Une cinquantaine de villageois nigérians partis chercher du bois de chauffe près de la frontière entre le Nigeria et le Cameroun, ont été enlevés par des membres présumés de Boko Haram le week-end dernier, ont indiqué, jeudi, des sources sécuritaires.
Samedi dernier, «les hommes ont été rassemblés et emmenés par les insurgés de Boko Haram et on n’a plus jamais entendu parler d’eux», a déclaré Umar Kachalla un chef local de la milice civile qui combat Boko Haram aux côtés de l’armée cité par l’AFP. «Deux (villageois) ont pu s’échapper et ont annoncé la nouvelle, une fois de retour chez eux», a-t-il ajouté, suspectant que les villageois aient été kidnappés. «Nous n’avons pas un nombre précis de ceux qui ont été pris, mais généralement, les bûcherons se déplacent par groupe de plus de 50 hommes», a déclaré Kachalla. Les villageois ont été encouragés à retourner chercher du bois dans la forêt de Wulgo et la brousse autour de Gamboru, après que l’armée et les milices aient affirmé avoir délogé les terroristes de la région, a rapporté de son côté Shehu Mada, un autre membre des milices. En octobre dernier, ses troupes ont délogé les insurgés de la ville voisine de Wulgo et de ses environs, après des attaques incessantes, notamment, contre des bûcherons, régulièrement suspectés de relayer des informations sur les mouvements des terroristes. «Nous pensons que le nombre des personnes enlevées dépasse les 50», a affirmé de son côté Babagana Musa, un habitant de Gamboru. Le réseau téléphonique est quasiment inexistant dans cette zone, dévastée par plus de 9 années de conflit, ce qui explique l’annonce tardive de cette nouvelle attaque. En avril, 18 coupeurs de bois ont été abattus par Boko Haram à 15 km de Gamboru. En janvier, 31 d’entre eux ont disparu dont 10 ont été tués. Malgré les affirmations répétées du gouvernement, selon lesquelles Boko Haram est sur le point d’être vaincu, le groupe a récemment intensifié ses attaques contre des cibles civiles et militaires, causant de lourdes pertes. Plus de 100 militaires ont été tués ou sont portés disparus depuis ces dernières semaines dans des attaques répétées du groupe. Plus de 27 000 personnes ont perdu la vie depuis le début de l’insurrection en 2009 et 1,8 million de personnes ne peuvent toujours pas regagner leurs foyers.