Augmenter l’offre en production de poisson (à environ 200 000 tonnes), préserver et protéger les stocks et les écosystèmes marins, mener à terme et valoriser les investissements publics et privés consentis pour enfin aboutir à une «politique durable», sont parmi les grands objectifs tracés par l’Etat dans le cadre du développement de la pêche et de l’aquaculture «Aquapêche».
Cette stratégie découlant d’une démarche prospective à l’horizon 2035 vise également à sauvegarder et renforcer la place de l’Algérie dans la pêche méditerranéenne qui est «enjeu régional», et ouvrir des opportunités de développement et de croissance pour les communes et populations du littoral concernés (désenclavement économique). Ainsi, à travers cette stratégie, le gouvernement aspire la mise à niveau des techniques et des normes de production et de consommation» et contribuer à l’émergence de nouvelles activités économiques associées et croisées avec les secteurs valorisant les ressources marines. Ce plan s’inscrit dans la continuité des programmes de développement initiés depuis 1999 et se fonde sur une approche participative élargie aux niveaux local, régional et national, avec la participation des différents partenaires intervenants dans le secteur. Il est élaboré avec l’appui d’organisations internationales à l’image du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), la Fao et l’Organisation des Nations Unies pour le développement Industriel (Onudi). Quant à la mise en œuvre de la stratégie du «Plan Aquapêche», les résultats sont satisfaisants selon le DG de la pêche et de l’aquaculture au ministère de l’Agriculture, Tahar Hammouche. Lors de son intervention au forum d’El Moudjahid, la semaine dernière lors, a fait état de 900 projets d’investissement réalisés sur les 1269 projets prévus pour 2017 dans le cadre du système d’accompagnement à l’investissement productif dans les filières de la pêche et de l’Aquaculture (SAIPA). Ils concernent l’acquisition de petits métiers, l’industrie de pêche, aquaculture, points de vente …), portant le nombre total de projets réalisés à 2200 projets sur 5000 prévues à 2020. Le plan s’articule également sur le développement des pêcheries spécifiques à l’image du thon rouge, le corail, l’espadon… Selon Hamouche, ce secteur méconnu auparavant attire de plus en plus d’investisseurs vu sa rentabilité, ce qui démontre la motivation de plusieurs pays pour venir investir en Algérie à l’instar de la Russie, la Grande-Bretagne et la Tunisie. 283 demandes d’investissement déposées en 2017. Concernant le développement de la pisciculture intégrée à l’agriculture, le nombre d’agriculteurs identifiés en 2017 a atteint 7000. Le nombre de bassins recensés a connu quant à lui une progression de 5000. Il faut noter que la production halieutique en Algérie a connu une progression en 2017 par rapport à 2016. Elle est estimée à108 000 tonnes (pêche traditionnelle) et 4200 tonnes produits d’aquaculture, selon le directeur général de la pêche et de l’aquaculture au ministère de l’Agriculture. Au niveau mondial on enregistre une croissance de l’offre de poisson issu de l’élevage. L’aquaculture repré- sentait seulement 7 % de l’offre en 1974, sa proportion est passée à 26 % en 1994 et à 45 % en 2009 et serait de 62 % en 2030. En Méditerranée, l’aquaculture pèse pour plus de 50 % de la production halieutique en région méditerranéenne. La production aquacole de la région méditerranéenne est concentrée à 95 % dans six pays : l’Égypte, la Grèce, l’Italie, l’Espagne, la France et la Turquie. Sur une consommation totale de 5 millions de tonnes de poisson, 4 millions de tonnes proviennent de l’importation, essentiellement en produits d’aquaculture.