La mission des maires

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Maintenant que les élus locaux ont bien pris place et que les luttes intestines se sont quelque peu estompées, nous allons assister au retour de la gestion «ordinaire» des communes, c’est-à-dire à cette léthargie spécifique à nos responsables. Tout au plus, s’évertuera-t-on à gérer le journalier, le ramassage des ordures, l’éclairage public (quoique sur ce plan, il y ait à redire), les cantines scolaires qu’on expédie de plus en plus avec des repas froids… Et des réunions à ne plus en finir. Ils sont extrêmement rares les édiles qui prennent leur rôle à cœur et cherchent réellement à laisser des traces de leur mandat. Aussi, quand on évoque le développement local et la possibilité à la commune, à défaut de s’autofinancer, du moins d’avoir de bonnes rentrées d’argent, on bute sur une incompréhension parce que la plupart des maires s’imagine que ce volet de développement local est dévolu aux hauts responsables qui les ont habitués à appliquer strictement les instructions d’en haut. Pourtant, ce ne sont pas les possibilités qui manquent et nous constatons avec nostalgie que les redevances du sol ont disparu depuis longtemps et au lieu de pourchasser les revendeurs et de babioles et de fruits et légumes, pourquoi ne pas les taxer comme avant ? Dans le langage du commerce, on appelle cela «les patentes» et on imagine l’argent que peuvent rapporter ces patentes et ces commerces sur la voie publique. D’autre part, les parkings sauvages ne sont pas pris en considération et on attend toujours des élus locaux qu’ils régularisent ce commerce juteux en imposant une billetterie numérotée et facilement contrôlable. Au lieu de cela, on réprime à tout va et on saisit des cageots de fruits et légumes à des pauvres bougres dont c’est le gagne-pain. Cela s’appelle la lutte contre l’informel. Et beaucoup de maires croient que c’est leur mission.