Saisissant l’opportunité du dernier Conseil des ministres, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné la rupture avec les pratiques du passé, étant donné que les citoyens attendent la concrétisation des promesses auxquelles il s’est engagé afin de constater le changement dans leur quotidien.
Cela exige la nécessité de procéder à une refondation de l’Etat et de ses institutions, sur des bases saines et à un redressement économique, social et culturel qui garantira une vie décente pour chaque algérien dans un climat de paix et de sérénité.
La réalisation de ces objectifs requiert, selon le chef de l’Etat, la mobilisation et la détermination de tous et la prise de conscience de chacun sur les enjeux et les défis que «nous devons ensemble relever». Le président de la République a également appelé les membres du gouvernement à garder toujours à l’esprit l’impératif de la concrétisation de ces objectifs, précisant que désormais l’exercice des missions et attributions «sera évalué et apprécié à l’aune de la responsabilité et de la recevabilité qui s’y attachent en tenant compte, essentiellement, du niveau de prise en charge réelle des besoins et préoccupations exprimées par les citoyens en général et par les opérateurs économiques et sociaux, en particulier». En effet, il est essentiel, pour la crédibilité de l’Etat et des institutions publiques que les engagements pris soient honorés car c’est la condition sine qua non du rétablissement du lien de confiance entre l’Etat et le citoyen. Le Président Tebboune a également exhorté le gouvernement à accélérer le processus d’élaboration du plan d’action, en veillant à assurer la cohérence d’ensemble des actions de l’exécutif. Poursuivant ses orientations, le chef de l’Etat a insisté sur l’impératif de hiérarchiser les priorités en fonction de nos capacités financières et matérielles en établissant un calendrier précis de mise en œuvre. Il a également mis l’accent sur l’impératif de veiller à la concrétisation de l’ensemble des engagements pris afin de rétablir la confiance de notre peuple envers ses dirigeants, en privilégiant, pour cela, une démarche pragmatique fondée sur la concertation, la franchise, la transparence et la rigueur et orientée exclusivement vers la réalisation de l’intérêt général. Le président de la République a, notamment, déclaré que cette démarche doit s’appuyer sur «notre détermination à opérer une véritable rupture avec les pratiques du passé et promouvoir de nouveaux modes de gouvernance à la mesure des espérances de notre peuple». «C’est de la concrétisation de nos engagements que dépendent le recouvrement de la confiance du citoyen dans ses institutions, son adhésion aux actions et sa contribution pleine et sincère à la réalisation de nos programmes de développement», a encore relevé le chef de l’État. À travers son programme, Tebboune prône une nouvelle politique de développement hors hydrocarbures, la substitution des produits importés par d’autres locaux en vue de préserver les réserves de change, la promotion des start-up et le renforcement du rôle économique des collectivités locales dans le développement et la diversification de l’économie nationale. Une amélioration du climat des affaires, l’encouragement de l’investissement, notamment extérieur direct sont aussi prévus dans ce programme. Le chef de l’Etat avait, d’autre part, relevé que l’Algérie avait besoin en cette période délicate de classer ses priorités pour éviter des lendemains incertains, assurant que l’Etat «sera à l’écoute des aspirations profondes et légitimes de notre peuple au changement radical du mode de gouvernance et à l’avènement d’une nouvelle ère, fondée sur le respect des principes de la démocratie, de l’Etat de droit, de la justice sociale et Droits de l’Homme». Il avait également souligné que la situation que traverse le pays «nous interpelle, plus que jamais, à parfaire notre gouvernance pour corriger les points faibles de notre pays, réunir les conditions nécessaires à la relance de la croissance économique, au développement de notre pays et à la consolidation de sa place dans le concert des Nations ». Dans l’objectif de relever ces défis, «nous devons dépasser, le plus vite possible, la situation politique actuelle pour entamer l’examen des questions essentielles pour le pays, à travers l’adoption d’une stratégie globale fondée sur une vision politique claire à même de rétablir la confiance du peuple en son Etat et assurer sa mobilisation (peuple) afin de garantir sa stabilité et son avenir», a-t-il estimé, soulignant que cette stratégie vise à «restaurer l’autorité de l’Etat, à travers la poursuite de la lutte contre la corruption, la politique d’impunité et les pratiques relatives à la distribution anarchique des recettes pétrolières». Il avait, en outre, mis l’accent sur l’impérative relance du développement économique à travers de grands projets et infrastructures de base, en sus de l’encouragement de l’investissement productif, la diversification du tissu industriel à travers la promotion des petites et moyennes entreprises (PME) et de l’activité économique créatrice de postes d’emploi. Dans cette perspective, Tebboune a souligné que l’Algérie avait besoin d’établir des priorités. Parmi les points figurant sur sa feuille de route, le président de la République a cité la lutte contre la corruption et l’esprit de distribution anarchique de la rente. Rappelant ses engagements contractés durant la campagne électorale, le président de la République a mis l’accent sur un amendement de la Constitution dont les principaux contours porteront sur la limitation du renouvellement du mandat présidentiel à une seule fois, la réduction des prérogatives du Président pour prévenir les dérives autocratiques, la séparation et l’équilibre des pouvoirs et la consécration de la protection des Droits de l’Homme, des libertés individuelles, collectives, de la presse et de manifestation.
- Benslimane