Forum sur l’investissement agricole et agroalimentaire: Le gouvernement mise sur l’agriculture pour diversifier l’économie nationale

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Photo Fatah Guidoum

Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural organise aujourd’hui un forum sur l’investissement agricole et agroalimentaire, sous le thème : «L’investissement, levier de la croissance agricole et agroalimentaire.»

Organisé sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le forum sera ouvert par le premier ministre, Abdelaziz Djerad, et verra la participation de membres du gouvernement, d’opérateurs économiques et investisseurs, d’organisations patronales et d’institutions et organismes publics et privés.

La rencontre s’inscrit dans le cadre des programmes de la feuille de route du secteur pour la période 2020-2024, émanation des 54 engagements du président de la République. Ce forum se veut être «une occasion de présenter les opportunités d’investissement d’une part, et d’autre part, permettre aux porteurs de projets et aux investisseurs potentiels d’exprimer leur volonté d’investir dans la production agricole, y compris dans sa transformation, tout en s’inscrivant dans l’approche développée par le secteur au titre de la promotion des investissements structurants et du développement des filières stratégiques, notamment céréalière, sucrière, oléagineuse et fourragère», selon le ministère.

Pour cette manifestation, les compétences des différents secteurs concernés et les acteurs créateurs de richesse ont été mobilisés en vue d’asseoir les conditions de complémentarité et de responsabilité pour s’assurer de leur implication dans une perspective d’amélioration de la production et de la productivité, avec un impact attendu à moyen terme, sur la réduction des niveaux des importations et l’amélioration du niveau des exportations.

Etant une opportunité pour promouvoir et concrétiser des projets d’investissement, notamment dans le Sud et les Hauts Plateaux, les organisateurs de cette manifestation veulent faire du forum une occasion d’informer les investisseurs du potentiel offert et des dispositifs de facilitation et d’accompagnements que les différents secteurs présents ont mis en place à ce titre. Pour le secteur de l’Agriculture, les investissements dans les régions saharienn, seront à l’ordre du jour, et ce, à travers l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS), qui constitue un outil important d’accompagnement des porteurs de projets.

Il est à mentionner que les travaux du forum se dérouleront sous forme de panels interactifs portant sur le foncier agricole, l’irrigation et l’énergie, l’encadrement financier et enfin, l’agro-industrie, durant lesquels les opérateurs exprimeront leurs attentes et préoccupations auxquelles les représentants des différentes administrations vont apporter des réponses appropriées.

Le ministre du secteur, Abdelhamid Hemdani, avait récemment indiqué que la feuille de route du secteur tracée jusqu’en 2024 permettra de réduire la facture d’importation des produits agricoles à hauteur de 2,5 milliards de dollars, notamment des produits de base, comme les céréales, le sucre, la poudre de lait et l’huile. Dans le cadre de cette feuille de route, le secteur entend cultiver l’arachide, le soja et le colza en vue de réduire la facture des importations de ces matières. De plus, le ministère œuvre à organiser les zones de production à travers les wilayas du pays, ce qui permet de déterminer une cartographie des surfaces agricoles, à l’horizon 2030. Le secteur s’emploie également à consolider les capacités nationales de collecte et de stockage des céréales, à travers la réalisation de silos en béton, le lancement d’une opération de réalisation de silos en métal et la réalisation d’un centre de collecte de proximité. De surcroît, 13 complexes frigorifiques devront être réceptionnés pendant l’année 2021. Par ailleurs, le secteur vise à consolider l’exploitation des oasis, moyennant 668 millions USD destinés aux petites exploitations et à la valorisation des productions camelines. Dans les régions steppiques, le secteur prévoit le lancement d’opérations de lutte contre la dégradation des terres avec une enveloppe de 9,3 milliards DA puisée des fonds du secteur, et une mobilisation de trois milliards DA pour lutter contre la désertification. Pour rappel, le Président Tebboune avait affirmé que l’avenir de l’économie nationale réside dans le développement d’une industrie concurrentielle, une agriculture diversifiée et un secteur tertiaire développé, en tant qu’alternative réelle et durable pour sortir de la dépendance excessive aux hydrocarbures. Il avait insisté à ce propos sur la nécessité d’œuvrer davantage à l’augmentation de la production nationale dans les secteurs public et privé, et préserver les postes d’emploi dans les différents secteurs économiques et industriels, à la lumière de l’amélioration notable de la situation sanitaire, qui est à même d’impulser la dynamique économique, notamment dans les domaines en lien avec le quotidien du citoyen.

Le chef de l’Etat avait aussi appelé à poursuivre l’amélioration, le développement et la diversification de la production agricole afin d’englober les produits actuellement importés, tout en insistant sur l’impératif d’éradiquer toutes les formes de bureaucratie et les lentes procédures qui entravent l’économie nationale et accélérer la numérisation, notamment du secteur de la finance, et en particulier les Domaines, les impôts et les Douanes afin de parvenir à la transparence de toutes les transactions.

