32e sommet de l’UA à Addis-Abeba: Guterres salue un «vent d’espoir» en Afrique

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La 32e session ordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine (UA), s’ouvre, aujourd’hui, à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, en présence des chefs d’Etat et de gouvernement des 55 pays membres de l’Union africaine (UA).

Les travaux de la session prendront fin, demain.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a salué, hier, Addis-Abeba, les accords de paix et la tenue de scrutins apaisés dans des pays africains, affirmant que cette «série d’élections pacifiques et de trêves font souffler un vent d’espoir en Afrique. Dans le domaine du développement en Afrique des «avancées notables» ont été enregistrées en 2018. A cette occasion, le président tchadien, Idriss Deby Itno, président du Forum des chefs d’Etat et de gouvernement du MAEP, s’est engagé à «tout mettre en oeuvre pour concrétiser les objectifs que s’est fixé le MAEP». Il a fait part «des priorités à mettre en œuvre en vue de renforcer notre mécanisme d’auto-évaluation de la bonne gouvernance dans nos pays respectifs et plus généralement sur l’ensemble de notre continent». Lors de cette session, deux pays, en l’occurrence le Botswana et la Gambie, ont adhéré au MAEP, ce qui porte le nombre d’adhérents à cette instance à 39 pays membres. Créé en 2003, le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs est un dispositif de contrôle visant à favoriser la bonne gouvernance en Afrique. Il s’est avéré utile à la réalisation des priorités du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), actuellement transformé en Agence de développement de l’Union africaine, et des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il s’agit d’un instrument établi d’un commun accord, auquel les Etats membres de l’Union africaine adhèrent volontairement en vue de favoriser l’adoption de mesures, normes et pratiques conduisant à la stabilité politique, à la croissance économique, au développement durable et à l’accélération du processus d’intégration économique régionale. Cet objectif est atteint avec l’échange d’expériences et le renforcement des bonnes pratiques, y compris l’identification des lacunes et, pour les pays participants, l’évaluation des capacités à renforcer. Ce Mécanisme favorise le partage et l’apprentissage réciproques, grâce à un dialogue constructif et à la persuasion. L’évaluation du MAEP est menée dans le cadre des valeurs, codes et normes établis d’un commun accord et inscrits dans la déclaration de l’Union africaine sur la démocratie, la gouvernance politique et économique et la gestion des entreprises dans les quatre domaines essentiels. Il s’agit de la démocratie et la gouvernance politique, la gestion et la gouvernance économiques, la gestion des entreprises et le développement socio-économique.

Des «avancées notables» dans le développement de l’Afrique en 2018 (NEPAD) 

Dans le domaine du développement en Afrique des «avancées notables» ont été enregistrées en 2018, une année marquée par une «accélération spectaculaire» des perspectives de l’intégration à l’échelle du continent africain, a affirmé, hier, à Addis-Abeba Ibrahim AssaneMayaki, secrétaire exécutif de l’agence de développement de l’Union africaine (ADUA/NEPAD). «L’année 2018 a permis de réaliser des avancées remarquables pour le développement de l’Afrique et, implicitement, pour l’Agence de développement de l’Union africaine (ADUA), qui a remplacé le NEPAD», a indiqué Mayaki lors d’un point de presse consacré au bilan annuel du NEPAD, tenu en marge du 32e sommet de l’UA prévu, aujourd’hui et demain. Il a relevé également une «accélération spectaculaire» des perspectives de l’intégration à l’échelle du continent africain en 2018. «Des jalons décisifs ont été posés et des étapes irréversibles ont été franchies concernant deux des objectifs phares de I’Agenda 2063 de l’UA, à savoir la création d’une zone de libre-échange à l’échelle continentale et celle d’un marché unique du transport aérien», s’est-il félicité. Il a estimé que la zone de libre-échange continentale, entérinée par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA lors du sommet extraordinaire de Kigali (mars 2018) «ouvre des perspectives nouvelles à l’intégration régionale». «Aux termes de cet accord, qui devra être ratifié par 22 Etats signataires pour entrer en vigueur, les droits de douane frappant les échanges intra-africains seront progressivement éliminés, ce qui permettra aux entreprises africaines de négocier plus facilement sur le continent et de répondre aux demandes d’un marché en pleine croissance», a-t-il expliqué. Les estimations de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) indiquent que la ZLEC «pourrait accroître le commerce intra-africain de 52,3%, une proportion qui pourrait doubler si les obstacles non-tarifaires étaient également réduits», a-t-il estimé, ajoutant que les exportations industrielles africaines devraient bénéficier le plus de la ZLEC, qui, une fois réalisée, «deviendra la plus importante zone de libre-échange continentale de la planète, au regard de la population concernée par le traité». Pour ce qui est du marché unique du transport aérien, lancé en 2018 par la Commission de l’UA, cette initiative marque une «importante étape pour accroitre sa mise en oeuvre, a-t-il relevé, rappelant que «80% du trafic aérien en Afrique est encore assuré par des compagnies étrangères». La libéralisation de l’accès au marché entre Etats africains, le libre exercice des droits de trafic et la libéralisation des fréquences «doit permettre de contribuer à l’intégration et à la croissance socio-économique du continent», a-t-il indiqué, estimant que ses bénéfices escomptés dans les domaines du commerce, du tourisme, des investissements transfrontaliers dans les industries de production et de services «à 300 000 emplois directs et des millions d’emplois indirects».

