Le grand virage de l’Arabie Saoudite

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L’Arabie saoudite va donc s’orienter vers de nouvelles interprétations des textes sacrés et renoncer au wahhabisme dont les effets ont été dévastateurs dans beaucoup de pays musulmans. Doit-on comprendre que l’islam rigoriste, celui-là qui a nourri de nombreuses chapelles, est en déclin ? Certes, les nébuleuses terroristes qui puisaient dans l’argent de l’Arabie saoudite vont voir leurs trésoreries réduites à néant puisque le gros du «budget» provient du pays des Lieux Saints. Mais le mal est fait et l’idéologie islamiste est très prégnante dans de nombreux pays musulmans que justement l’Arabie saoudite a tenté de déstabiliser en y étendant sa théorie wahhabite. Prôné par des associations et des partis politiques, le wahhabisme a fait des ravages, notamment chez des jeunes qui n’ont pas hésité à prendre les armes contre leurs propres compatriotes. L’Algérie en sait quelque chose, elle qui a subi pendant dix ans les affres du terrorisme qui a fini par être vaincu militairement, mais dont l’idéologie islamiste s’est généralisée à toutes les strates sociales. Jusque dans l’école où l’on apprend aux enfants le supplice du tombeau et la toilette des morts au lieu de ces choses de la vie qui sont si simples et si belles comme le redoux du printemps, les processions de chenilles qui deviennent des papillons, les milliards d’étoiles du mois d’août, le crépuscule pourpre d’octobre… en un mot la vie au lieu de la mort.
A ce propos, l’Arabie saoudite vient de déclarer le sulfureux El Karadaoui persona non grata et son organisation porteuse de fitna dans les pays musulmans. Cela, nous le savions depuis longtemps. Depuis un certain séminaire de la pensée islamique tenu à Alger au début des années quatre vingt quand El Karadoui, invité de marque a empêché l’immense Mohamed Arkoun de donner sa conférence ! L’illustre penseur est sorti de la salle en pleurant. Au tour du semeur de fitna de pleurer.