Ces nouvelles directives s’inscrivent en droite ligne avec celles déjà données auparavant par le chef de l’Etat en ce qui concerne le plan de relance économique, lequel avait fait l’objet d’une large concertation entre les membres du gouvernement et les partenaires économiques et sociaux. Les conclusions et recommandations issues de cette rencontre ont fait l’objet d’une consolidation, en tenant compte des directives du président de la République, émises lors des différentes réunions du Conseil des ministres, tout en fixant les urgences et les échéances. M. Djerad avait affirmé que la consécration du nouveau Plan de relance économique permettra de venir à bout des situations d’«impasse» qui perdurent, relevant que ce plan devra préserver le caractère social de l’Etat. Il avait assuré que les délais de mise en œuvre du nouveau plan seront fixés selon les priorités, les coûts nécessaires, les incidences, les acquis, les risques et les difficultés liées à sa mise en œuvre, et ce, à travers la prise de mesures urgentes à des effets immédiates.

Ces décisions seront exécutées de manière urgente et sans plus tarder avant la fin de l’année en cours, a-t-il expliqué, ajoutant que lesdites décisions devront venir à bout des situations d’impasse qui perdurent. Ces réformes doivent inclure des mécanismes anticipatifs efficaces en vue de la prise en charge des effets secondaires potentiels devant résulter de ces mesures, notamment en ce qui concerne le pouvoir d’achat des citoyens, a-t-il insisté. Les réformes et les stratégies de développement à moyen terme (avant fin 2024) portent sur la mise en œuvre et le parachèvement des opérations de transition nécessaire.

M. Djerad a affirmé que le plan en question devra préserver le caractère social de l’Etat et le pouvoir d’achat des citoyens notamment les catégories les plus vulnérables. Rappelant que le Président Tebboune avait tracé les contours du Plan de relance économique et défini son cadre basé sur «l’égalité des chances pour tous», le Premier ministre a souligné que ledit plan est axé sur «le renforcement de la primauté de la loi, l’égalité des chances, la participation dans l’élaboration des politiques, la réalisation de la viabilité financière, le renforcement des entreprises et l’augmentation du niveau de l’enseignement». Le nouveau Plan s’articule autour du renforcement du rôle du secteur privé et de la société civile pour contribuer au processus de développement, sur la base de l’engagement vis-à-vis des valeurs du travail et de dévouement.

Le plan est basé également sur la substitution des produits fabriqués localement à ceux industrialisés, afin de mettre un terme à l’épuisement des réserves de change, le développement du tissu des entreprises nationales en accordant un intérêt particulier aux PME, notamment les micro-entreprises et les start-up et la valorisation des capacités humaines créatives et innovatrices y compris celles résidant à l’étranger. Le Plan prévoit, également, la révision de la règle 49/51 et l’annulation du Droit de préemption en le remplaçant par la dérogation préalable du gouvernement. Le Premier ministre a souligné la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de l’opération de la transition énergétique et environnementale, en œuvrant à la promotion de l’industrie de transformation des produits énergétiques. Au volet fiscal, le gouvernement a mis la lumière sur les différentes reformes à réaliser, à l’instar de la réhabilitation du service public, l’élargissement de la base fiscale, la mobilisation des ressources et la numérisation de l’administration fiscale, ce qui permettra de lutter efficacement contre la fraude fiscale, ajout le Premier ministre. Dans le même cadre, il a indiqué que la question du foncier industriel, qui constitue l’une des plus importantes entraves auxquelles font face les investisseurs, sera résolue dans l’objectif de rationaliser le déploiement régional du développement industriel et l’exploitation du foncier économique.

Par ailleurs, un intérêt particulier devra toujours être accordé au développement agricole et rural et aux industries alimentaires, outre à la valorisation des ressources halieutiques dans le souci de garantir la sécurité alimentaire. Il s’agit également de développer une véritable industrie pharmaceutique afin de garantir la couverture des besoins des citoyens en matière de médicaments efficaces de qualité. Le Premier ministre a fait savoir qu’il sera procédé, en outre, à la promotion et au renforcement des activités économiques à forte valeur technologique basées sur le savoir, au soutien aux petites entreprises, l’encouragement des start-up dirigées par les jeunes diplômés et la promotion du rôle du secteur du BTP, au vu de son rôle prépondérant dans le renforcement du développement économique et la résorption du chômage.

M. Djerad a réitéré l’engagement du gouvernement à œuvrer à l’amélioration du climat d’affaires, et ce, à travers la facilitation des procédures relatives à la création d’entreprises, l’accès au foncier, aux crédits et aux services publics de qualité et la réforme et la modernisation du système bancaire constituant une pierre angulaire de la réussite de toute réforme économique, outre la modernisation de l’administration et la lutte contre la bureaucratie. Parmi les autres objectifs du plan de relance, le Premier ministre a fait état de l’examen des règles de défense commerciale à travers la révision des accords économiques et commerciaux «préjudiciables au pays» et la réorientation de l’appareil diplomatique au service des intérêts économiques et de développement vitaux du pays devant renforcer la création d’une agence de coopération et de développement à même d’améliorer les conditions d’accès des opérateurs algériens aux marchés internationaux, notamment africains, outre l’attraction des investissements étrangers et la promotion du marché algérien.