10 mégaprojets, dont l’autoroute transsaharienne Alger-Lagos, le câble en fibre optique transsaharien

Il a relevé, en outre, que des «progrès tangibles» ayant permis de répondre aux impératifs prioritaires en matière de développement des pays membres ont été réalisés». Il s’agit de l’initiative présidentielle des champions des infrastructures, visant à développer 10 mégaprojets, dont l’autoroute transsaharienne Alger-Lagos, le câble en fibre optique transsaharien interconnectant l’Algérie au Nigeria, via le Niger, ainsi que le gazoduc transsaharien reliant l’Algérie au Nigeria. D’autres projets touchant divers domaines visant la satisfaction des besoins humains fondamentaux, dont l’éducation, la santé, l’assainissement, la sécurité alimentaire, le logement, l’eau potable et l’énergie sont en bonne voie de concrétisation. Mayanki a souligné que «certaines décisions et des actions décisives et parfois désagréables (à court terme) doivent être prises», reconnaissant, toutefois, que «plusieurs de ces décisions et actions ont peu de chances de recevoir un large soutien international». C’est donc la raison principale qui fait que l’Afrique, des individus aux dirigeants aux niveaux national, régional et continental, doit promouvoir et défendre un nouveau discours sur son propre développement, avec l’engagement de mettre ses propres ressources matérielles et sociales à la disposition de ce développement», a-t-il dit, tout en estimant que «la tâche n’est pas impossible».

Guterres salue un «vent d’espoir» en Afrique

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a salué, hier, à Addis-Abeba les accords de paix et la tenue de scrutins apaisés dans des pays africains, affirmant que cette «série d’élections pacifiques et de trêves font souffler un vent d’espoir en Afrique», ont rapporté des médias locaux. «C’est un moment où un vent d’espoir souffle à travers l’Afrique. Nous avons vu une réconciliation entre l’Ethiopie et l’Erythrée, nous avons vu des accords de paix (…) au Soudan du Sud et en République centrafricaine», a souligné Guterres à la veille de sa participation au sommet de l’Union africaine dans la capitale éthiopienne. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé, hier, à des efforts internationaux plus coordonnés pour lutter contre le changement climatique, en soulignant que «La communauté internationale a besoin d’une plus grande volonté politique pour prendre des mesures d’atténuation, d’adaptation et de financement de la lutte contre le changement climatique», Première réunion du mécanisme africain sur le Sahara occidental par ailleurs, le mécanisme africain sur le Sahara occidental a tenu, hier, à la capitale éthiopienne, sa réunion constitutive au niveau des présidents afin de procéder à l’examen de la question sahraouie et la mise en place d’une conception permettant à l’ONU de parvenir à une solution à ce conflit. L’Union africaine (UA) a décidé de tenir la première réunion du mécanisme africain sur le Sahara occidental, connu politiquement sous l’appelation «la Troïka africaine» créée par l’UA en vertu de sa décision adoptée lors de la 31e session ordinaire de la conférence des chef d’Etats et gouvernements de de l’union africaine tenue dernièrement à Nouakchott», a-t-on annoncé, vendredi, à Addis-Abeba. L’UA vise, à travers ce mécanisme, d’accorder davantage d’importance à cette question qui perdure et à «contribuer efficacement à une solution pacifique, juste et permanente du conflit sahraoui garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination». L’UA envisage l’activation de la troïka pour «couronner les efforts de l’ONU en vue de parvenir à une solution rapide», ont affirmé des sources de l’UA, ajoutant que ce mécanisme activera le rôle de l’émissaire africain au Sahara occidental, Joachim Chissano, parallèlement aux efforts consentis par l’émissaire onusien, Horst Kohler. Ce mécanisme a été approuvé suite au rapport sur la question du Sahara occidental élaboré par le président de la commission de l’UA, Moussa FakiMahamat, dans le cadre de la mise en œuvre de la décision 653 de la 29e session de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA tenu en juillet 2017 dans lequel il indique que le Sahara occidental et le Maroc sont appelés à reprendre les négociations sous le parrainage du secrétaire général de l’ONU.

Ouyahia au 28e Sommet du Forum du MAEP

Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a pris part à la 28e session du Forum des chefs d’Etat et de gouvernement du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), dont les travaux ont débuté samedi à Addis-Abeba (Ethiopie) représentant officiel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aux travaux du 32e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine.

Synthèse Ahsene Saaid /Ag.