A la veille des élections législatives, on assiste à toutes sortes de tractations au sein des partis astreints à ratisser large pour remporter le maximum de sièges. Aussi, des alliances se font et se défont non sans calculs. Particulièrement au sein de la mouvance islamiste où les «meilleurs ennemis» d’hier sont devenus les alliés du moment et se retrouvent régulièrement autour d’une table pour essayer d’arracher le plus de sièges et constituer un groupe parlementaire solide qui viendrait, pourquoi pas en deuxième position. Il faut reconnaître que les islamistes sont des redoutables stratèges quand il s’agit de faire front commun avec comme seul objectif la prise du pouvoir, tout le pouvoir. Alors pour un instant, les grandes divergences se taisent et toute velléité de leadership est mise en veilleuse jusqu’aux résultats finaux quand il faudra élire (ou désigner) le chef de groupe parlementaire. Car, ne nous y trompons pas, le Parlement n’est pas une fin en soi pour les islamistes, mais une simple étape, un tremplin pour la consécration finale. Le véritable dessein demeure l’édification d’un Etat islamique sur le modèle turc et des leaders algériens dits modérés n’ont jamais caché l’admiration qu’ils vouent à Erdogan. Quant aux autres, ils émargent au salafisme tendance wahhabisme. Pour dire qu’il ne faut pas se faire d’illusions sur les intentions démocratiques des islamistes et il faut leur reconnaître le fait de se révéler de fins stratèges quand il faut s’unir pour générer le maximum de dividendes comme c’est le cas présentement à la veille de ces élections. Contrairement aux démocrates qui comme de coutume, se présentent en rangs dispersés à chaque élection pour d’évidents problèmes de leadership illustrés par de vieilles rivalités jamais dépassées. Cette configuration idéologique trace déjà les contours de la future assemblée, avec les partis classiques que sont le FLN et le RND qui raflent la mise, les islamistes comme outsiders et les strapontins pour les démocrates. Comme toujours