Cités poudrières

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«Territoire, insécurité urbaine et prévention contre le crime». Tel est le thème d’un séminaire organisé à Alger et qui a regroupé les services en charge de l’ordre public ainsi que ministère de l’Habitat. Aussi il a été essentiellement question de ces cités nouvelles qui poussent un peu partout alentours des grandes villes et où les pouvoirs publics relogent des milliers de bénéficiaires. Dans la banlieue d’Alger, on a édifié une cité de 10 000 logements AADL sur un site agricole à côté de Mahelma (Zéralda) une région à vocation agricole, fruitière et viticole. Ainsi ces milliers de logements sont construits dans l’urgence de répondre à une demande très forte. Alors, on «case» la population dans des appartements flambant neufs avec le sentiment du devoir accompli. Pourtant une fois, les habitants installés, ils sont confrontés à une vie monotone et les jeunes particulièrement s’ennuient ferme dans ces immenses cités-dortoirs qui manquent cruellement d’espaces de loisirs tels les stades, les piscines, les centres culturels. A tel point que le ministre de l’Habitat lui-même parle de «Bombes à retardement» tant ces agglomérations sont génératrices de délinquance. D’ailleurs dès l’occupation des lieux, des bagarres entre bandes sont déclenchées pour le contrôle des parkings sauvages et le trafic de drogue, deux domaines qui rapportent gros aux gangs qui les exploitent. Ceux-ci n’ont de raison d’être que parce qu’il existe une clientèle «fidèle» composée de grappes de jeunes qui, dès la nuit tombante, cherchent désespérément à tuer le temps en recourant aux paradis artificiels. Alors ce ne sont pas les marchands qui manquent, organisés par îlots et vendeurs de résine de cannabis et de psychotropes. Il aurait été cependant préférable que ces jeunes se dirigent vers un centre culturel ou sportif pour y gratter de la guitare, pianoter, faire du théâtre, s’entraîner à soulever des haltères… Mais ces espaces n’existent pas et ne sont pas près de l’être.