Les forces armées turques ont entamé lundi un exercice militaire à la frontière irakienne, à une semaine d’un référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien auquel Ankara est opposé. L’armée turque a indiqué dans un communiqué que « parallèlement à cet exercice, les opérations antiterroristes dans la région frontalière se poursuivent ».
Le sud-est de la Turquie est en proie à des combats quotidiens entre l’armée turque et les kurdes du PKK, depuis la rupture à l’été 2015 d’un cessez-le-feu qui visait à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984. Ankara a répété à de nombreuses reprises son hostilité à la tenue de ce référendum, qui doit avoir lieu le 25 septembre, avertissant qu’il « aura un prix ». Le président turc Recep Tayyip Erdogan a jugé en fin de semaine dernière que ce scrutin, bien que non contraignant, serait une « très mauvaise chose » et annoncé que le Conseil de sécurité turc se réunirait le 22 septembre pour s’y pencher. Il a également annoncé dimanche qu’il s’entretiendrait avec le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, également opposé au référendum, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU qui se tient à New York. Jan Kubis, l’émissaire des Nations unies en Irak, avait proposé la semaine dernière des négociations immédiates entre Erbil et Baghdad en échange d’un report de la date du référendum. L’ONU a proposé d’aboutir d’ici trois ans à un accord entre le Kurdistan irakien et le gouvernement fédéral à Baghdad sur le statut de la région autonome, en échange du report du référendum sur son indépendance.