Désignation de Youssef Chahed nouveau chef de gouvernement tunisien: Les grands défis de l’heure, l’emploi et l’éducation de la jeunesse

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C’est au ministre des Affaires locales du gouvernement sortant, Youssef Chahed, que le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, a confié la mission hier de former un cabinet d’union nationale. Il vient des rangs de Nidaa Tounès, le même parti que B. C. Essebsi. Le nouveau chef du gouvernement Youssef Chahed dispose de trente jours pour former la nouvelle équipe.

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a désigné, officiellement hier Youssef Chahed nouveau chef de gouvernement, a rapporté l’agence de presse tunisienne (TAP). Chargé officiellement de former un gouvernement d’union nationale, le ministre des Collectivités locales dans le gouvernement de gestion des affaires courantes de Habib Essid, Youssef Chahed, 40 ans, a maintenant 30 jours pour former une nouvelle équipe. «J’ai rencontré aujourd’hui le président de la République qui m’a chargé de former le gouvernement d’union nationale», a déclaré Y. Chahed à la presse au palais présidentiel où il a reçu sa lettre d’accréditation.

La désignation de Y. Chahed, membre de la direction de Nida Tounes et ancien président de la Commission de la réconciliation au sein du même parti, intervient après que le Parlement eut retiré samedi dernier sa confiance au chef du gouvernement Habib Essid, tout juste 18 mois après sa nomination.

Béji Caïd Essebsi n’a pas attendu l’expiration du délai de dix jours que lui confère la Constitution pour révéler l’identité de la personnalité qu’il désire voir conduire et former le gouvenement d’union nationale que tous les Tunisiens attendent pour fin août au plus tard. L’annonce-suggestion a été faite lundi soir, par le chef de l’Etat à l’occasion du lancement des consultations sur le profil du prochain chef du gouvernement d’union nationale. Le Président Essebsi a déjà annoncé le 2 juin qu’il était en faveur d’un gouvernement d’union nationale.

Ministre des Affaires locales au gouvernement du deuxième gouvernement de Essid, Youssef Chahed a été nommé chef du gouvernement national par le président de la République, Béji Caid Essebsi. Youssef Chahed est le plus jeune Premier ministre de l’histoire de la Tunisie, âgé de 41 ans, il est sorti major de promotion de l’Institut national agronomique de Tunisie (INAT) avant d’obtenir un diplôme d’études approfondies (DEA) en économie de l’environnement et ressources naturelles à Paris et d’enchaîner un doctorat en agroéconomie.

Youssef Chahed né le 18 septembre 1975 à Tunis. Il est ministre des Collectivités locales dans le gouvernement Essid depuis 2016. Il avait occupé les fonctions de secrétaire d’Etat à la Pêche en février 2015.

Il a obtenu en 2003 un doctorat d’Etat en agroéconomie à l’Institut national agronomique Paris-Grignon en France après avoir obtenu en 1999 un diplôme d’études approfondies (DEA) en économie de l’environnement et ressources naturelles.

De 2003 à 2014, Youssef Chahed a travaillé comme expert international en agriculture et en politiques agricoles, auprès d’institutions internationales comme l’Union européenne et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Il s’est spécialisé depuis 2003 dans le suivi des politiques agricoles en Tunisie et au Maroc en coordination avec les ministères de l’Agriculture des deux pays.

Il a mis en place des politiques de coopération en matière de sécurité alimentaire et de développement du partenariat agricole entre la Tunisie et les Etats-Unis.

Au niveau universitaire, il a travaillé comme professeur assistant à l’université de Rennes 1 en France de 2002 à 2003 et professeur de 2003 à 2009 en agroéconomie à l’Institut supérieur d’agriculture en France. Youssef Chahed a été également professeur visiteur dans de nombreuses universités dans le monde, comme à Tokyo ou à São Paulo et compte plusieurs publications et contributions dans des manifestations scientifiques mondiales.

