Prise en charge du cancer : Le Pr Zitouni déplore le manque d’ »informations fiables »

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 Le Coordonnateur national du Plan Cancer, Messaoud  Zitouni, a déploré, le « manque en matière d’informations  fiables » s’agissant de la prise en charge du cancer en Algérie, préconisant  une « base de données nationale » s’agissant des aspects thérapeutique et de  prévention de la maladie.

« Les registres du cancer sont très efficaces mais ne comportent pas encore  toutes les solutions aux problèmes. Lorsqu’on veut analyser les résultats  aussi bien sur le plan thérapeutique que de la prévention de la maladie,  nous ne disposons pas d’informations fiables », a déclaré le Pr Zitouni, à  l’ouverture des travaux de la rencontre d’information sur les avancées en  matière de dépistage du cancer en Algérie. Une rencontre est organisée par le ministère de la Santé, de la Population  et de la Réforme hospitalière, à l’occasion d’ »Octobre Rose », le mois  mondialement dédié à la sensibilisation et de prévention du cancer du sein,  en collaboration avec l’association El Amel-CPMC (Centre Pierre et Marie  Curie d’Alger) d’aide aux cancéreux. Revenant sur les principaux axes du Plan cancer quinquennal (2015-2019),  le Pr Zitouni a ainsi préconisé la mise en place d’un « système de  déclarations fiable » des décès, lequel est indispensable pour tout registre  du cancer : « Lorsque nous sommes dans un programme national de santé, il  faut une base de données nationale. Il n’est pas normal que, le plus  souvent, nous nous rabattions sur des chiffres qui nous viennent de  l’étranger », a-t-il commenté. Pour le spécialiste, le diagnostic précoce reste l’action de « priorité  absolue » à entreprendre afin de prévenir tout type de cancer, dont celui du  sein, et d’en réduire le taux de mortalité, notant que « depuis 1962, le  dépistage a été au cœur des politiques nationales de santé, insistant sur  la nécessité de « la prise en charge du circuit du malade ». A commencer, a-t-il explicité, par un diagnostic qui se fasse de manière  « organisée, rigoureuse et rationnelle », ce pourquoi le Plan Cancer est  « centré » sur le malade, a-t-il rappelé, avant de souligner que la mise en  oeuvre de celui-ci « nécessite une stratégie aussi bien planifiée que le plan  lui-même, lequel a besoin d’être géré par les professionnels du terrain qui  connaissent complexité des enjeux ». De son côté, le Pr Salah Eddine Bendib, chef de service de Radiologie au  CPMC, a affirmé que le dépistage du cancer du sein permet, en moyenne,  d’éviter 30 % de cas alors que le diagnostic précoce en réduit 50 % le taux  de mortalité, insistant sur la prise en charge « pluridisciplinaire » des  cancéreux, laquelle doit inclure le généraliste, l’oncologue, le  radiologiste, etc . Revenant sur l’état des lieux de la prise en charge du cancer du sein, à  travers le Programme national de dépistage, le spécialiste a notamment  relevé la mise en place d’un cahier des charges supposant un protocole  d’exploration, la formation spécifique des radiologistes et autres  intervenants ainsi que l’établissement de critères d’accréditation des  centres de dépistage. « Ce programme national ne peut réussir sans le Plan Cancer et le Systéme  national de santé auxquels il est étroitement lié », a-t-il conclu avant de  rappeler l’audit effectué dans les zones pilotes de dépistage du cancer du  sein à Biskra, Laghouat, Tipaza, Tlemcen, etc. De son côté, le Pr Bouzbid, du CHU d’Annaba, a assuré qu’une meilleure  hygiène de vie fera éviter 40 % des cas de cancer, tous types confondus,  qu’une vaccination en réduit 1/4 des cas alors qu’une prise en charge  thérapeutique « correcte » aboutit à 1/3 des cas de guérisons. Abordant le rôle de la société civile dans le domaine de la prise en  charge du cancer du sein, la présidente de l’association El Amel-CPMC,  Hamida Ketab s’est félicitée de « l’accompagnement », depuis 20 ans, des  patientes, dont le nombre ne cesse d’évoluer, de même que les actions  entreprises sur le plan du dépistage et de la prévention.

Y.I