Soudan: Abdallah Hamdok redevient Premier ministre

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Quasiment un mois après le coup d’État militaire au Soudan, un accord a été conclu entre l’armée et le Premier ministre écarté Abdallah Hamdok pour un retour de ce dernier à son poste. Mais les partisans d’un pouvoir civil ont maintenu les appels à manifester, dimanche 21 novembre.

Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok, écarté lors d’un coup de force le 25 octobre, a été rétabli dans ses fonctions en vertu d’un accord signé formellement, dimanche, avec le général Abdel Fattah Al Burhane à Khartoum. Pour sa première apparition publique depuis le coup de force, M. Hamdok, jusqu’ici en résidence surveillée, a tenu un bref discours aux côtés du général Burhane, chef de l’armée et auteur du putsch. Les deux hommes se sont dits engagés à remettre sur les rails la transition vers la démocratie lors de la cérémonie de signature au palais présidentiel devant lequel s’étaient rassemblés des milliers de manifestants anti-putsch. Le 25 octobre, le général Burhane a fait arrêter la quasi-totalité des civils au sein du pouvoir. Il avait détenu puis placé en résidence surveillée à Khartoum M. Hamdok, qui dirigeait le gouvernement de transition. Depuis le coup d’Etat, des manifestations contre l’armée et appelant au retour du pouvoir civil ont eu lieu principalement à Khartoum. Elles ont été réprimées par les forces de sécurité faisant au moins 40 morts parmi les civils, et des centaines de blessés, selon un syndicat de médecins. La communauté internationale a dénoncé la répression et a appelé à un retour du pouvoir civil.

En vertu de cet accord annoncé par des médiateurs, les ministres et dirigeants civils incarcérés le 25 octobre par le chef de l’armée et auteur du coup d’État, le général Abdel Fattah Al Burhane, doivent également être libérés. Depuis le putsch, ambassadeurs occidentaux, négociateurs onusiens ou africains et personnalités de la société civile soudanaise ont multiplié les rencontres avec civils et militaires à Khartoum alors que dans la rue, la répression des manifestants anti-putsch a fait 40 morts, selon un syndicat de médecins prodémocratie.

Le Premier ministre Abdallah Hamdok, mis à l’écart après le coup d’Etat militaire au Soudan, doit retrouver son poste en vertu d’un accord conclu avec l’homme fort du pays, le général Abdel Fattah Al Burhane, ont indiqué, dimanche, des médiateurs. «Un accord politique a été conclu entre le général Al Burhane, Abdallah Hamdok, les forces politiques et des organisations de la société civile pour un retour de Hamdok à son poste et la libération des détenus politiques», a déclaré l’un des médiateurs soudanais, Fadlallah Burma, un dirigeant du grand parti Oumma.

Un groupe de médiateurs soudanais, incluant des journalistes, des universitaires et des politiciens engagés dans une médiation pour sortir de la crise, ont diffusé un communiqué détaillant les principaux points de l’accord. Il inclut le rétablissement de M. Hamdok dans ses fonctions, la libération des détenus et le retour au consensus politique, légal et constitutionnel qui gérait la période de transition lancée après la chute en 2019 du régime du général Omar El Béchir en 2019, écarté par l’armée sous la pression de la rue. «L’accord sera officiellement annoncé plus tard dans la journée, après la signature des termes de l’accord et de la déclaration politique l’accompagnant», selon le communiqué. Le 25 octobre, le général Al Burhane, chef de l’armée, a rebattu les cartes d’une transition chancelante au Soudan.