaïa (Ouest), accueillant 319 élèves, le centre psychopédagogique de Bouinan, comptant 206 élèves, pour une capacité d’accueil réelle de 120 places, et l’annexe de Larbaâ comptant 94 enfants. Deux assistants pédagogiques spécialisés, et un staff de psychologues et d’orthophonistes assurent l’encadrement de ces enfants, qui sont répartis en plusieurs groupes pédagogiques représentés, par les groupes de l’enseignement précoce, préparatoire, consultation et veille, les groupes préscolaires, et les groupes des activités et travaux manuels. Selon les responsables de ces centres spécialisés, ces derniers disposent, également, d’ateliers d’informatique, d’éducation psychologique et motrice et éducation physique, en plus des ateliers des activités et des travaux publics. L’école des jeunes aveugles d’Ouled Aïch, ouverte depuis 2019, figure parmi les établissements de la wilaya garantissant à cette catégorie d’enfants leur droit à l’éducation. Elle a été renforcée, durant cette année scolaire, par des classes dédiées au cycle moyen, alors qu’elle était jusque-là consacrée exclusivement au cycle primaire. Un fait qui a contribué à réduire les difficultés de déplacements des élèves vers l’école des aveugles d’El Achour (Alger). Cette école, assure tous les moyens pédagogiques nécessaires aux élèves, (selon le système braille), a affirmé Afaf Khalfi, cheffe du service éducation et pédagogie, observant que le programme pédagogique en vigueur est le même que celui des écoles ordinaires. Au titre des efforts consentis pour assurer l’égalité des chances à la scolarité pour tous les enfants, il a été procédé à l’ouverture de 41 classes spécialisées dans le cycle primaire et une dans le cycle moyen, au profit des personnes atteintes d’autisme et de trisomie, au niveau de huit communes, à savoir Blida, Ouled Aïch, Boufarik, Bouinan, Bouguera, Larbaâ, et El Affroun, a-t-on appris auprès de la Direction de l’action sociale. L’encadrement de ces classes spéciales est assuré par des enseignants ayant reçu une formation spéciale dans le traitement de cette catégorie d’enfants, et des orthophonistes, dans l’objectif d’une prise en charge optimale, de nature à contribuer à leur intégration sociale, a-t-on ajouté de même source. Des efforts sont consentis, par la Direction de l’action sociale, en coordination avec celle de l’éducation, pour l’ouverture d’autres classes à l’avenir, en vue de satisfaire les demandes exprimées par les parents, est-il, par ailleurs, signalé de même source.
Des associations accompagnent les efforts de l’Etat Parallèlement aux efforts publics soutenus de prise en charge des enfants aux besoins spécifiques et de garantie de leur droit à la scolarité et à l’éducation, un rôle d’importance est dévolu aux associations, dans l’intégration sociale de cette catégorie, dont l’association Autisme Blida. Selon son président, Rachid Rahal, l’association s’emploie à l’exploitation des potentialités de ces enfants, qui s’ils restaient en isolement chez eux, ne pourraient éclore et exprimer leurs talents. Il a fait part de la prise en charge, actuellement, par cette association, de 62 enfants autistes. Ces enfants bénéficient, au titre de cette prise en charge, de plusieurs activités psychopédagogiques, à l’instar des ateliers de peinture et travaux manuels, et la pratique de sports comme la natation et l’équitation, outre l’organisation, à leur profit, d’excursions et de sorties touristiques, en compagnie de leurs parents. L’autre expérience unique du genre, à l’échelle nationale, initiée par cette association, qui prépare la création du centre «Challenge», pour la prise en charge des enfants autistes, a consisté dans la signature d’une convention avec la Direction de la formation et de l’enseignement professionnels, pour la formation de personnes autistes. A ce jour cet accord a permis la formation de 16 jeunes relevant de cette catégorie dans les spécialités de la céramique artistique, notamment, a indiqué M. Rahal, signalant la préparation en cours d’une 3e promotion de 10 stagiaires. Pour assurer leur intégration professionnelle, une fois leur diplôme en poche, l’association œuvre, en coordination avec la maison d’accompagnement de la Direction de la formation professionnelle, à leur accompagnement et orientation vers des projets adaptés à leur situation et domaine de spécialisation. M. Rahal a lancé, à l’occasion, un appel aux parents de tous les enfants atteints de différents handicaps, à «ne pas baisser les bras et à tenter de découvrir leurs points forts, pour les développer et leur offrir la possibilité d’innover et de s’intégrer dans la société, au même titre que les enfants ordinaires».