Youssef Chahed est marié et père d’une fille. Au plan politique

Entamant sa carrière politique après la révolution du 14 janvier 2011, il a été l’un des fondateurs du Parti républicain (Al-Joumhouri) en 2012 et membre de son bureau politique. Rejoignant le mouvement Nidaa Tounes en 2013, Chahed est devenu membre du bureau exécutif chargé du programme politique de la campagne électorale présidentielle en 2014. Il a été président de la commission des 13 membres de Nidaa Tounes désignée en novembre 2015 par le président de la République, fondateur du parti pour mettre fin à la crise qui avait secoué le parti et préparer son premier congrès.

S’ensuit une carrière d’universitaire puis d’expert international en politiques agricoles auprès de différentes institutions à l’instar de département de l’Agriculture des États-Unis et la Commission européenne.

Sa carrière politique commence à Al Joumhouri dont il est l’un des membres fondateurs en avril 2012, avant de rejoindre Nidaa Tounes. Après l’intronisation de Habib Essid, il devient secrétaire d’État chargé de la Pêche, auprès du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Saâd Seddik, avant devenir ministre des Affaires locales sous le gouvernement Essid

Selon une certaine source Youssef Chahed a un lien de parenté avec le président de la République Béji Caïd Essebsi, ce qui lui valu de nombreuses critiques, l’actuel chef du gouvernement tunisien a indiqué en conférence de presse lors de son investiture, ne pas avoir de liens de parenté directs avec la présidence de la République, «le gendre du président est le frère de l’épouse de l’oncle de Youssef Chahed», porte-parole de la présidence de la République.

Réaction de la classe politique

Depuis la désignation du nouveau chef du gouvernement tunisien, on relève quelques premières réactions de la casse politique tunisienne celle de Abada Kefi, un des dirigeants du parti Machrouu Tounes, qui a réitéré la position du leader du parti, soulignant qu’il «émet des réserves sur la proposition de désignation de Youssef Chahed au poste de chef du gouvernement». «Nous estimons qu’il n’est pas l’homme de l’étape d’autant plus que le critère demandé est que le candidat au poste de chef de gouvernement soit une compétence économique et politique ayant une expérience qui le prédispose à diriger (le pays) en cette nouvelle étape», a-t-il ajouté.

Dans une déclaration à la presse hier soir au terme de la réunion du Mouvement Machrouu Tounes, Abada Kefi a ajouté que son parti «respecte bien Youssef Chahed, n’a aucun problème avec sa personne, mais la position du parti est fondée sur la conviction que l’étape exige un chef de gouvernement capable de diriger la période délicate par laquelle passe la Tunisie et qu’il ne soit pas issu des partis».

Il a tenu à souligner d’autre part que «Machrou Tounes n’ambitionne pas d’avoir des portefeuilles au sein du nouveau gouvernement». «La position de notre parti est claire, nous ne ferons pas parti du gouvernement d’autant plus que notre mouvement est en phase de constitution et de préparation pour l’avenir», a-t-il fait valoir. Le dirigeant du parti récemment constitué a ajouté que «les positions du parti et son groupe parlementaire seront clairement définies dès la formation du nouveau gouvernement, s’il est formé sur des critères bien déterminés ou sur des quotas partisans d’autant que la désignation d’un chef de gouvernement issu d’un parti poussera nécessairement les autres partis à demander aussi leur part ».

L’autre dirigeant du parti, Mustapha Ben Ahmed, a estimé également que «la désignation de Youssef Chahed ne peut permettre d’atteindre l’objectif de l’union nationale, fondement de l’initiative du président de la république, d’autant que Youssef Chahed appartient au parti Nida Tounes, pilier de la coalition au pouvoir qui avait soutenu le gouvernement Essid lequel s’est vu retirer la confiance (du parlement)».A propos de cette nomination, des commentaires soulignent que ce lien familial avec le Président de la République ne paraît pas essentiel. Le seul élement positif dans cette nomination est la jeunesse de ce nouveau Premier ministre alors que les problèmes de la jeunesse sont essentiels en Tunisie (l’emploi, l’éducation et les libertés Ceci dit, ce n’est qu’ à l’usage que l’on pourra juger car la jeunesse en soi n’est pas une qualité suffisante.