Le président du Syndicat national des magistrats (SNM), Issaâd Mabrouk a affirmé, hier, à Koléa (Tipasa), la nécessité de lutter «sans merci» contre la corruption, le peuple étant appelé à exercer «sa légitimité à travers des élections régulières« Intervenant à l’ouverture des travaux de la 1re session ordinaire du SNM à l’Ecole supérieure de la Magistrature de Koléa, Mabrouk a précisé que «cette rencontre offre l’opportunité de débattre du sujet de la corruption et de la loi relatifs à lutter contre la corruption N° 06-01 dont les dispositions focalisent plutôt sur la prévention que sur le volet coercitif».
«Il faudra mener une lutte sans merci contre la corruption, pas seulement dans le cadre de compagnes conjoncturelles ou de conflit d’intérêts», a-t-il soutenu. Pour Mabrouk, le magistrat «est tout autant impliqué dans la vie sociopolitique et émet des verdicts au nom du peuple». Cependant «la justesse des verdicts requiert une adaptation de la légitimité constitutionnelle et juridique à une légitimé tout aussi importante : la légitimité populaire, le peuple étant la source de tout pouvoir, conformé- ment à l’article 7 de la Constitution». Dans ce sens, il a souligné que le pouvoir du peuple, conformément à l’article 7 de la Constitution, «doit être consacré par des élections régulières», ajoutant que l’indépendance «tant escomptée» de la justice «exige des magistrats une conviction qu’ils sont souverains dans leurs décisions et verdicts, loin de toute influence étrangère quelle qu’en soit la source». «Par le passé, le secteur de la Justice a été marqué par une absence de la volonté politique pour consacrer les principes de séparation des pouvoirs et d’indépendance de la justice», ce qui a impacté les performances des magistrats «devenues volatiles, en fonction des exigences de chaque étape, ce qui a induit une instrumentalisation politique de la justice» et la naissance du phénomène de «Justice de l’ombre», a-t-il ajouté. La 1e session se tient dans une conjoncture «exceptionnelle» que traverse le pays et les magistrats en particulier à travers un Hirak «social historique auquel ont participé les magistrats, avec fierté et courage, partant de leur conviction qu’ils sont enfants de ce peuple», a-t-il dit, soulignant que le magistrat «doit se conformer au principe de légitimité constitutionnelle et juridique pour pré- server les droits et les libertés conformément à ses missions constitutionnelles».