Le président sortant Muhammadu Buhari, 76 ans, a été réélu pour un second mandat de quatre ans à la tête du Nigeria, a déclaré mercredi le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), un résultat contesté par le parti d’opposition du principal rival de Buhari.
Buhari est crédité de 56% des voix contre 41% pour son principal rival, Atiku Abubakar, a calculé Reuters à partir des décomptes annoncés préalablement par la CENI. Il a obtenu 15,2 millions de voix contre 11,3 millions pour Atiku. Mais le parti d’Atiku, le Parti démocratique populaire (PDP), a rejeté les résultats et déclaré qu’une procédure judiciaire était un moyen de résoudre le contentieux. Le PDP avait auparavant réclamé un arrêt immédiat de la proclamation des résultats égrenés par la CENI, rejetant des chiffres selon lui « incorrects et inacceptables ». Ces accusations accentuent les tensions liées à ce scrutin présidentiel, d’abord reporté d’une semaine puis marqué par des retards, des problèmes logistiques et des éruptions de violence dans le pays le plus peuplé d’Afrique. S’exprimant mercredi devant ses partisans rassemblés au siège du Congrès de tous les progressistes (APC), Buhari a dit se sentir très honoré d’avoir obtenu un second mandat. Il a promis que son administration allait intensifier ses efforts face aux problèmes sécuritaires et pour relancer l’économie. Les analystes s’attendaient à un duel serré entre Buhari et Atiku, certains doutant de la capacité du président sortant à être réélu alors que le Nigeria connaît une récession et une insurrection islamiste qui a fait des milliers de morts. La participation, basée sur les bulletins valides, est de 33,2%, en baisse par rapport au précédent scrutin présidentiel en 2015 (44%). Une photo postée mardi soir sur Twitter montrait le président Buhari souriant et entouré de son équipe de campagne qui l’applaudit. « J’ai rencontré les membres de notre équipe qui travaillent dur, dont beaucoup de jeunes, et j’ai été informé de la performance de notre parti jusqu’ici à l’élection présidentielle. Je suis très fier de ce que nous avons accompli », peut-on lire dans ce tweet présidentiel. Le candidat arrivé en tête est déclaré vainqueur dès lors qu’il a rassemblé au moins un quart des voix dans deux tiers des 36 Etats du pays ainsi que dans la capitale, Abuja. Buhari a recueilli suffisamment de suffrages pour répondre à ces deux critères. Ancien chef de la junte militaire élu en 2015 face au chef de l’Etat sortant Goodluck Jonathan, Buhari a promis de lutter contre la corruption et de rénover les infrastructures routières et ferroviaires du pays. Le Nigeria, première puissance économique africaine et principal pays producteur de pétrole du continent, est rongé depuis des décennies par la corruption et l’insécurité, notamment liée à la présence des islamistes de Boko Haram.