70 % du budget fondé sur une consommation maîtrisée: Bouzred salue les progrès

0
83

Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a affirmé mardi soir à Alger que l’économie nationale enregistrait des indicateurs positifs confirmant la solidité des choix économiques opérés par l’Algérie, notamment la croissance soutenue, la stabilité des équilibres extérieurs et la baisse de l’inflation. Il a souligné que les efforts se poursuivent pour accélérer la numérisation et la mise en œuvre des réformes financières, fiscales et budgétaires.

Intervenant lors d’une séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN), présidée par M. Brahim Boughali, en présence de plusieurs membres du gouvernement, le ministre a répondu aux questions et préoccupations des députés relatives au projet de loi de finances (PLF) 2026. M. Bouzred a indiqué que les résultats enregistrés ces dernières années traduisent la transition effective de l’économie algérienne vers un modèle productif diversifié, s’éloignant progressivement de la dépendance aux hydrocarbures. Cette orientation, a-t-il souligné, constitue le socle du budget 2026, conçu dans le cadre d’une politique financière axée sur la croissance durable et la rationalisation des ressources publiques. Le ministre a mis en avant les avancées significatives en matière de numérisation au sein de son département, précisant que le ministère des Finances dispose désormais d’une base de données centralisée regroupant les biens des citoyens et des entreprises. Des conventions de coopération ont été signées avec d’autres institutions publiques afin d’améliorer l’échange d’informations et d’assurer la transparence des opérations administratives et fiscales. Il a annoncé que les citoyens pourront, dès début 2026, accéder à distance à leurs documents administratifs relatifs aux biens immobiliers, ce qui représente « un saut qualitatif vers une administration numérique moderne ». Dans la même perspective, le livret foncier électronique sera mis en service au premier semestre 2026, permettant une mise à jour en temps réel des données foncières et la simplification des procédures entre les citoyens et l’administration. S’agissant de la fiscalité, un système numérique intégré rassemblant l’ensemble des dossiers des commerçants et opérateurs économiques sera lancé avant la fin de l’année 2025. Ce dispositif garantira une meilleure traçabilité des opérations et empêchera toute manipulation des données fiscales ou atteinte aux droits de l’État et des citoyens. M. Bouzred a également évoqué la réforme du budget de l’État, précisant qu’à partir de 2026, toutes les transactions financières seront totalement dématérialisées, facilitant ainsi le paiement des salaires, la collecte des statistiques et le suivi des opérations budgétaires. Cette numérisation progressive sera étendue à la Trésorerie publique, contribuant à une meilleure gestion des liquidités et à une utilisation plus efficiente des dépenses publiques. Abordant la question des subventions, le ministre a indiqué que l’accélération du processus de numérisation permettra de mettre en place un système d’aide directe ciblée, fondé sur une base de données exhaustive des citoyens, garantissant que les aides profitent uniquement aux ménages qui en ont réellement besoin. Concernant les marchés publics, M. Bouzred a annoncé que le décret exécutif d’application de la loi de 2023 est en cours de finalisation, avec l’introduction d’amendements destinés à simplifier les procédures et à adapter le système aux spécificités des régions du Sud, à travers la mise en place d’un mécanisme spécifique dédié. Sur le plan budgétaire, le ministre a précisé que le budget 2026 a été élaboré sur la base de 70 % de la consommation de l’exercice précédent, et que le déficit sera financé exclusivement par la dette intérieure, sans impact sur les prix ni sur le taux d’inflation. Le niveau actuel de cette dette est estimé à près de 18 000 milliards de dinars, dont 8 000 milliards destinés à la couverture du déficit budgétaire, 6 000 milliards issus de la dette non conventionnelle de 2017, et 3 500 milliards consacrés au financement des entreprises publiques, notamment Sonelgaz, pour les projets de production d’électricité et de dessalement d’eau de mer. Enfin, concernant la régularisation fiscale volontaire prévue dans le PLF 2026, M. Bouzred a expliqué qu’elle permet aux commerçants et opérateurs de régulariser leur situation en s’acquittant de 10 % des montants déclarés. Il a précisé qu’il s’agit d’une nouvelle approche, différente de celle de 2016, visant à améliorer le recouvrement fiscal et à renforcer la transparence dans la gestion des ressources publiques.

Yasmine Derbal

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici