Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a indiqué hier depuis la capitale égyptienne où il a pris part à la 151ème session de la réunion ministérielle de la ligue arabe, que le candidat Abdelaziz Bouteflika s’est engagé, si le peuple lui renouvelle sa confiance, à mettre en œuvre « une série de réformes importantes qui projetteraient, dans la sérénité, l’Algérie dans une ère nouvelle ».
Le chef de la diplomatie algérienne a tenu à insister particulièrement sur « les garanties constitutionnelles du droit d’expression et d’opinion, y compris à travers des manifestations pacifiques, comme le veut la pratique démocratique dans tout Etat de droit ». Il a également mis en exergue le contexte national marqué par « une stabilité acquise au prix de lourds sacrifices et à laquelle tient le peuple algérien ». « Cette stabilité, a-t-il dit, est à même de permettre la tenue des élections conformément à la Constitution algérienne dans les conditions requises de transparence, de sérénité et de quiétude ». « C’est dans cet esprit qu’intervient le message adressé à la nation par le candidat Abdelaziz Bouteflika, qui s’est engagé, si le peuple lui renouvelle sa confiance, à mettre en œuvre une série de réformes importantes qui projetteraient, dans la sérénité, l’Algérie dans une ère nouvelle », a-t-il ajouté. Pour rappel, dans son message de candidature à l’élection présidentielle, le président Abdelaziz Bouteflika s’est dit « déterminé » en cas de sa réélection à « assumer la responsabilité historique de la concrétisation de l’exigence fondamentale du peuple, c’est-à-dire le changement du système », ajoutant que « dans cet esprit, je prends solennellement devant Dieu, et devant le peuple algérien, plusieurs engagements ». En ce sens, il s’est engagé à organiser « une élection présidentielle anticipée conformément au calendrier arrêté par la conférence nationale indépendante. Je m’engage à ne pas être candidat à cette élection qui assurera ma succession dans des conditions incontestables de sérénité, de liberté et de transparence. La date de cette élection présidentielle anticipée sera fixée par la conférence nationale », a souligné le Président Bouteflika dans son message, qui énuméré six engagements. Il s’est ainsi engagé à tenir « juste après l’élection présidentielle, d’une conférence nationale inclusive et indépendante pour débattre, élaborer et adopter des réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales, devant constituer le socle du nouveau système rénovateur de l’Etat national algérien en harmonie avec les aspirations de notre peuple », de même que « l’élaboration et l’adoption par référendum populaire d’une nouvelle Constitution qui consacrera la naissance de la nouvelle République et du nouveau système algériens ». Le chef de l’Etat a en outre évoqué « la mise en œuvre rapide de politiques publiques garantissant une redistribution des richesses nationales plus juste et plus équitable et l’élimination de la marginalisation et de l’exclusion sociales, y compris le phénomène de la Harga, ainsi qu’une mobilisation nationale effective contre toutes les formes de corruption ». L’autre engagement pris par le Président consiste en « la prise de mesures concrètes pour faire de tous nos jeunes des acteurs et des bénéficiaires prioritaires dans la vie publique à tous les niveaux et dans toutes les sphères du développement économique et social », ainsi que « la révision de la loi électorale avec notamment la création d’un mécanisme indépendant d’organisation des élections qui aura la responsabilité exclusive de l’organisation des élections ». S’exprimant sur sa candidature, il a relevé qu' »il y a quelques jours et en réponse aux sollicitations des citoyens, de la classe politique et de la société civile, dans un esprit d’accomplissement d’un devoir ultime au service de notre pays et de notre peuple, j’ai annoncé ma candidature à l’élection présidentielle du mois d’avril prochain », soulignant que l’Algérie « est le plus grand honneur qui m’ait été fait tout au long de ma vie ». « Je vous invite instamment à écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire en faisant de l’échéance électorale du 18 avril prochain l’acte de naissance d’une nouvelle république algérienne à laquelle le peuple algérien aspire », a-t-il souligné. A propos des marches populaires du 22 février et du 1er mars, le Président Bouteflika « a tenu saluer le civisme qui a caractérisé ces marches populaires » ainsi que « le comportement professionnel exemplaire des différents corps de sécurité ». « Je salue aussi l’attitude de tous nos concitoyens qui ont réservé l’expression de leur opinion pour le jour du scrutin à travers les urnes. Je tiens enfin à saluer l’Armée nationale populaire pour sa mobilisation en toutes circonstances dans l’accomplissement de ses missions constitutionnelles », a-t-il ajouté, affirmant qu’il reste « à l’écoute de toutes les opinions qui s’expriment dans notre société ». « Je fais le serment que je ne laisserai aucune force, politique ou économique, détourner le destin et les richesses de notre nation au profit d’intérêts personnels ou de groupes occultes », s’est en outre engagé le Président. « J’ai écouté et entendu le cri du cœur des manifestants et en particulier des milliers de jeunes qui m’ont interpellé sur l’avenir de notre patrie. Ces jeunes dont beaucoup ont l’âge porteur de dignité et de générosité que j’avais au moment où j’ai rejoint les rangs de la glorieuse Armée de libération nationale, ont exprimé une inquiétude compréhensible face aux incertitudes qui les animent ». « J’ai le devoir et la volonté d’apaiser les cœurs et les esprits de mes compatriotes. Je le fais également en tant que président de la République pleinement respectueux de la volonté populaire qui m’a accordé l’insigne privilège de me porter à la magistrature suprême. Je le fais enfin en qualité de candidat à la prochaine élection présidentielle, avec conviction », a conclu le Président son message.